Législatives : le difficile second tour d'Elliott Aubin (FI) et Nathalie Perrin-Gilbert (Gram) dans les 1ère et 2e circonscriptions

"On risque d'avoir une Assemblée nationale muette car aux ordres du Président." C'est ce constat qui a, semble-t-il, poussé la maire du 1^er arrondissement de Lyon à assurer son soutien à Elliott Aubin, son 5^e adjoint à la mairie. La candidate de gauche dans la 1^ère circonscription souhaite ainsi maximiser les chances d'avoir une opposition "humaniste et écologiste" à l'Assemblée. Un soutien qu'Elliott Aubin, candidat FI dans la 2^e circo, assure également à NPG. "Pas une voix insoumise ne doit manquer à Nathalie Perrin-Gilbert", a-t-il expliqué.

Largement devancés au premier tour de ces législatives par les candidats LREM (résultats 1^ère circo ici et 2^e circo là), les deux candidat souhaitent ainsi unir leurs forces, malgré les divergences. Tous deux portent en effet des valeurs communes, telles que l'écologie, l'humanisme ou le social ; valeurs qu'ils souhaitent défendre dans l'opposition à l'Assemblée. Et face à l'hégémonie annoncée du parti d'Emmanuel Macron, NPG en a profité pour exprimer sa "fierté de contribuer au renouvellement de l'offre politique, aussi bien au niveau local que national." Un tacle à peine masqué au supposé changement proposé par les candidats LREM. De son côté, Elliot Aubin a assuré vouloir "s'opposer au projet libéral proposé par Emmanuel Macron" ainsi qu'à la "monarchie présidentielle".

Mission impossible ?

En attendant de siéger au Parlement, il va falloir combler le défaut de voix que tous deux ont. La tâche s'annonce particulièrement complexe pour le candidat de la France insoumise, qui avec plus 33 points de retard au premier tour, comptabilise environ 11 600 voix de retard sur Thomas Rudigoz, archi-favoris dans cette 1^ère circonscription. Mais le jeune candidat croit malgré tout en ses chances. Selon lui, "ce qui fait la force d'un candidat, c'est aussi d'être optimiste !"

Dans la deuxième circonscription, même si l'écart a été moins criant, Nathalie Perrin-Gilbert aura également fort à faire. Avec 8 700 voix de retard, la maire du 1^er arrondissement avait plus de 21 points de retard sur le maire du 9^e, Hubert Julien-Laferrière. Mais elle assure néanmoins que "si on arrive à mobiliser les abstentionnistes et si le report de voix à gauche se fait bien, j'ai une chance de gagner cette élection sur cette circonscription."

Sauf que si l'on fait les comptes, la bataille risque d'être plus que complexe pour ces deux-là. Si Nathalie Perrin-Gilbert peut compter sur le soutien d'Eleni Fernet (FI) et Rémi Zinck (EELV) dans cette circo, cela ne représente à eux deux que 6 600 voix. Le compte n'y est donc pas, d'autant plus qu'un report de voix de la droite ou d'une partie de la gauche vers Hubert Julien-Leferrière est probable. Pour Elliott Aubin, le constat est pire. Il devra faire avec les soutiens de Bertrand Artigny (EELV) et Julien Giraudo (PC + PS), soit moins de 4 500 voix. On est donc loin des 11 500 voix manquantes.

Les réserves de voix semblent donc bien limitées pour ces deux candidats de la gauche. D'autant plus que compter sur un sursaut de participation est a priori un mauvais calcul. Ceci étant, toute élection a sa part de mystère et peut défier les lois des mathématiques.

Aussi les deux candidats devront a priori se passer de débat d'entre-deux-tours, de nombreux candidats LREM dans toute la France les ayant refusés, "de peur de révéler la supercherie" selon Nathalie Perrin-Gilbert.