Pas sûr que cette affaire ait été gérée au mieux des intérêts de la Région. Depuis l’élection de Laurent Wauquiez à la présidence d'Auvergne-Rhône-Alpes, on sait que les jours du directeur général du Comité régional du tourisme (CRT) sont comptés. Marc Béchet ne se fait d’ailleurs aucune illusion ; d’autant que le nouveau président, Nicolas Daragon, a sauté le pas et officialisé l’arrivée prochaine de son successeur.
Au printemps dernier déjà, avant même que Daragon ait succédé à Jean Besson à la présidence du CRT, une indiscrétion dans la presse avait annoncé la nomination d’un nouveau directeur général. Il s’agissait de Jean-Philippe Gold, directeur du CRT Picardie et ancien DG du Palais des Congrès et de l’Office du tourisme de Vichy. L’intéressé décidera finalement de renoncer.
À l’époque, personne n’avait encore officiellement averti le DG Béchet du souhait des nouveaux maîtres de la Région de le pousser vers la sortie. Aujourd’hui, Béchet est toujours en place ; il continue à percevoir son salaire, ce qui représente une dépense conséquente. Et aucun accord n’a été signé sur les conditions de son départ. Il est de notoriété publique que les discussions sont particulièrement serrées. Selon nos informations, Marc Béchet se montre un tantinet gourmand. Il réclame quelque trois années de salaire brut. Une sorte de parachute doré que lui avait octroyé l’ancien président Jean Besson voici quelques années. C’est le genre d’accord assez courant dans le secteur privé.
Du côté de la nouvelle majorité régionale, on conteste toutefois la validité juridique de ce document ; s’il est effectivement signé par l’ancien président, il n’a cependant jamais été approuvé par le conseil d’administration. Ni par le bureau.
A la Région, on a chiffré à quelque 500 000 euros le coût que représenterait (charges sociales incluses) pour la collectivité l’application de ce fameux accord. "La Chambre régionale des comptes ne manquerait pas de nous en faire le reproche", explique-t-on avec des accents de sincérité dans l’entourage de Laurent Wauquiez. Et d’évoquer quelques jurisprudences qui, dans des cas assez semblables, auraient considéré qu’en l’absence d’un vote du conseil d’administration, la somme prévue n’était pas due.
Telle n’est pas l’analyse que fait Marc Béchet. Il a, dit-on, consulté des avocats qui pensent au contraire que sa cause est juridiquement solide et qu’il a toutes les chances d’obtenir satisfaction si la justice est appelée à trancher dans cette affaire. Pour l‘instant, on en est là ; les deux parties campent sur leur position respective. Il y a de fortes chances qu’elles se retrouvent un jour prochain devant les prud’hommes.
Juste une question sans doute idiote au passage:
Signaler RépondrePourquoi un "accord" et pas un licenciement avec demande d'indemnité aux priud'hommes ?