L'annonce avait déjà été faite en juillet dernier. Aujourd'hui, les acteurs économiques de la région ont réitéré leur intention de "durcir le ton". Ils dénoncent l'immobilisme et la mauvaise foi de l'État dans le dossier de l'autoroute A45, qui doit relier Lyon à Saint-Étienne et dont la déclaration d'utilité publique (DUP) a pourtant été formulée en 2008.
"Il y a une impérieuse nécessité de passer à l'acte pour ces travaux attendus depuis 25 ans", a déclaré Emmanuel Imberton, le président de la CCI de Lyon-Saint-Étienne, à l'origine du Collectif pour l'A45. Car si la DUP date de 2008, le projet, lui, est bien antérieur. C'est en effet dès 1993 que les premières études ont été réalisées. Et aujourd'hui, "le seul élément qu'il manque, c'est la signature de la ministre des Transports (Élisabeth Borne, ndlr.)", a pesté le président de la CCI ce lundi, lors d'une conférence de presse organisée à Lyon.
Au cœur du problème, il y a la liaison actuelle entre la Capitale des Gaules et la citée stéphanoise. Vétuste, l'ouvrage accueille quotidiennement 100 000 véhicules, alors qu'il a été prévu pour moitié moins. Résultat, les embouteillages sont légion, situation à laquelle il faut ajouter la dangerosité et le non-respect de certaines normes. Et au-delà de cet aspect pratique, le Collectif voit en l'A45 la solution pour redonner du souffle à la région en facilitant les échanges entre Lyon et Saint-Étienne.
De plus, le porte-parole du mouvement, Benoit Fabre, craint que l'État ne "laisse crever la Loire sur le bord de la route". Car tous les acteurs économiques du Collectif voient dans cette situation bloquée l'immobilisme du gouvernement. "Aujourd'hui, ce que nous souhaitons, c'est que le dossier de l'A45 ne devient pas comme tous ces projets qui sont à étudier. Celui de l'A45 est clos, c'est un chantier qui est abouti", a martelé Emmanuel Imberton. Et d'ajouter que "nous n'avons pas vocation à devenir un nouveau Notre-Dame-des-Landes."
Faire plier le gouvernement, mais comment ?
Tout est en effet décidé depuis des années dans ce dossier. La DUP, le Conseil d'État, le concessionnaire (Vinci), le budget (1,2 milliard d'euros), le financement (reparti entre État, région et métropoles), tout est bouclé ou presque. De quoi exaspérer ces acteurs économiques qui voient en l'A45 la solution à leurs maux. Et tous parlent d'une même voix lorsqu'il s'agit de faire pression.
Sauf que, si la volonté est bien là, la méthode, elle, est à peaufiner. Benoit Fabre a beau se faire presque menaçant par moment si aucune solution n'est trouvée rapidement, on constate vite que le Collectif pour l'A45 manque d'un plan de bataille. En dépit d'une "heure grave", selon le porte-parole. "Tous les recours seront étudiés contre ceux qui ne font pas face à leur parole", a déclaré ce dernier, laissant entendre qu'un volet judiciaire pourrait être un prochain tournant.
Mais ni Benoit Fabre, ni Emmanuel Imberton, ni aucun autre des acteurs présents à la conférence n'a voulu être plus précis quant aux moyens qui seront mis en œuvre. L'invitation presse, elle, promettait pourtant de "présenter les actions engagées pour accroître encore la mobilisation". Tout juste aura-t-on appris que si d'ici juillet 2020 rien n'est engagé, cela signifiera très probablement que le projet aura été enterré.
ON EN VEUT PAS de cette autoroute... Il faut renover l ancienne et faire une vrai ligne de RER entre les deux villes. Vouloir lancer cette autoroute , ca va etre recréer un notre Dame des Landes en Rhone Alpes ...
Signaler RépondreIl y a beaucoup "d'acteurs économiques" auquel M Imberton n'a pas demandé l'avis.
Signaler RépondrePar exemple, les agriculteurs expropriés, ce sont des acteurs économiques. Un acteur économique en bottes pleines de terre, c'est un peu dégueu dans ton petit bureau, mais bon hein, il faut de tout pour faire un monde.
Mais ca n’intéresse pas ton gros portefeuille, alors t'en parles pas, hein M. Imberton!
".................. En dépit d'une "heure grave", selon le porte-parole................"
Signaler Répondredes propos totalement hallucinants de la part de responsables...
Il n'y a que les intérêts financiers de certains, que le besoin de faire "tourner la machine économique coûte que coûte" qui crée ce lobby incroyable.
La destruction des terres agricoles, ils n'en ont rien à foutre. La pollution qui augmente dans le moindre coin de France, ils n'en ont rien à foutre !
Vivement un débat sur des grands médias, afin que les citoyens ne soient plus manipulés par ces "conférences de presses" au frais de certains contribuables.