L’histoire officielle de la découverte de la grotte de Chauvet, vieille de 36.000 ans, est relancée depuis jeudi par quatre archéologues devant le tribunal administratif de Lyon. Les plaignants, Sylvane Rosa-Lucot, Michel Rosa, Daniel André et Didier Lanthelme, demandent la reconnaissance de leur participation dans la découverte et de faire partie de l’histoire officielle de la grotte.
L’officialisation de la découverte, de la grotte classée au patrimoine de l’UNESCO depuis 2015, a eu lieu le 28 décembre 1994. Elle a été faite auprès de la Drac (Direction régionale des affaires culturelles) par Jean-Marie Chauvet, Eliette Brunel Deschamps et Christian Hillaire. Cependant les quatre Ardéchois avancent une toute autre version des faits.
Deux versions s'opposent
Six mois avant la découverte officielle, en juin 1994, des spéléos, dont Michel Rosa, trouvent un trou souffleur, qui indique la présence d’une grotte. Il commence alors à déblayer et il mentionne l’existence de ce trou à Jean-Marie Chauvet. C’est ce dernier qui aurait fini d’ouvrir la grotte, le 18 décembre, avant de s’engouffrer à l’intérieur avec ses deux compères Eliette Brunel et Christian Hillaire. Le 24 décembre, Daniel André et Michel Chabot, aujourd’hui plaignants, auraient été invités à terminer l’exploration des lieux. C’est ensuite que seul Chauvet, Brunel et Hillaire se seraient déclarés inventeurs et auraient demandé à leurs camarades de se taire pour que la découverte reste fortuite aux yeux de l’Etat. La loi en France ne prévoit pas la mise en place de travaux pour la découverte, dite par hasard, d’un lieu ou d’un bien archéologique.
Vingt ans après, les quatre archéologues ne demandent pas d’argent, seulement une reconnaissance de leur participation à la découverte de la grotte Chauvet et donc de rendre officielle leur chronologie des évènements. La décision du tribunal administratif de Lyon devrait être rendue en février prochain.