Que Virginie Boudraoui, proviseure, accueille des élèves de 6ème et de 5ème, c’est un peu normal : c’est son collège. Mais si David Kimelfeld, président de la Métropole en compagnie de sa VP action sociale Murielle Laurent, et du conseiller aux collèges Eric Desbos ainsi que Françoise Moulin Civil, rectrice de Lyon avec Guy Charlot, directeur académique, sont de la partie, c’est qu’il se passe quelque chose de spécial.
C’est que pour sa première rentrée en tant que président de la Métropole, David Kimelfeld a décidé de la passer avec les élèves du nouveau collège Alice Guy (Lyon 8) dans un établissement plus neuf que flambant : encore en travaux. Mais bientôt les 500 élèves (à terme) du collège Alice Guy bénéficieront d’une salle informatique ECLA dernier cri, avec postes individuels mobiles et tableau numérique de luxe et d’un gymnase (dont le nom officiel est ‘salle d’évolution sportive’) pour un collège complètement terminé en janvier 2018. La partie éducation nationale n’a pas été oubliée. Le recrutement de Virginie Boudraoui s’est fait en lien avec la volonté d’animer une équipe pédagogique intéressée par l’enseignement par le numérique. "Cela reste une légère coloration dans un recrutement traditionnel car cela demeure avant tout l’école de la République", rappelle l’Inspecteur d’Académie Guy Charlot.
Au cours de son efficace visite, David Kimelfeld s’est réjoui plusieurs fois que ses rentrées de collégiens "la boule au ventre" soient maintenant derrière lui, poussant le bien être dans ses nouvelles fonction de Président de la Métropole jusqu’à programmer pour le printemps prochain une réunion de fin de chantier sur le site du collège avec les services de maitrise d’œuvre et conduite d’opérations de la Métropole.
Mais l’heure était déjà à l’autocongratulation ce mardi 5 septembre pour ce nouveau collège si rapidement sorti de terre quand "vous en avez pour 5 ou 6 ans au minimum, si vous n’avez pas de recours, pour un collège classique", rappelle David Kimelfeld. Eric Desbos considère aussi que la rapidité "se rapproche des constructions dans le privé". Et le conseiller délégué de se faire l’avocat de la structure modulaire "de qualité" qui a permis l’avancement des travaux. En juillet 2016 les services d’architecture de la Métropole de Lyon ont fait chauffer leur logiciel d’architecture pour sortir les plans d’un bâtiment fonctionnel, sûr et lumineux. A ce moment, la technique du modulaire n’est pas encore choisie, mais pressentie. Car il faut respecter les habitations voisines et les usagers à venir.
A peine plus d’un an plus tard, avec le collège presque terminé, le contrat paraît rempli, et en ce jour de rentrée les élèves semblent ravis de leur jeu de piste découverte ponctué de coups de sifflet des surveillants. A peine s’étonnera-t-on de prestations paraissant parfois sous dimensionnées comme l’escalier du hall d’entrée qui semble un peu étroit et bruyant pour supporter les marées de têtes bariolées qui l’emprunteront quotidiennement.
Des dents qui grincent
Si la technique du modulaire pour construire un collège ne pose pas de problèmes techniques, la qualité étant identique à la construction traditionnelle, le Conseil régional des architectes (qui n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations) a grincé des dents face à l’absence de mise en concurrence de cabinets d’architecture privés. La Métropole a préféré la solution d’architecte en interne qui signe la demande de permis de construire.
Au final, si David Kimelfeld parait convaincant lorsqu’il donne les raisons qui ont poussé à l’ouverture du collège Alice Guy "il faut que la Métropole puisse faire face à tous les aspects de son attractivité. Avoir 5000 élèves prévus en plus entre 2014 et 2020 c’est la rançon du succès de personnes qui viennent travailler chez nous", d’autres questions restent en suspens : Stéphane Guilland, leader du groupe Ensemble pour Lyon au conseil municipal a beau jeu de s’étonner du terrain finalement choisi pour construire le collège (il était prévu d’en faire un espace vert) comme de la hausse du coût de construction (14 millions alors que le premier chiffre était à 9). Il pointe aussi les risques de cette opération : "Pendant 15 ans le Département du Rhône suppliait la Ville de Lyon de leur fournir un terrain pour construire un collège, rien n’était disponible. Et puis miraculeusement, quand le Département du Rhône est devenu la Métropole de Lyon, son Président Gérard Collomb a tout de suite obtenu du maire de Lyon Collomb un terrain".
Sauf que pour le leader de l’opposition de droite les choses ont changé : "rien ne dit que Képénékian maire de Lyon et Kimelfeld président de la Métropole s’entendront aussi bien que Collomb avec Collomb pour tomber d’accord sur le prix auquel la Métropole doit finir par racheter le terrain du collège à la ville de Lyon".
Les élèves d’Alice Guy ignorent sans doute tout de ces enjeux de coulisse. Souhaitons-leur une bonne année de travail.
Il y aurait beaucoup à dire sur l'architecture, les architectes et leur ordre
Signaler RépondrePar contre, question richesse, cette dernière va à quelques rares très gros cabinets et/ou stars dont le revenu est souvent inversement proportionnel à la durée de vie de leur "œuvre"
La réalité, c'est que la majorité des architectes ne gagne pas grand chose
L'ordre des architectes râle contre le système de monopole qu'ils essayent de mettre en place pour toute construction (publique comme privée). Leur objectif : que les architectes libéraux soient incontournables (et donc de plus en plus riches).
Signaler RépondreLa preuve, ils refusent de répondre aux questions de Lyon Mag...
Heureusement que certaines collectivités sont plus fortes, et arrivent à imposer leurs propres architectes. Ça permet de réduire les coûts pour un résultat a peine différent.