Avec 11 voix contre, 10 pour et une abstention, le conseil d'administration de l'université a refusé la liste de cinq personnalités extérieures invitées à siéger dans ce conseil, proposée par le président. C'est-à-dire Eric Lambert, cadre dirigeant chez Mérial, Etienne Rigal, vice-président du tribunal de police de Lyon, Pierre-Jean Rozet, membre du conseil économique et social, Stéphane Marchand-Maillet, de la Mutualité Française du Rhône, et Dominique Valmary directeur du Vinatier.
Le conseil d'administration se réunira une dernière fois sur cette question avant le 11 août. Si lors de cette ultime tentative, Claude Journès ne parvenait pas à convaincre le conseil, l'université pourrait être placée sous tutelle du rectorat.
La réaction de Claude Journès
“Je ne démissionnerai pas”
Vous allez être obligé de quitter votre poste ?
Claude Journès : Non, je ne démissionnerai pas. J’ai été élu en 2006 pour 5 ans, je vais donc continuer. De plus, si le conseil d’administration veut mettre fin à mon mandat, il pourra le faire après l’intégration de ces personnalités extérieures.
Mais on vous suspecte de placer vos hommes pour être maintenu à votre poste ?
Mais je ne connais pas personnellement les membres de cette liste ! De plus, leurs noms m’ont été suggérés par des responsables de l’université, dont certains élus du conseil d’administration, après consultation...
Alors comment vous expliquez cette fronde contre vous ?
Certains membres du conseil veulent s’opposer de façon systématique à la mise en place de la loi sur l’autonomie des universités, notamment le syndicat étudiant FSE. D’autres ont peut-être certaines ambitions personnelles.
Avouez que c’est surtout votre gestion musclée des manifestations étudiantes que vous payez !
On m’a reproché d’avoir fait intervenir la force publique au sein de l’université. Mais je pense avoir fait mon devoir. Car je voulais avant tout préserver les intérêts de l’établissement. Sachant qu’une minorité d’étudiants bloquait l’accès aux cours. De plus, aucun doyen n’a contesté mes décisions à ce moment-là. D’autant plus que j’ai toujours essayé de maintenir le dialogue.
En fait, on a l’impression que Lyon 2 est vraiment ingérable ?
Ce n’est pas propre à Lyon 2. Ce sont plus globalement les universités de lettres et de sciences humaines qui sont traditionnellement plus turbulentes !
Ce qui va se passer si vous n’arrivez pas à intégrer dans votre conseil d’administration ces 8 personnalités ?
L’université pourrait être mise sous tutelle du rectorat ou même du ministère de l’Education. Une procédure exceptionnelle qu’on ne souhaite pas. Voilà pourquoi je répète que ma porte reste toujours ouverte pour le dialogue.