Agrégé de science politique en 2009, il avait rejoint Sciences Po Lyon à l’appel de l’ancien directeur de l’institution Gilles Pollet - formé comme Renaud Payre au sein de Sciences Po Grenoble - avec qui il a plusieurs fois publié (par exemple Socio-histoire de l’action publique, La découverte en 2013). Bien qu’ayant fait sa thèse sous la direction d’Olivier Ihl à Grenoble, Renaud Payre a fait sa carrière universitaire à Lyon, recruté comme maitre de conférences à l’université de Lyon 2 par le même Gilles Pollet au début des années 2000. Il a publié un livre issu de sa thèse en 2007 (Une Science Communale ?) dans lequel il tente d’analyser les efforts faits par le personnel administratif et politique local pour assoir sa légitimité à gouverner les villes dans les années 1930 à 1950.
De fait, à partir de 2012, Renaud Payre a flirté avec la politique en prenant la tête du GRAM, mouvement à l’acronyme hésitant mais à la référence transparente : les GAM (Groupe d’Action Municipale) des années 1960 à Grenoble qui avaient porté le désir de renouveler la politique en dehors des partis traditionnels et qui avaient largement contribué à la victoire du maire Hubert Dubedout en 1965. A plusieurs reprises Renaud Payre – qui a soutenu la candidature de Nathalie Perrin-Gilbert aux municipales de 2014 – avait pris la parole par le biais d’édito dans le Monde.fr pour s’inquiéter des risques pris par ceux qui construisaient l’inédite Métropole lyonnaise.
Ces derniers temps cet engagement avait semblé moins visible, Renaud Payre ayant parallèlement pris la tête du laboratoire Triangle (ENS, Science Po, Lyon 2) qu’il va maintenant abandonner pour celle de Sciences Po Lyon. Une mise en sourdine de son engagement politique peut-être également faite pour ne pas hérisser le maire de Lyon Gérard Collomb dont l’entourage rappelait récemment qu’il "faudrait faire avec" l’élection de Renaud Payre, tout en reconnaissant que sa légitimité scientifique ne pouvait être discutée.