Pas sûr que cet "oubli" ait vraiment désespéré Guy Mathiolon. Au contraire. À Lyon, le "pour vivre heureux, vivons caché" reste un credo largement partagé par le patronat local. Apparaître dans le classement Challenges des 500 fortunes françaises constitue effectivement un signe de réussite incontestable. Certains parviennent toutefois à échapper à la vigilance de notre confrère. Visiblement, Guy Mathiolon est de ceux-là. Il y a quelques années, le patron du groupe Serfim apparaissait dans ce classement. Depuis deux ans, il a disparu sans que l’on comprenne vraiment pourquoi. On le comprend d’autant moins que son groupe n’a cessé de prendre de l’importance.
Il vient d’ailleurs de racheter deux nouvelles entreprises. Il s’agit tout d’abord de la société Caratelli qui emploie 80 personnes à Crolles (en Isère) et qui est spécialisée dans les grandes infrastructures industrielles et les travaux en montagne. Bentin est l’autre société que vient de racheter Mathiolon. Spécialisée dans l’installation des réseaux électriques, la société basée en région parisienne emploie quelque 180 personnes et réalise un chiffre d’affaires de quelque 30 millions d’euros.
À l’issue de ces rachats, le groupe Serfim est constitué de 29 sociétés représentant un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros. Il emploie quelque 2 000 salariés. Historiquement, le groupe que contrôle Guy Mathiolon s’est d’abord fait connaître dans le domaine des travaux publics. Bien connue dans la région, l’entreprise Serpolet est l’un des acteurs majeurs pour la réalisation des réseaux, qu’ils soient secs (gaz, électricité) ou humides (eaux potables et eaux usées). La société travaille également dans le domaine des routes et de l’entretien des ouvrages d’art. Elle s’est également spécialisée dans les travaux sous-marins et dispose ainsi d’une équipe de scaphandriers. On le sait moins, mais le groupe Serfim est également très présent dans le secteur très porteur de l’environnement.
Il s’est spécialisé dans la dépollution et le recyclage. Il intervient notamment sur les chantiers de désamiantage. Pas question toutefois de communiquer sur les opérations réalisées en ces domaines comme l’explique l’un des dirigeants du groupe : "Ceux qui font appel à nous pour dépolluer sont la plupart du temps ceux-là même qui sont à l’origine de la pollution. Dès lors, on comprend aisément qu’ils n’aient aucune envie que l’on parle d’eux."
Le groupe Serfim possède également une branche spécialisée dans la propreté urbaine et une autre en charge des technologies de l’information et de la communication. Il intervient ainsi à la fois sur l’installation et la maintenance en matière de vidéo-surveillance (caméras et centres de supervision), sur la gestion des feux tricolores et, plus récemment, sur la communication numérique. C’est lui qui installe et entretient les écrans publicitaires ou informatifs que l’on trouve dans les gares SNCF. Enfin, Serfim est également présent dans le domaine immobilier.