La Croix-Rouge et les HCL de Lyon se lancent dans la réalité augmentée pour diminuer la douleur

La Croix-Rouge et les HCL de Lyon se lancent dans la réalité augmentée pour diminuer la douleur

« Minidocs » c’est le nom du sérious games, mis en place par la Croix Rouge française et soutenue par la fondation APICIL et les HCL de Lyon. Le jeu vise à diminuer les douleurs et le stress posttraumatique des jeunes patients du Centre Médico-Chirurgical de Réadaptation des Massues de la Croix Rouge française.

Le CMCR des Massues accueille de nombreux patients, de la consultation au suivi en passant par la chirurgie, et parmi eux de jeunes enfants qui souffrent de paralysie cérébrale. Un terme qui désigne l’ensemble des troubles liés au développement des mouvements et à la posture. Les enfants qui en souffrent rencontre donc des difficultés à se déplacer et doivent bénéficier d’un suivi médical.
Bien sûr, pour les aider à évoluer des traitements existent. Les injections de toxine botulique en font partie et soulèvent un problème : elles sont très douloureuses pour le patient.
C’est pourquoi, la Croix Rouge et ses partenaires, essaient à travers plusieurs outils et méthodes, non médicamenteuses, de diminuer ses douleurs mais aussi le stress lié à ces dernières.
 

Pour ça, avec l’aide de Rebelle-Production, une société belge spécialisée dans le développement de jeux vidéo, la Croix Rouge, les HCL de Lyon et APICIL, ont lancé le projet « Minidocs ». Le concept comporte plusieurs modules et vise plusieurs objectifs.
 

Tout d’abord, via le premier module l’enfant pourra se distraire durant ses soins afin de moins penser à la douleur qu’ils suscitent. Par exemple, le jeu comprend un petit camion de pompier pour lui rafraîchir la jambe en y envoyant de l’eau ou encore un soleil pour la réchauffer. Mais l’enfant peut aussi utiliser ces animations comme une « contre agression », nous explique le docteur Emmanuelle Chaleat-Valayer, spécialisée en physique et en réadaptation au CMCR. En effet, en lui « infligeant » le traitement, le médecin cause la douleur de l’enfant qui peut désormais riposter en lui posant un nuage sur la tête ou un papillon sur le nez. Une façon pour les jeunes patients d’être « au même niveau que le médecin » en pouvant, eux aussi, leur infliger quelque chose de manière virtuelle, nous précise le docteur.
 

Le second module permet à l’enfant de mieux connaître son environnement, ses soins et le personnel soignant. Sur cette phase du jeu, le patient pourra librement se balader dans l’établissement et scanner les QR codes qui y sont dispersés. A la lecture de ces codes, la tablette numérique annonce à l’enfant le nom de la pièce, de l’appareil, du médecin… Ceci, en y intégrant des questions qui lui sont directement adressées « C’est la salle de soin ! Tu viens ici pourquoi ? », de cette façon l’enfant comprend pourquoi certaines choses lui sont imposées et appréhende moins le moment du traitement par exemple.
 

Enfin, un troisième module est en cours de construction et devrait venir compléter le jeu. Dans cette partie, l’enfant devra construire et personnaliser son avatar avec ses faiblesses mais aussi et surtout ses forces. Aujourd’hui, ce module n’est qu’un projet car les porteurs du projet sont à la recherche de fonds pour financer ce dernier, un coût qui s’élèverait à 600 000 euros.
 

Pour tester le jeu, un échantillon de 80 enfants a été sélectionné, la moitié d’entre eux bénéficie de « Minidocs » durant les soins, l’autre moitié non. Une étude est donc en cours pour connaître les répercussions de ce nouvel outil. Les porteurs du projet espèrent pouvoir le développer et le diffuser plus largement.
Déjà testé sur les enfants du CMCR, le jeu semble plaire et surtout fonctionner : « Leur animation préférée reste le camion de pompier, à chaque séance je me fais arroser ! », plaisante le docteur Chaleat-Valayer.

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