Emmanuel Macron est assurément parvenu à bouleverser – du moins en partie – le paysage politique français. Alors que les partis historiques que sont le PS et LR ont pris une déculottée remarquée à la présidentielle puis aux législatives, d'autres voix sont parvenues à se faire entendre sur la scène politique.
Et Elliott Aubin, adjoint au maire du 1er arrondissement et candidat malheureux de la France insoumise aux législatives, l'a bien compris. Il estime que son parti se place pour cette rentrée comme "la première force d'opposition cohérente et constructive". Le parti de Jean-Luc Mélenchon (JLM) serait donc enfin arrivé à se faire une place. Une vision que Stéphane Guilland, leader de l'opposition de droite à la Mairie, ne partage pas vraiment. Selon lui, "ce n'est pas parce qu'on se situe comme force d'opposition que l'on représente une bonne force d'alternance".
Mais ce dernier reste néanmoins lucide sur l'état de LR. "Le parti a vraiment pris du plomb dans l'aile, c'est sûr. Après le succès des primaires et ce bon élan populaire, on a eu tout faux à la présidentielle puis aux législatives", explique-t-il. Et d'ajouter que l'"on est à l'an zéro d'une reconstruction qui est possible et souhaitable. Il faut une vraie alternative à Macron, et ça ne peut pas être la France insoumise".
Quant aux projets de réformes d'Emmanuel Macron, nombreux sont ceux qui s'en méfient. À commencer par Elliott Aubin, particulièrement remonté : "je suis vent debout contre ce qui a été annoncé sur la réforme du code du travail et contre ce qui a été voté en juillet durant la période creuse. On attend qu'Emmanuel Macron entendent la voix de tous les salariés et ceux qui seront dans la rue en septembre (JLM a appelé à manifester le 23 septembre à Paris, ndlr)."
À droite, cette réforme du code du travail reste contestée, mais de façon moins virulente. "J'aurais tendance à dire que Macron s'apprête à faire ce que d'autres non pas eu le courage de faire", assure Stéphane Guilland. Plus à droite, au Front national du Rhône, Muriel Coativy confirme l'idée en assurant que "personne aujourd'hui ne peut dire qu'il ne faut pas réformer le droit du travail." "Mais il n'est n'est pas dans nos habitudes de battre le pavé dès la première opposition", ajoute-elle en référence à l'appel à manifester lancé par Jean-Luc Mélenchon.
Rentrée à risque au niveau local aussi
À Lyon aussi, l'opposition de droite va devoir rapidement se reconstruire si elle veut encore peser, alors que les récentes élections de Georges Képénékian et David Kimelfeld comme successeurs de Gérard Collomb à la Mairie et à la Métropole de Lyon ont assurément chamboulé l'échiquier politique lyonnais. "On a un nouveau maire, donc on arrive dans des conditions qui vont être différentes", concède Stéphane Guilland, confirmant l'aspect inédit de cette rentrée.
En local, l'un des gros dossiers pourrait être celui de la réforme des rythmes scolaires selon l'élu de droite. Le gouvernement avait finalement laissé le choix aux municipalités de conserver la reforme mise en place sous Hollande ou de revenir en arrière. Mais à Lyon, "cette réforme coute cher aux Lyonnais et ne leur convient pas, explique-t-il. Et on ne va pas revenir en arrière, ce n'est pas l'école communale du coin. Mais il faut une vraie réflexion, d'une part sur la question du bien-être des enfants, mais aussi sur celles des finances et pour le côté pratique".
D'autres sujets concernant la capitale des Gaules pourraient revenir sur le devant de la scène. Mais c'est bien le projet de réforme du code du travail, dont le contenu des "ordonnances Macron" devrait être dévoilé ce jeudi, qui pourrait cristalliser les débats.