Alors que la Droite avait déjà son champion sortant, la Gauche implémentait le process en 2011. Avec la suite que l’on connaît.
Pour les candidats qui n’ont pas souhaité s’y soumettre, c’est avoir plus de liberté, certes, mais aussi ne jamais pouvoir se jauger avant l’élection. Attention alors à ceux qui exploseraient en plein vol… Cette primaire, certains la jugent même "inutile et dangereuse".
Et pourtant !
Certains diront que c’est aussi monter son degré de "présidentiabilité". Pourquoi pas, même si le rendez-vous présidentiel reste la rencontre entre un Homme et le peuple français.
Dans le même temps, les primaires, c’est aussi l’affirmation de la mainmise des partis sur la politique. C’est l’aberration qui consiste à faire croire aux candidats que les électeurs auxquels ils s’adressent pendant la primaire sont exactement les mêmes que ceux qu’ils devront convaincre le jour du "vrai" scrutin. Pour ceux bercés par ce doux rêve, attention aux réveils douloureux fin avril.
Face à la droite républicaine qu’ils souhaitent pouvoir affronter au deuxième tour de l’élection présidentielle, le PS et ses alliés devront déjà faire la preuve de leur capacité à mobiliser leurs troupes pour ce qui sera de la participation au scrutin dans un premier temps, ce qui ne sera pas une mince affaire, au regard des 4 millions d’électeurs de la primaire de la droite et du centre (2nd tour).
Une participation faible signifiera clairement un désaveu "public" du bilan du quinquennat et chacun des candidats pressentis devra assumer sa part. A contrario, une participation importante pourra donner un élan suffisant pour que peut-être cette fameuse "dynamique" se déclenche pour le PS.
Quand bien même ce scénario optimiste, le PS subit une mise en tension inédite dans son histoire, celle d’un leadership vertement remis en cause pas ces deux ailes que sont la France insoumise de Mélenchon et celle En marche de Macron.
La même logique des institutions de la Ve République, qui a initié la bipolarisation gauche et droite républicaines avec un PS hégémonique à gauche peut demain lui être fatale du fait du reflexe et argument "vote utile" rendu plus pressant que jamais par le risque d’un second tour Fillon / Le Pen.
Le pronostic reste donc très difficile.
Bien trop aléatoires, bien trop volatiles les intentions de vote pour le premier tour.
Avec Mitterrand, et depuis, le PS a bénéficié du vote dit "utile" qui a été l’argument électoral par excellence.
Ce dernier aura laminé électoralement le PCF et assit l'hégémonie du PS à gauche.
Aujourd'hui la donne a bien changé et c'est au tour du PS de craindre un phagocytage électoral. Mélenchon a absorbé le PCF et est autrement plus habile électoralement et Macron agrège tous les jours un peu plus et commence à donner corps, une ossature à cet électorat qui ne se reconnait plus dans la bipolarisation droite gauche.
Les lignes de fond bougent là sous nos yeux et le vainqueur de la Primaire ne pourra que le constater au soir du premier tour de la Présidentielle.
L'incertitude est la seule conviction pertinente aujourd'hui.
Au PS de considérer ses primaires comme la première étape de son aggiornamento.
Quel que soit le résultat de ces Primaires, je passe sur les conséquences pour le prochain congrès avec ses "courants" aussi absurdes que dévastateurs, elles ne permettront plus au candidat PS élu d’incarner une potentielle victoire électorale. Et c’est peut-être cela le plus grave.
En prendre acte aujourd’hui, c’est faire preuve de lucidité, celle-là même qui permettra après-demain de reconquérir. Que ce soit sous l’étiquette du Parti Socialiste ou pas.
Issam Benzeghiba est élu PS à Meyzieu et est professeur agrégé d'économie
Que l institution PS soit en mal de vivre , ce n est pas impossible, mais les idées socialistes font avant tout partie d un esprit dans le monde citoyen et ne disparaîtra jamais...média ,sondage ,élections, meeting, , ne sont que des chiffres ...pour éliminer a 23%...des votants ...risible Non?
Signaler RépondreFaites vous partie des "courageux" et opportunistes qui quittent le navire et se macronise ? Comme un certain blachier il me semble
Signaler Répondreils oublient qu'ils doivent leurs postes, mandats et indemnités... au PS et pas a macron!
bien dit!! Il se peut que le PS nexiste plus dans quelques mois...
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