Dominique Hervieu est d’un naturel optimiste. Elle veut croire qu’elle pourra investir (au moins provisoirement) la Maison de la Danse bis lors de la Biennale de 2020. Son optimisme naturel ne l’empêche nullement d’être lucide. Elle sait qu’à cette époque, dans un peu moins de trois ans, les travaux de l’ex-musée Guimet ne seront pas terminés. L’ouverture de la future grande salle ne devrait être effective que l’année suivante, en 2021. Au plus tôt...
Ces délais prouvent au moins une chose : la directrice de la Maison de la Danse est particulièrement patiente et conciliante. On ne peut pas oublier que pour la convaincre de venir poser ses chaussons à Lyon, Gérard Collomb lui avait fait miroiter le transfert de son actuel théâtre à la Confluence. Il en avait même fait le projet phare de la dernière campagne municipale. Le maire sortant avait vu les choses en grand avec une réalisation ambitieuse à une centaine de millions d’euros. Pour justifier un tel investissement, Collomb avait expliqué lors d’un conseil municipal de septembre 2014 : "Quand on est un grand acteur culturel, on a de grandes ambitions. Si c’est pour faire le centre social culturel de la plaine du Forez, ce sera difficile de garder Dominique Hervieu".
Effectivement, lorsque le projet a finalement été abandonné quelques mois plus tard pour cause de pénurie financière, la directrice a bien failli ranger ses tutus et repartir ailleurs pour de nouvelles aventures. Pour la calmer, la mairie a alors improvisé la création d’un atelier de la danse dans les locaux du Musée Guimet. En juillet 2015, les journalistes avaient été conviés à visiter les lieux. Pour se consoler d’avoir dû abandonner la construction d’une nouvelle Maison de la danse, Georges Képénékian, à l’époque adjoint à la Culture, imaginait que Dominique Hervieu pourrait prendre assez rapidement possession d’une partie des lieux.
Il évoquait une échéance proche : l’année 2016. Nous sommes bientôt fin 2017 ; comme on pouvait s’y attendre, le premier entrechat n’a toujours pas montré le bout de son pied dans la grande salle de l’ancien musée du 6e arrondissement.
Le dossier si cher au coeur de Georges Képénékian n’est toutefois pas passé aux oubliettes. Le nouveau maire l’a inscrit au menu du conseil municipal de ce lundi.
Les élus vont devoir se prononcer sur une délibération qui octroie 5 millions d’euros pour réaliser les études préalables aux travaux dont le coût est estimé aujourd’hui à 26 millions d’euros. Quand on regarde attentivement la délibération, on constate que l’échéancier prévisionnel de dépenses pour les seules études court jusqu’en 2021. C’est-à-dire jusqu’à la fin probable de ce mandat. On voit mal comment les travaux eux-mêmes pourraient débuter avant cette échéance. Prudente, la délibération évoque d’ailleurs de toujours possibles "aléas de chantier".
Quoi qu’il en soit, il faudrait un miracle pour que Dominique Hervieu puisse effectivement s’installer (même provisoirement) dans son nouvel atelier pour la Biennale de 2020. Pas plus d’ailleurs qu’on imagine possible la livraison définitive en 2021. Cette année-là, les travaux ne seront probablement pas commencés. Du coup, y compris pour la Biennale 2022, on voit mal comment le bâtiment pourrait accueillir les activités danse.
On verra si certains élus osent mettre les pieds dans le plat et dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Devant le conseil du 6e arrondissement, Laurence Croizier avait évoqué un autre souci concernant le financement du projet : "Le montant passe de 20 à 26 millions d’euros, avant tout démarrage. Il doit être mis avec la stagnation, voire le recul des 3 dossiers prévus au plan de mandat dans le 6e arrondissement : cours Vitton, place de l’Europe et petites serres. Je rappelle que pour ces dernières un montant de 10 millions était prévu. En outre, l’atelier danse faisait partie dans la PPI d’une programmation de 20 millions sur les 60 pour le total des investissement "patrimoine et culture" qui comportait de nombreux dossiers (Cité de la gastronomie, relocalisation de la friche Lamartine, Bibliothèque municipale, église Saint-Bonaventure, Halle Tony Garnier)."
D’où la question posée par cette adjointe de Pascal Blache : "Quelle sont donc les opérations repoussées ou modifiées pour absorber le surcoût de l’enveloppe ?"
A Décines alors ! :)
Signaler RépondreEt pourquoi ne ferait on pas un musée arménien avec dégustation de keuftés ? Ce serait sympa et beaucoup moins coûteux !
Signaler RépondreCette situation rappelle celle du plan piscine Collomb avec un projet de 3 bassins nautiques. Au final seul celui du Rhône a été effectif.
Signaler RépondreLes promesses n'engagent que ceux qui les croieznt
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