Corinne Iehl fait son am stram Gram

Aux présidentielles de mai dernier elle a parrainé Jean-Luc Mélenchon. Mais elle l’assure : en rejoignant le Gram elle fait dorénavant partie d’un "groupe" politique plus proche de ses convictions, tout en récupérant la liberté de parole dont un élu peut se sentir privé quand il est dans la majorité. "Le Gram grossit", sourit Nathalie Perrin-Gilbert qui, avec André Gachet, représente la troisième élue de cette petite équipe qui entend profiter d’un éventuel bougé des lignes avec l’arrivée de David Kimelfeld en remplacement de Gérard Collomb à la tête de la Métropole de Lyon. Faire bouger les choses pour "qu’au final les citoyens voient mieux les services que leur rend la Métropole", espère la Maire du 1^er arrondissement.

Mais pour obtenir ce résultat, les leviers sur lesquels agir sont de l’ordre du fonctionnement administratif de cette fameuse métropole unique en France. Là-dessus, le trio ne manque pas d’idées : réactiver la Commission de Suivi de la Métropole, espace de débat interne mais qui ne s’est plus réuni depuis 18 mois assure Corinne Iehl. Mais aussi diminuer le rôle du Cabinet du Président qui centralise à l’excès les décisions et fait de la machine Métropole un élément trop peu réactif. Autre sujet : les agents de la Métropole : "Le mode de gestion des ressources humaines est d’une autre époque. C’est sans doute trop demander d’introduire de la collégialité, mais un peu de transversalité ne serait pas une mauvaise chose".

Décidément d’excellente humeur, Nathalie Perrin-Gilbert tente un :"Kimelfeld t’a entendu car il a pris un premier adjoint Synergie" [nom du groupe des Maires des petites commune de la Métropole dont est issu Marc Grivel devenu 1^er adjoint. ndlr] avant de redevenir sérieuse : "il faut absolument que le Pacte de Cohérence métropolitain sorte du sommeil. Aujourd’hui ça a l’air d’être au point mort à part quelque chose qui est prévu entre les bibliothèque de Lyon et de l’ancien Rhône, les services de documentation et - quand même - sur l’action sociale".

André Gachet - sur cette question de l’action sociale de la Métropole - apporte de l’eau au moulin commun : "pour l’instant ce que fait la Métropole c’est du copié/collé de ce que faisait le département. Alors qu’il est nécessaire de définir un plan d’action globale : par exemple : quelle politique veut-on mettre en place sur l’enfance ? Comment mettre fin à ce soupçon permanent contre les gens qui se présentent à un guichet pour percevoir une allocation ? Le contrôle est une bonne chose, mais si au départ on fait confiance aux gens".

Les idées fusent, mais le rapport de force n’est pas encore assez favorable au Gram - même renforcé par Corinne Iehl - pour assurer que toutes ces idées arriveront jusqu’aux oreilles de David Kimelfeld, et qu’elles pourront ensuite atteindre le citoyen de la Métropole dans sa vie quotidienne.

@lemediapol