" Je ne cherche pas à prouver que je suis un grand navigateur ou un "survivor", je veux faire des rencontres et je cherche le confort aussi ". Modeste et passionné par son projet, ce Belge de 39 ans espère de tout cœur faire partager son expérience à tous les curieux qui viennent lui rendre et visite mais souhaite également, à terme, commercialiser son embarcation solaire : " C’est un rêve pour moi de faire ça et j’aimerais vraiment que tout le monde puisse profiter autant ". Quelques détails sur le bateau sont encore à peaufiner, notamment la partie couchette mais le projet représente une franche réussite : " La seule petite difficulté, c’est quand il pleut car je dois installer toutes les bâches pour ne pas être trempé, mais sinon ça va, le bateau marche encore mieux que ce que je l’espérais ". A ce propos, la remontée du Rhône représentait pour lui un véritable challenge technologique mais le bateau s’est bien comporté, ce qui lui permet d’aborder la remontée de la Saône avec tranquillité.
Seul sur son bateau mais toujours accompagné à quai
" C’est vraiment incroyable, j’ai le sentiment d’entrer quelque part en tant qu’étranger et de repartir avec des vrais amis " lâche Peter, la voix un brin tremblante. Pas spécialement pressé par le temps, cet amoureux des gens profite au maximum de ces moments privilégiés qu’il passe avec la population locale : " il m’arrive parfois de rester plusieurs jours à des endroits seulement par ce que j’ai fait une belle rencontre et ça c’est incroyable ". Par ailleurs, Peter Van Elslander tient à remercier la capitainerie de Lyon Confluence, qui met à sa disposition tout ce dont il a besoin (machine à laver, des conseils pratiques mais également un espace pour recevoir la presse et faire des rencontres sur le quai). Sans réelles contraintes de temps, ce navigateur du futur remonte les fleuves parfois 2h, parfois 7h par jour, en fonction des conditions météorologiques, ce qui implique que sa date d’arrivée ne soit pas tout à fait arrêtée, même s’il pense être rentré en Belgique au courant du mois de novembre.
Une cargaison un peu spéciale
Bien qu’amateur de vin, ce n’est pourtant pas cette raison qui l’a poussé à charger 600 bouteilles de vin sur son embarcation mais bien une heureuse rencontre avec les sœurs Orliac, propriétaires du domaine Labastide Orliac. Nostalgiques de l’époque où le vin transitait par les fleuves, ces deux sœurs ont confié sans hésiter une palette de vin rouge à cet aventurier des cours d’eau, afin qu’il ne la ramène jusqu’à sa terre natale, la Belgique, comme le faisait leur aïeul Jean Orliac, du temps de Louis XVI. L’occasion de revivre une époque révolue, tout en innovant puisque c’est la première fois qu’un bateau solaire navigue sur le réseau fluvial en produisant plus d’énergie qu’il n’en consomme.