Législatives : pour Eric Lafond (100% citoyen), "tous les citoyens peuvent devenir députés"

La vidéo est parfois mal cadrée, les voix inaudibles, mais Eric Lafond est assez fier de pouvoir réaliser des Facebook Live de ses porte-à-porte. "C’est un risque, mais je n’ai pas peur de tomber sur quelqu’un qui n’est pas d’accord avec moi", analyse le candidat 100% citoyen pour les élections législatives dans la 3e circonscription du Rhône.

Eric Lafond n’en est pas à son premier coup d’essai en politique, il a déjà tenté d’être maire de Lyon en 2008 et 2014, et même président de Région en 2015. Et pourtant, on le voit peu médiatiquement parlant.

L’ancien élu MoDem est désormais dans une démarche davantage en adéquation avec ses idées qu’avec les modes de scrutin en France. "Tout est basé sur la notoriété, les gens connaissent les "grandes marques". Et puis il y a le facteur financier, pour faire de la politique, il faut de l’argent qui permet de toucher l’électeur lambda", note Eric Lafond.

Selon lui, il est plus que temps de combler le fossé qui se creuse entre les Français et les élus. Et notamment les parlementaires. "Le rôle d’un député, c’est de contribuer à la loi, d’être force de propositions, d’amender puis de voter. Mais aussi de contrôler le gouvernement. Et de réaliser un travail de proximité avec ses électeurs, un travail informatif et de faire remonter à Paris des initiatives locales".

Contrairement à Gérard Collomb, Eric Lafond est persuadé qu’un parlementaire ne peut pas cumuler avec un autre mandat, ou avec son travail. "Tous les citoyens peuvent devenir députés, la vie réelle donne les capacités pour l’être, il suffit d’être disponible, de discuter, de solliciter des experts". Des experts qui n’ont pas vocation à intégrer l’Assemblée nationale selon lui : "Le député sortant de la 3e circo, Jean-Louis Touraine (LREM), a beaucoup travaillé sur son sujet de prédilection, la santé. Et c’est tout. Pour moi, un député doit s’intéresser à tous les sujets".

Celui qui reproche à la campagne des législatives d’être inexistante et surtout de ne pas s’intéresser aux sujets de fond se veut force de propositions sur divers thèmes comme l’école, le logement, l’emploi, les transports.
"La majorité des emplois créés aujourd’hui sont des emplois courts. Si l’Etat est acteur bienveillant, il doit permettre aux gens de cumuler ces emplois courts et leurs allocations. Cela faciliterait la vie à des centaines de milliers de gens", prédit Eric Lafond, qui a la volonté de réorganiser l’école avec "une période plus longue la journée, d’inclure le numérique".

"On perd du temps, de l’argent public", peste l’ancien conseiller du 3e arrondissement de Lyon. Parfois moqué sur ses propositions passées en termes de transport (aérotram à Lyon, Hyperloop entre Lyon et Saint-Etienne), force est de constater que certains franchissent aujourd’hui ce pas dans la modernité. "Les élus ne sont pas choisis par les partis pour leur expertise, leur courage, leur audace. Ils les prennent pour être loyaux. Le Lyon-Turin, l’A45, ça ne se fera pas, ça ne répond plus à l’époque. Alors qu’avec l’Hyperloop, on connecterait à la Métropole de Lyon des villes comme Sainté ou Valence qui ont besoin de cela pour survivre".