Après une pétition qui a rassemblé plus de 170 000 signatures, mais aussi les critiques formulées par plusieurs ministres contre le fichier de renseignement, le président de la République a demandé à la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie "d'ouvrir rapidement une concertation" sur Edvige pour "protéger les libertés".
Une avancée qui ne satisfait par Etienne Tête, qui a été le premier à déposer cet été un recours contre le fichier Edvige devant le conseil d’Etat.
“D’aucuns se réjouissent des avancées du gouvernement tendant à ouvrir un débat sur le fichier Edvige et à saisir le Parlement. C’est méconnaître la réalité des faits” explique l’adjoint Verts à la Ville de Lyon, en ajoutant : “Le fichier et composé de trois sous-fichiers. Et le premier fichier portant notamment sur les élus est illicite en tant que tel : il n’est pas amendable et ne peut être que retiré. Un Etat ne peut pas mettre en fiches des personnes non délinquantes qui ne portent pas atteinte à la sécurité du territoire.”
Alors que pour le second fichier, qui porte sur les mineurs de plus de 13 ans, Etienne Tête exige des garanties : “augmentation de l’âge, droit d’accès et de rectification”.
Les principales dispositions du fichier Edvige
Nature des données collectées : Le fichier permet de rassembler des "données à caractère personnel" avec notamment l'état civil, les adresses physiques, numéros de téléphone et adresses électroniques, ainsi que les "signes physiques particuliers et objectifs, photographies et comportement".
Personnes concernées : Ces informations concernent "des personnes physiques âgées de 13 ans et plus", "individus, groupes, organisations et personnes morales qui, en raison de leur activité individuelle ou collective, sont susceptibles de porter atteinte à l'ordre public". Le fichier regroupe également les données relatives aux personnes "ayant sollicité, exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique", ou jouant un "rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif". Jusqu'à présent, les mineurs pouvaient être fichés mais seulement dans des bases de données recensant des infractions commises (comme le Stic de la police), des auteurs d'infractions (comme le Fijais en matière sexuelle) ou des empreintes (digitales ou génétiques).
Rattaché à la DCSP : Le fichier Edvige est rattaché à la Direction centrale de la sécurité publique et à sa nouvelle sous-direction de l'information générale (Sdig), à laquelle revient une partie des attributions des RG, relatives au comptage des manifestants, aux violences urbaines ou aux conflits sociaux.