Visite des projets de la Métropole avec David Kimelfeld en organisateur amusé mais attentif

Visite des projets de la Métropole avec David Kimelfeld en organisateur amusé mais attentif
David Kimelfeld découvre la Sky 56 en VR - LyonMag

Chaque fin d’été, la Métropole de Lyon organise une flânerie urbaine à destination de la presse pour illustrer l’état d’avancement des grands "chantiers" locaux.

Georges Képénékian, Michel Le Faou et David Kimelfeld - LyonMag
Georges Képénékian, Michel Le Faou et David Kimelfeld - LyonMag
De 8h15, rue du Lac (siège du Grand Lyon) à 14h à la piscine du Rhône, une grosse cinquantaine de journalistes et d’élus emportés par un bus Sytral service spécial escorté par un scooter trois roues TCL, ont suivi à la lettre un programme, concocté par le nouveau président de la Métropole de Lyon : David Kimelfeld (groupe socialistes et républicains).

Premier arrêt à Villeurbanne à Erasme, pôle numérico-créatif, chargé par la métropole d’inventer des solutions urbaines numérique pour demain. Deux mots d’introduction de Kimelfeld qui - parlant de météo -  rappelle que les élus "demandent des choses mais que tout ne se réalise pas", se réjouissant malgré tout pour le breton Michel le Faou (Vice-Président Urbanisme, groupe socialistes et républicains) qu’il pleuve suffisamment fort. On essaie le "paperzoom" machine co-inventée par l’artiste digital Yann Nguema projetant sur un morceau de carton les mystères archéologiques cachés sous le sol de l’Antiquaille (au 4ème siècle une domus (villa) romaine trônait là). David Kimelfeld s’arrête ensuite devant le stand de Funky Town. Il s’agit de simuler de l’aménagement urbain par l’intermédiaire d’un casque de réalité virtuelle en plaçant dans une rue vide des équipements urbains possibles. Kimelfeld veut-il essayer ? "Je veux bien mettre le casque mais que personne ne s’inquiète : je ne vais pas en profiter pour construire une centrale nucléaire en pleine ville". Déçu il réalise vite, son casque sur les yeux, qu’on "ne peut pas s’asseoir sur un banc virtuel".

A quelques mètres de là, sur un quai de tram rapidement reconstitué, Marc Grivel (1er VP, groupe Synergies-avenir) affronte Fouziya Bouzerda (2ème VP, groupe Centristes et indépendants) avec une application qui fera patienter les voyageurs en attente. Des photos s’affichent sur deux écrans, piochées sur les comptes Instagram locaux, puis disparaissent, comme dans le jeu du Mémory. Il faut reconstituer des paires de photos. Le suspense est à son comble : 2 partout. "Tant que tu n’as pas tout résolu tu n’as pas le droit de prendre le tramway", rigole David Kimelfeld qui finit par choisir de soutenir son 1er adjoint (tout est politique, le groupe Synergie pèse encore dans la nouvelle Métropole). Mauvaise pioche : Fouziya Bouzerda l’emporte. Bougon, Marc Grivel assure qu’il a fait exprès de la laisser gagner.

Redevenu sérieux, David Kimelfeld parle avec Didier Vullierme de politique et de vacances. Le premier assure au second que "quitte à lire 25 kg de mail, autant le faire depuis la plage que de chez soi". Le second, resté socialiste et chez lui après sa co-défaite à la législative de juin comme suppléant de Najat Vallaud-Belkacem a quand même assisté au "séminaire" du PS avec Stéphane le Foll à La Rochelle : "ça devait être étrange, il ne devait y avoir personne", remarque Kimelfeld.

Fin de la visite Erasme, tout le monde remonte dans le bus pour aller prendre des nouvelles du futur trolleybus C3. Annie Guillemot, sénatrice et présidente du Sytral, se félicite au micro de l’avancement des travaux puis passe la parole au chargé de projet Axel Sabouret pour pouvoir raconter une histoire à David Kimelfeld qui ne dit rien. A deux pas du Totem, au bord de Villeurbanne, tout le monde descend du bus pour suivre dans la rue le trajet du futur C3 en site propre. Axel Sabouret parle toujours au micro (les journalistes ont des écouteurs) pendant que David Kimelfeld le coache : "il faudrait insister sur l’amélioration de la régularité du futur C3…". Le chargé de projet craque sous la pression : "le C3 va améliorer la régularité… de la ville…" Gentiment Kimelfeld le reprend : "la régularité de la ligne".

Justement on arrive à la limite de Villeurbanne. Prosper Kabalo (1er adjoint, ex PS passé chez En Marche) fait mine de ne plus pouvoir avancer après la fin de son territoire, mais avoue que son coiffeur est du côté lyonnais de la rue. Sandrine Frih (20ème VP Centre démocrate) raconte ses vacances, mais a très froid : il pleut toujours. On remonte dans le bus pour un court trajet. Pierre Hémon marche sur les pieds de Karine Dognin Sauze (tout est politique : elle est 13ème VP au numérique Socialistes et républicains, lui président du groupe des écologistes) qui laisse échapper une plainte : "oh la la ! C’est vache ça".

Nouvelle descente du bus, la pluie redouble, on achève la partie du cours Lafayette qui mène au Rhône alors que David Kimelfeld au micro rappelle les efforts faits par la Métropole pour ne pas détruire le commerce de proximité quand le cours était fermé pour les travaux. La pluie redouble d’intensité. "Il faisait meilleur à Villeurbanne" observe David Kimelfed qui s’interrompt tout à coup "Voici le maire de Lyon !" alors que de l’autre côté du Quai Augagneur est apparu Georges Képénékian sous un immense parapluie. Tout le monde se salue.

On repart dans le bus de plus en plus chargé. Le service presse s’étonne que la présentation des travaux du square Jussieu prévue dans le programme se soit évaporée on ne sait où. David Kimelfeld ne s’en émeut pas, pris dans une discussion d’équilibre politique complexe avec Marc Grivel, représentant des maires Synergies de la Métropole : "Il faut arrêter avec les fantasmes de la répartition inégalitaires des budgets de la petite voirie entre les différentes communes. Je suis sur la transparence sur ce que reçoit chacun, on va le faire". Marc Grivel approuve, il se tourne vers Ludovic Boyron qui dirige la société publique chargée de réussir la transformation du quartier Part-Dieu : "ces vacances, j’ai pu expérimenter la profondeur du mot rien. Ne rien faire". David Kimelfeld se moque gentiment du même Boyron : "Alors ? Vous la connaissez par cœur … c’est votre présentation n°12, même plus besoin de notes pour l’immeuble Sky 56".

Justement le bus arrive pour la visite du chantier. Tout le monde met un casque blanc marqué Bouygues. La revanche de Karine-Dognin Sauze est éclatante : ses somptueux escarpins Malene Birger, qui protégeaient mal des lourdes chaussures de Pierre Hémon, lui permettent d’échapper aux affreuses sur-chaussures de protection ("40-44", demande David Kimelfeld). Le Sky 56 est superbe et lumineux, les architectes (Philippe Chaix et Jean-Paul Morel) sont ravis. Au nom de Gecina (qui possède des milliers de bureaux partout en Europe) Valérie Britay (le genre de femme dont on est content qu’elle soit chargée par le Quai d’Orsay d’organiser votre rapatriement si vous vous trouviez dans un pays où la guerre a éclaté) détaille le peu de place qu’il reste à louer dans son immeuble. La fatigue commence à poindre, le niveau baisse. "En tout bien tout honneur", précise David Kimelfeld, - que personne ne soupçonnait - quand Valérie Britay rappelle que du temps où elle travaillait pour Unibail, les deux s’étaient déjà croisés.

La fatigue donc, mais pas que. Les journalistes du bus sont rejoints par les stars du milieu qui ne viennent que pour le déjeuner : Gérald Bouchon (Lyon 1ère) Paul Terra (Lyon capitale) Antoine Comte (Tribune de Lyon), Audrey Henrion (le Journal des Entreprises). Sont absents ceux du Progrès qui ont déjà obtenu une interview exclusive de David Kimelfeld et qui ne viennent pas du tout.  A ce moment les questions se mettent à porter sur la fameuse deuxième "jambe" de la Métropole : le social. Car la Métropole a récupéré du Département la petite enfance, le handicap, le vieillissement, la pauvreté. C’est aussi ça la Métropole, pas seulement la réussite économique.

Quelques minutes plutôt, en discussion informelle de bus avec Michel le Faou (8ème VP, Urbanisme, groupe Socialistes et Républicains) et Georges Képénékian maire de Lyon qui rappelait avec émotion l’arrivée de sa famille en France en 1922, David Kimelfeld rappelait sa position concernant les populations en extrême dénuement, migrantes : "Quand NPG [Nathalie Perrin-Gilbert, maire du 1er arrondissement] m’interpelle je lui réponds. Le silence ne sert à rien. Même si ma réponse ne lui plait pas, mais je l’assume".

Il ne botte donc pas en touche : "Ma première formation c’est infirmier, donc ces questions-là me passionnent naturellement". Mais ce n’était pas le bon moment.  Le président promet qu’il y aura d’autres balades avec des journalistes le long des autres attributions de la Métropole, celles moins glamour.

@lemediapol

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4 commentaires
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Post monétaire le 02/09/2017 à 11:27
cyr a écrit le 01/09/2017 à 20h02

Combien ca a coûté cette promo ? Grivel a payé avec son indemnité?

Voyons, c'est pour "le rayonnement de Lyon !"

Donc, on a tous payé pour ça ! :o)

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cyr le 01/09/2017 à 20:02

Combien ca a coûté cette promo ? Grivel a payé avec son indemnité?

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Post monétaire le 01/09/2017 à 18:39

Enorme ! :D

merci pour cet article (signé, lui),
qui montre bien ce qu'est devenu notre société où l'information est "canalisée", "orientée" comme dans un circuit organisé pour personnes âgées...

le tout, pour promouvoir une société qui ne sait plus quoi vendre, alors elle vend du "virtuel".

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Vive la vie le 01/09/2017 à 17:23

Et le pince-fesse commandé chez Pignol on n'en cause pas ?

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