Si certains chefs d’entreprises courent les réunions mondaines et aiment s’afficher dans la presse people, tel n’est vraiment pas le cas pour Christophe Gruy. Même s’il est natif du Nord de la France, le patron de Maïa cultive cette discrétion chère à la bourgeoisie lyonnaise. Il n’en est pas moins aujourd’hui l’un des acteurs majeurs de l’économie locale.
En une quinzaine d’années, le vieux groupe Maïa-Sonnier qui était en perdition lorsqu’il le rachète en 2002 affiche aujourd’hui une santé que nombre d’entreprises pourraient lui envier. En 2015, le groupe qui emploie quelque 300 salariés, (dont 65 % d’ingénieurs et de techniciens supérieurs) a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 100 millions d’euros (pour un excédent d’exploitation de plus 35 millions d'euros).
Discret comme à son habitude, Christophe Gruy n’a guère communiqué sur sa dernière acquisition. Il s’agit de la société Valcena spécialisée dans la parfumerie et les produits de beauté et dont le propriétaire-dirigeant était jusqu’à présent Pascal Blache. Le maire du 6e arrondissement reste néanmoins directeur général, Christophe Gruy assumant désormais les fonctions de président. On pourrait s’étonner que le groupe Maïa spécialisé historiquement dans le BTP, et plus récemment l’énergie, se retrouve aujourd’hui propriétaire d’une société de produits de beauté. Ce rachat s’inscrit en réalité dans la diversification voulue par son patron.
Le groupe Maïa, qui a installé son siège voici quelques années à Fourvière, est déjà propriétaire du restaurant du chef Christian Têtedoie. Il a tout récemment ouvert sur le même site un hôtel 5 étoiles. Il s’agit de l’hôtel Villa Maïa qui se veut "un concept de boutique-hôtel développant un style particulier et une personnalité unique". Gruy a d’ailleurs des accents poétiques quand il évoque son établissement : "J’ai fait un rêve, celui d’une entreprise à l’italienne. Villa Maïa en est le symbole. Surgissant ici, sur le site de l’Antiquaille, non loin des théâtres romains, vestiges de la ville antique, Villa Maïa est un hôtel que j’ai voulu comme une maison, aux attentions délicates, bordée de jardins, empreinte de spiritualité et partageant les valeurs de notre famille."
S’il a semblé au départ quelque peu déçu par l’esthétique extérieure, Gérard Collomb n’a pas tardé à être finalement séduit par le lieu imaginé par le talentueux architecte d’intérieur Jacques Grange. Dirigé par Corinne Maisonneuve, que les Lyonnais ont bien connue au Sofitel, ce cinq étoiles affiche des prix à la hauteur des ambitions de luxe de son propriétaire qui s’est aménagé un appartement au dernier étage de l’établissement. La prise de contrôle de la société Valcena s’inscrit parfaitement dans la recherche de l’originalité. Les produits de beauté mis à disposition de la clientèle dans les chambres sont à la fois originaux et de qualité.
Selon nos informations, le toujours discret Christophe Gruy a d’autres projets dans le domaine du luxe. Il vient ainsi de s’offrir un morceau de choix. Il s’agit du magnifique château de la Chaize. Située sur la commune d’Odenas, cette propriété viticole (une centaine d’hectares de Brouilly) est un des fleurons architecturaux du Beaujolais. Conçu par Mansart, l’imposante bâtisse est entourée d’un magnifique jardin à la française dessiné par Le Nôtre. On peut imaginer que les clients, particuliers et entreprises, qui apprécient la Villa Maïa ne manqueront pas de découvrir ce cadre prestigieux qui convient parfaitement à l’organisation de manifestations de prestige.