C'est une enquête jugée polémique par certains. À peine publiée, l'enquête de l'OIP Villefranche-sur-Saône : l'omerta, fait déjà débat. Menée par Amid Khallouf, coordinateur inter-régional Sud-Est de la section française de l'OIP, le document n'est pas tendre avec l'administration et les surveillants de la prison de Villefranche.
"S'il est une maison d'arrêt que les prévenus et condamnés de la région lyonnaise redoutent, c'est bien celle de Villefranche." C'est ainsi que débute l'enquête. La prison est mise en cause sur plusieurs points. "Cet établissement pénitentiaire est connu pour la dureté de son régime", peut-on ainsi lire. Ici, c'est un certain extrémisme dans l'application du règlement intérieur qui est abordé. Une application apparemment "bête et méchante".
L'enquête revient aussi sur un rapport du Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) datant de 2012. À cette date déjà, "le CGLPL souligne des relations entre détenus et surveillants empreintes d'une forte tension". Un constat qui serait encore d'actualité, avec des fouilles à nu jugées abusives par l'OIP, des violences physiques ou encore des pressions. "Les personnes détenues et leurs proches témoignent de leur indignation face à ces méthodes, qu'ils perçoivent comme une stratégie pour les faire craquer et les pousser à la faute", détaille Amid Khallouf.
Certains surveillants confondraient "autorité et autoritarisme", selon un maton qui, en 2006, avait alerté sur la situation dans une lettre anonyme. Pour autant, "ces violences, brimades et provocations ne concernent heureusement pas la majorité du personnel de surveillance de la maison d'arrêt", modère Amid Khallouf dans son enquête.
L'enquête pointe également du doigt "le mode de fonctionnement différencié" de la prison, considéré comme étant un "régime discriminatoire". En fonction de son lieu d'incarcération dans l'établissement, certains détenus ont plus ou moins de droits, notamment en ce qui concerne la participation aux activités.
"Il faut arrêter un peu le cirque"
De son côté, le syndicat UFAP-UNSA Justice envoie une lourde charge contre l'OIP. "La stratégie aujourd'hui, c'est de retourner les choses", explique Dominique Verrière, secrétaire général du syndicat pénitentiaire à Lyon. Et d'ajouter qu'"il faut arrêter un peu le cirque".
L'homme ne mâche pas ses mots, quand il en vient à l'OIP. "L'OIP se fait surtout le porte-parole des plus casse-couilles" explose-t-il, visiblement exaspéré par les méthodes de l'Observatoire. "Rien n'est tout blanc, rien n'est tout noir. À un moment il faut bien se poser les bonnes questions" ajoute-t-il. De son côté, l'OIP se défend de privilégier certains détenus.
Dominique Verrière ne nie pas les violences. Ce qui le met en rage, c'est l'écho que peuvent trouver certains actes isolés, au travers des médias ou de l'OIP, jugés partiaux. "Il faut arrêter de regarder par le petit bout de la lorgnette, selon lui. Ceux [les détenus] qui veulent faire leur peine tranquillement, c'est pas les surveillants leur plus grand problème (…). Certains subissent des violences de leurs codétenus et ça, je l'entends jamais de la part de l'OIP".
L'attaque est lancée : l'OIP manquerait d'objectivité. Et pour étayer son propos, Dominique Verrière avance que la plupart des membres de l'OIP seraient d'anciens détenus. Une information que dément catégoriquement l'OIP. Et la conséquence de ce supposé manque d'objectivité est la dévalorisation du difficile travail des surveillants. "Quand on voit ce qu'on essaie de mettre en œuvre pour les protéger entre eux, on peut avoir un petit sentiment d'injustice", déplore Dominique Verrière.
Sur les violences des surveillants, le syndicaliste assure qu'il est rare de voir des détenus revenir avec des certificats médicaux, alors que lui "a de très nombreux collègues qui vont régulièrement aux urgences". Enfin, sur la question du fonctionnement différencié, Dominique Verrière balaye la critique d'un revers de la main. Il rappelle qu'il s'agit d'une volonté du ministère de la Justice, destinée à "garantir le principe d'individualisation de la peine tout en assurant le respect de la règle de droit et la sécurité des personnes."
On sait que les relations entre l'administration pénitentiaire, les détenus, l'OIP, les surveillants et même l'opinion publique sont souvent compliquées. En France, la situation carcérale demeure, quoiqu'il en soit, particulièrement tendue. Et ces prises de positions respectives, bien que non destinées à cela, pourraient venir ajouter de l'huile sur le feu.
Valentin d'Ersu.
La preuve que non, vous me répondez.
Signaler RépondreOn s'en fiche de ta vie.
Signaler RépondrePersonnel violent
Signaler RépondrePrisonnier modèle
Médiatisation de faits isolés
Silence sur les états de faits quotidien
Mon cher Watson, j'ai comme une petite idée sur l'obédience de l'OIP.
Quelques observations après avoir lu cet article et, celui de l'oip.
Signaler RépondreUne prison ce n'est pas le club med...
Même le club med à des règles !
Face au laxisme d'état organisé, entretenu et choisit par des électeurs, rien d'étonnant à ce que des règles heurtent des individus.
Individus qui, faut-il le rappeler, ont été incarcérés sur décision judiciaire, après qu'ils aient commis des actes délictueux ou criminels.
Ensuite sur le personnel pénitentiaire.
Je leur tire mon chapeau et me demande comment font-ils pour continuer de l'exercer !!
Mêmes interrogations et soutien pour les policiers, pompiers, gendarmes et tous métiers chargés d'agir pour l'état.
Des individus redoutent d'aller dans cette maison d'arrêt ?
La meilleure solution, n'est-elle pas de cesser de commettre des actes les conduisant là-bas ?
oui etrange, que se passe-t-il ?
Signaler Répondre2eme article signé
Signaler Répondresur le fond, les deux parties sont d'accord pour dire que la viol ence est omniprésente en prison. beaucoup trop.
Signaler RépondreEt c'est 90% du sujet.
les 10% restants, c'est à qui la faute .
Mais la seule question qui vaille la peine d’être posée sur la place public et en particulier par les médias, c'est :
comment on améliore la situation pour que les délinquants qui sortent de prisons ne soient pas psychologiquement et humainement devenus naturellement plus violents par la faute du trop mauvais environnement carcéral ?
Nous tous devons savoir que les détenus emprisonnés aujourd'hui vont tous retrouver leur liberté. Et seront à la porte de votre maison demain ou cette nuit. Alors qui allons nous relâcher dans la nature ? Et dans quel état ?