Un retournement de situation de plus dans le chemin semé d’embuches des Universités de Lyon pour obtenir le label Idex.
Le Conseil d’Administration de l’Université Lyon 2 se prononçait sur le projet IDEX qui – à terme – devrait mener vers un gigantesque pôle universitaire regroupant des universités, des écoles et des laboratoires de la région. Ne faisant pas mystère de ses doutes quant à ce projet d’université intégrée (condition pour obtenir le label Idex et les millions d’argent public promis avec), la présidente de Lyon 2 avait dans un premier temps suivi une autre voie : rapprocher Lyon 2 de Lyon 3 au motif que 200 mètres de séparation géographique ne justifiait pas l’existence de deux Universités proposant toutes les deux du droit, des langues, de l’économie, de la science politique, histoire et surtout géographie. Ce projet de rapprochement Lyon 2-Lyon 3 était en marche.
Mais les puissants défenseurs du projet IDEX ne désarmaient pas, alternant menaces (pas de subvention CNRS aux universités, plus de subvention de la Région à ceux qui n’entraient pas dans l’IDEX) et appels à la raison. Dans ces conditions, quelle voie l’Université Lyon 2 devait-elle suivre ? Un rapprochement avec Lyon 3 ? Une disparition au sein d’une énorme Université de Lyon intégrée ? Un plan intermédiaire : rapprocher Lyon 2 et Lyon 3 au sein de l’immense paquebot université intégrée ?
Car en septembre dernier, Nathalie Dompnier (dans une interview à Acteur de l’économie) estimait encore que concernant Lyon 2 et Lyon 3 "la participation de l'un sans l'autre au projet Idex serait le pire des scénarios".
"Le pire des scénarios".
On y est. Le 23 novembre dernier à une voix près, le Conseil d’Administration de l’Université Lyon 3 – rejette sa participation à l’IDEX. Qu’en est-il à Lyon 2 ? Au cours d’un vote consultatif intervenu plus tôt cette semaine, Nathalie Dompnier inscrit, dans une motion, un rappel de ses exigences concernant la possible future université intégrée (maintien du statut de fonctionnaire et du coût très faible des études, clarté du processus, etc.).
Elle obtient ce vendredi 25 novembre un vote positif en faveur d’une candidature de l’Université de Lyon à l’IDEX. Un vote qui demeure à front renversé, où les alliés "naturels" de l’actuelle équipe présidentielle ont voté contre (SNAsub FSU, et étudiants de l’Unef) et où les élus de l’ancienne liste opposée à celle de Nathalie Dompnier (Ensemble) ont voté pour. Les personnalités extérieures ont voté pour également, à l’image de François-Xavier Penicaud, élu régional modem siégeant au conseil d’administration de lyon 2, et qui milite activement en faveur de l’IDEX.
Tous les regards se retournent donc vers Lyon 3 qui risque d’être bien isolé si – par hasard – le jury international qui a pris l’habitude depuis 2012 de refuser le statut IDEX à l’Université de Lyon changeait lui aussi d’avis pour enfin accorder les millions d’euros auquel ce statut donne droit.
Le plus probable est que l’Université Lyon 3 organise un nouveau vote avec l’espoir que le résultat soit cette fois en faveur de l’IDEX. Pratique courante, que les problèmes de délai rendent malgré tout plus compliquée cette fois, le jury international chargé in fine d’étudier le projet de l’Université de Lyon recevant pour son grand oral l’Université de Lyon en février 2017. Et surtout, est-il certain que le Conseil d’Administration de Lyon 3 ait voté contre l’IDEX ? Peut-être a-t-il voté contre le rapprochement Lyon 3 - Lyon 2.