“On a presque touché le fond !”
La crise boursière n’a pas épargné les valeurs régionales qui sont toutes en chute libre. Les explications d’Alain Tholon, analyste financier chez Oddo.
Les conséquences de la crise boursière sur les valeurs régionales ?
Alain Tholon : La totalité des valeurs régionales sont en chute libre. Et cette crise est tellement forte qu’elle touche même des entreprises très performantes. C’est le cas de la SSII Sword qui a vu son cours divisé par deux ! Aujourd’hui, l’action vaut 16,6 euros contre 35 euros en début d’année ! Même chose pour GL events, entreprise d’événementiel très dynamique, dont le cours est passé de 40 à 16 euros. Ou le groupe pharmaceutique BioMérieux dont l’action est passée de 80 à 54 euros.
Certaines valeurs résistent mieux ?
Oui, la casse est plus limitée pour l’assureur April dont l’action est passée de 46 à 32 euros. A noter qu’Akka Technologie, une société d’ingénierie, résiste aussi bien avec une action aujourd’hui à 12,6 euros contre 14,5 euros. Mais la seule valeur pour l’instant qui semble épargnée par la crise c’est Clasquin, spécialisé dans le logistique de transport, qui a réussi à maintenir son cours autour de 15 euros.
Que faire aujourd’hui si on a des actions ?
Ne surtout pas vendre, c’est trop tard. Je conseille plutôt d’attendre car le cours de la plupart des valeurs régionales va remonter dans les prochains mois. C’est obligatoire.
Vous conseillez d’acheter ?
Oui. Le cours est tellement bas qu’on peut faire aujourd’hui de bonnes affaires. Moi, je conseillerais de miser sur des valeurs sûres comme GL Events ou Sword, dont le cours s’est effondré. Mais qui remontera sans aucun doute.
Quelles sont les perspectives ?
Le plus inquiétant dans cette crise, c’est qu’on n’a aucune visibilité. On ne sait pas vraiment ce qui va se passer dans les mois à venir. Moi, je pense qu’on a presque touché le fond. Même si certaines valeurs peuvent encore perdre 5 % voire 10 % dans les prochaines semaines. Il faut garder espoir.
Baromètre
En hausse
Jean-Baptiste Descroix-Vernier
Le Pdg de Rentabiliweb a publié des résultats en forte hausse au premier semestre puisque son chiffre d’affaires a été multiplié par trois à 28,5 millions d’euros tandis que son résultat net a été multiplié par six à 3,1 millions. L’entreprise, dont le siège est basé à Amsterdam, est spécialisée dans l’édition et la monétisation d’audiences sur internet. Quant au résultat d’exploitation, il grimpe de 447% à 5,1 millions d’euros. Une croissance qui s’explique notamment par le succès du lancement de plusieurs sites internet.
En baisse
Eric Jacquet
Le patron de Jacquet Metals souffre de la baisse du prix des matières premières dans son secteur d’activité, les aciers inoxydables. Le nickel a ainsi perdu 27% au troisième trimestre, de même que le chrome et la ferraille. L’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires en baisse de 19% au 3ème trimestre à 55 millions d’euros. Et sur les 9 premiers mois de l’année, l’activité a reculé de 21% à 188,2 millions. A noter aussi que Jacquet Metals tente une OPA sur son concurrent français IMS. L’entreprise lyonnaise a déjà raflé 5% du capital et Eric Jacquet a indiqué qu’il était prêt à payer 15 euros par action, ce qui pourrait au total lui coûter 220 millions d’euros selon un analyste de Fortis cité dans les Echos. Le 15 octobre, le titre cotait à 13 euros et a chuté de 59% en un an. Reste que cette opération est un vrai coup de poker car le chiffre d’affaires d’IMS est six fois plus important que celui de Jacquet Metals. En 2007, Jacquets Metals a réalisé un chiffre d’affaires de 301 millions d’euros et 30 millions d’euros de résultat net avec 459 salariés.
Actu
“Il faut sauver le crédit inter-entreprise.” C’est le cri d’alarme lancé par la plupart des patrons de PME de la région. En effet avec la crise financière et le ralentissement économique, les fournisseurs réduisent leurs délais de paiement. Du coup les PME sont obligées de régler leur facture plus vite qu’avant, ce qui leur pose de gros problèmes de trésorerie. “Beaucoup d'entreprises commencent à connaître des fins de mois difficiles”, témoigne un patron lyonnais qui suggère d’ailleurs que l’Etat assure les fournisseurs contre les risques d’impayés.
GL Events, le groupe spécialisé dans l’événementiel, a publié un chiffre d’affaires quasi-stable au 3ème trimestre à 117,1 millions d’euros (+1,7%). Sur neuf mois, les ventes reculent de 8,5% à 411 millions d’euros. L’année dernière, GL Events, qui est dirigé par Olivier Ginon, a réalisé 633 millions d’euros de chiffre d’affaires et 32 millions d’euros de résultat net avec 3 000 salariés environ.
La guerre continue chez la famille Thannberger. Dans une interview publiée sur Boursier.com le 13 octobre, l’ancien cadre dirigeant de la Lyonnaise de Banque aujourd’hui président d’EFI, une entreprise spécialisée dans l’introduction en bourse des PME, a critiqué la gestion de l’entreprise lorsque ses deux fils, Jean et Rémy, étaient aux commandes : “Remy Thannberger est un avocat, pas un banquier. Lui et son frère se sont pris pour des banquiers et ont cru que les clients viendraient tout seuls.” Et Louis Thannberger de traiter ses deux fils de “flambeurs”. Réplique immédiate de Rémy Thannberger le lendemain dans une interview sur Boursier.com : “Depuis notre départ d’EFI, il me semble que les dettes s’accumulent. Et EFI n’est plus en 2008 le numéro 1 français des introductions en bourse.”
Lafuma vient de publier son chiffre d’affaires sur l’exercice 2007-2008 : l’activité progresse de 2,9% à 263,7 millions d’euros. Un chiffre qui inclut le rachat de Eider, une entreprise savoyarde qui conçoit des vêtements de montagne, le 12 juin. L’activité en France et à l’international progresse respectivement de 2,4% et 4,3%. Les ventes sont en forte hausse en Asie à + 27%. A noter a