La Métropole de Lyon et la Ville bouchent les trous d’une collection majeure mais qui est celle d’un musée privé
Depuis quelques temps, ce musée privé n’arrive plus à faire face aux factures. Alors à plusieurs reprises les institutions publiques que sont la ville de Lyon et la Métropole de Lyon présidées par Gérard Collomb se sont engagées pour boucher les trous de cette institution qui ne dépend pas d’elle. Par sens de l'intérêt que représente ce patrimoine. Un patrimoine qui a besoin d’une vraie mise en valeur, d’un vrai projet.
Les visiteurs ne se bousculent pas, ce qui nécessite un nouveau projet culturel
En effet les visiteurs ne sont pas très présents dans l’endroit. Les riches collections et l’histoire du savoir-faire lyonnais en matière de tissus méritent pourtant à coup sûr d’être vues. Mais nombreux sont ceux qui défendent l’idée de ce musée sans jamais y avoir été.
Comme je le dit dans un autre média, le Musée des Tissus tel qu’il est aujourd’hui, c’est un peu Tante Jacqueline : tout le monde en dit du bien mais personne ne va la voir. Pourtant cela vaut le coup de pousser la porte.
Demain un musée fort pour la France et les Lyonnais
Demain ce Musée des Tissus pourrait être quelque chose de fort, qui valorise ce que nous savons faire, nous Lyonnais, nous Français. Notre histoire du textile, héritée des canuts de la Guillotière et de la Croix-Rousse. Notre présent, avec de splendides travaux dans les ateliers de nos artisans. Et notre futur, qui peut aussi être radieux, avec cette richesse du savoir-faire de notre patrie. Et nos collaborations internationales avec la route de la Soie et la Chine. Bref on peut rendre ce musée plus fort qu’il n’est aujourd’hui.
Tout le monde veut faire payer les contribuables lyonnais
Mais cela ne peut pas passer par de la sollicitation de fonds publics permanents de la part du MEDEF et de la CGPME, organisations qui parlent pourtant souvent de remplacer l'intervention publique par le mécénat et dont les entreprises membres, pourraient aussi se mobiliser et contribuer un peu plus à côté de l’Etat et des collectivités au budget de l’établissement. Boucher les trous cela fonctionne un temps mais ce n'est pas une solution de long terme. C’est un vrai projet de renouveau qu’il faut pour cette institution.
Du côté de la région présidée par Laurent Wauquiez, région dont on a découvert récemment que la Vice-Présidente Madame Verney-Carron n’avait pas disparue, il ne faut pas y compter : elle est éventuellement peut-être d’accord pour mettre la main à la poche une fois si et seulement si la Métropole de Lyon et la Ville de Lyon remettent de l’argent. Enfin elle veut surtout et d’abord que les contribuables lyonnais payent.
Ceci alors que les élus proches de M.Wauquiez seraient les premiers à crier si la Ville de Lyon et la Métropole dépensaient trop d’argent. Ses amis d’ailleurs qui attaquent la Culture, quittant le Musée des Confluences une fois qu'il est réalisé après y avoir dépensé des sommes de façon irrationnelle pour sa construction au niveau départemental. Laissant à la rue des petits théâtres et compagnies sans jamais répondre aux mails et appels au niveau de la région. Essayant là encore de faire porter au seul contribuable de Lyon et de sa Métropole l’effort nécessaire.
Les grands groupes de luxe français aiment bien faire des milliards sur l’image de la qualité française mais ne veulent pas payer pour ça
Mais l’essentiel n’est pas dans des querelles de clocher locales : elle est sur l’absence de mobilisation des grands groupes du luxe de notre patrie : LVMH, Hermes (qui avait il n’y a pas si longtemps de vraies attaches avec Lyon ) Pinault-Printemps-Redoute (également nommée désormais Kering).
Notre pays est numéro un sur la planète dans le domaine du textile haut de gamme. Bernard Arnault et ses entreprises génèrent chaque année plus de 35 milliards de chiffre d’affaire de vente. Pinault-Printemps-Redoute il parait que c'est presque 15 milliards.
Tous jouent sur l’image du textile français, sa qualité, son histoire. Tous réalisent leur imaginaire, leurs fortunes et leurs marges autour de cela. Un savoir-faire tissé au fil des ans par nos canuts de Lyon. Ceux dont on parle au Musée des Tissus.
Dites Bernard Arnault, dites François Pinault, vous ne voudriez pas aider un peu notre Musée ? Soutenir sa mémoire? Mémoire de ceux qui vous ont fait aujourd’hui avec votre quarantaine de milliards d’euros de fortune?
Quelques centaines de milliers d’euros c’est rien vous qui avez tant gagné grâce au savoir-faire de nos canuts. Ca pourrait permettre un vrai projet pour ce musée. Pas juste de boucher les trous avec les sous des Lyonnais.
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Romain Blachier
Pas moi en tout cas.
Signaler RépondreC'est bientôt la dictature des lois du marché, et de leurs prophètes... Je ne savais pas que les musées publics étaient financés exclusivement par les idéologues du libre marché.
Signaler RépondreEn même temps, qui s'interesse au musée des tissus? Franchement?
Signaler Répondreje vous rassure les " idéologues du libre marché" (la France progresse avec ses bon vieux dénonciateurs du libre marché...) se rabattent déjà doublement sur les musées publics en payant ceux-ci par leurs tickets et leurs impôts !
Signaler RépondreSatisfait ?
Où iront les idéologues du libre marché pour leurs sorties, si les musées privés disparaissent? Ils seront obligés de se rabattre sur le secteur public à contrecoeur.
Signaler RépondreExact !
Signaler RépondreQuand les véreux qui pompent le peuple accusent les voyous défiscalisés, on attend vivement 2017.
Entre politiciens véreux et patrons voyous, il n'y a aucune solution de ce côté là.
Signaler RépondreC'est bientôt fini vos orgies "oligarchiennes".
C'est un mystère pour moi...Par ex le très riche musée des Beaux-Arts (riche de ses collections, veux-je dire, importantes) tout le temps où il fut gratuit était quasi désert...Ce qui était agréable pour le visiteur, mais fort peu rentable.
Signaler RépondreA l'opposé le décevant et tape-à l'oeil Musée des Confluences semble avoir du succès. Or c'est cher et bâclé (tout est dans le hall et l'extérieur, l'intérieur fait hangar mal fini,les collections sont présentées de façon volontairement confuse). Mais voilà on en parle, on "fait" le musée.
Le Musée des Tissus est charmant, riche, feutré. Pas de cafétéria qui sent le poisson (comme aux Beaux-Arts et à Confluence), pas de publicité.
Non ce n'est pas une dame ringarde, une Tata Jacqueline, c'est une élégante et raffinée voisine, que j'aime visiter personnellement.
Comme j'aimais visiter le délicieux Musée Guimet, avec son ambiance à la Tardi, fin de siècle, plein de mystère.
C'est un triste constat. Ce qui plait c'est l'odeur de graillon et la réclame, pas le bon goût et les jolies choses?
Il faut le vendre aux chinois...!
Signaler RépondreQuand on est riche, on peut toujours faire un petit don à sa communauté d'origine...
Signaler RépondreC'est de bon ton. Laisser une trace, après sa mort, pour la postérité.
Petite question au passage : Qui c'est la Métropole, la Ville, ou la région ?
Signaler RépondreCeux qui la représente ou la totalité de sa population ?
Ceci ne mériterait-il pas une petite consultation sous forme de référendum local ?
Après tout le consentement à l'impôt (et sa destination) nous regarde tous.