Comment vous vous êtes retrouvé en Australie ?
Sébastien François : Après mes études à Sup de Co Nantes, j’ai intégré le cabinet d’audit Ernst and Young à Lyon en 2003 comme auditeur. Puis j’ai eu l’opportunité de partir trois mois à Sydney au cours de l’été 2006 pour intégrer le bureau local d’Ernst and Young. Et je suis revenu à Lyon, mais finalement, j’ai décidé de repartir à Sydney en mai 2007.
Pourquoi ce nouveau départ à Sydney ?
Parce que c’était un vrai défi pour moi de travailler uniquement en anglais et de me confronter à d’autres méthodes. Surtout les normes IFRS, International Financial Reporting Standards, qui uniformisent la manière d’évaluer les présentations comptables. En France, on n’est pas encore à la pointe de ces innovations, mais c’est vraiment le futur pour notre métier. Dans les prochaines années, tout le monde travaillera en IFRS, et moi, je serai prêt !
Vos conditions de travail en Australie ?
Je travaille dans une grande tour d’une vingtaine d’étages au cœur de Sydney. Dans une ambiance conviviale avec des cadres du monde entier : Anglais, Tchèques, Allemands, Espagnols, Singapouriens, Chinois, Indiens, Pakistanais... On parle tous anglais et aujourd’hui je suis carrément bilingue. Un de mes objectifs avant de venir.
Les différences avec la France ?
La différence majeure, c’est que les Australiens sont obsédés par le respect des procédures. L’important pour eux, c’est d’abord d’appliquer la méthode. Ce qui est frustrant car on perd du temps... Exemple, on a une “feuille de temps” à saisir toutes les semaines pour rendre compte de notre travail, combien de temps on a travaillé sur chaque client... Un document à remettre tous les vendredis. En France, si on est en retard, on le remet le lundi, ce n’est pas grave. En Australie, si tu ne l’as pas rendu le vendredi à midi, tu as une amende de dix dollars ! Un peu ridicule, mais ça illustre bien le côté assez militaire des Anglo-Saxons. Alors qu’en France, on a plus une culture du résultat.
D’autres différences ?
Oui, la nature des rapports avec les supérieurs hiérarchiques est très différente. Nos relations sont beaucoup moins formelles. On peut prendre un verre avec son chef le soir. En France, c’est impossible, tu lui parles à peine ! A contrario, dans le boulot, les Australiens ne font pas de sentiments. Si tu as fait une connerie, le chef avec qui tu avais sympathisé la veille va te dégommer ! Autre différence, on ne consacre pas toute sa vie à son boulot, comme en France. Ici, il y a notamment beaucoup plus de temps accordé aux loisirs, surtout le sport : surf, natation, course, musculation... C’est vraiment inscrit dans les mentalités. Par exemple, dans notre immeuble, on a une salle de gym de 300 m2 rien que pour nous !
Vous conseillerez à des cadres lyonnais de s’expatrier en Australie ?
Oui, bien sûr. Mais il faut vraiment que leurs entreprises fassent du lobbying pour les faire venir sur place. Car l’immigration est très contrôlée et c’est difficile d’obtenir un visa. Et puis, au niveau financier, c’est intéressant, car je gagne 20 à 30 % de plus qu’à Lyon, soit 4 200 euros net par mois après impôts, grâce à une aide fiscale du gouvernement australien pour les expatriés qualifiés. Enfin, la qualité de vie australienne est vraiment attrayante.
Les points forts de cette qualité de vie ?
A Sydney, la première chose qui frappe un Français qui débarque, c’est un sentiment de sécurité incroyable. Vous pouvez vous balader dans la ville à 4 h du matin le samedi soir, vous n’aurez aucun problème. Tous mes copains français ici sont d’accord : ça change de la France et d’une ville comme Lyon. Ici, il n’y a pratiquement jamais de violences, d’agressions, de regards de travers... Il faut dire que l’Australie est un pays privilégié qui connaît une croissance économique importante depuis 15 ans, avec un taux de chômage très faible : 4,2 % seulement.
D’autres atouts ?
Oui, les Australiens sont des gens cool et relax : en short et tongs toute l’année ! Car le climat est vraiment favorable. Il y a du soleil de septembre à avril. Et en hiver, c’est-à-dire entre juin et septembre, la température ne descend pas en dessous des 12 degrés. Pour bosser, c’est vraiment idyllique. Résultat, la vie est bien moins stressante qu’en France. A Sydney, vous n’entendrez jamais un coup de klaxon dans la rue ! Et puis, le fait que c’est la destination la plus éloignée pour un Français accentue vraiment le dépaysement. D’ailleurs à 1 500 euros le billet d’avion aller-retour, vous limitez vos retours en France !
Propos recueillis par Aymeric Blanc
Mercredi 12 Novembre 2008 à 10h15
Expat : un Lyonnais à Sydney
A 29 ans, Sébastien François est un cadre lyonnais expatrié en Australie depuis près de deux ans. Interview.
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Bonjour, J' ai lu avec attention votre article. Suis industriel sur Lyon depuis 9 ans maintenant. J ai maintenant 41 ans me suis consitué une équipe de 8 salariés avec le soutien d un associé. Je souhaiterai avoir des informations de type économique ( croissance, effet de la crise économique mondiale, création d entreprise ds l 'industrie )pourriez vous me fournir de plus amples informations sur l 'année 2009 et les persectives de l Australie en 2010.Merci par avance pour votre attention.
Signaler RépondreSalut, Je vins de lire votre descriptif très sympa d'ailleurs. Je suis française et je travaille à Bruxelles depuis quelques mois. L'idée de venir vivre et traviller à Sydney me tente bien depuis quelques temps. Je voulais donc vous demnder votre avis. Je suis dans l'enseignement du français langue trangère et je voulais savoir s'il y avait du marhé, si c'était faile de trouver du travail?! Merci d'avance de votre réponce. Cheeers
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