Pothin sera-t-il une deuxième fois victime de l’obscurantisme ? À dix-neuf siècles de distance, le premier évêque de Lyon se retrouve à nouveau en bien mauvaise position. En 177, il avait été enfermé et maltraité dans ce cachot que les pèlerins visitent encore aujourd’hui. Aujourd’hui, c’est au tour de l’esplanade qui porte son nom de se retrouver au milieu d’un méchant bras de fer entre les riverains et la mairie.
Le programme de la Fête des Lumières concocté par la mairie et la direction des événements nous promet un grand cru. Les partenaires à qui les installations ont été présentées en avant-première ont effectivement été séduits. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu’à il y a deux semaines. La ville a rencontré les riverains de l’esplanade Saint Pothin sur le site de l’Antiquaille à deux pas de la Basilique de Fourvière.
Et là, catastrophe ! Les riverains s’opposent au projet. Par la voix de leur représentant, en l’occurrence l’ASL (Association syndicale libre) qui regroupe les trois syndics de propriétaires des immeubles voisins, ils annoncent qu’ils refusent le spectacle prévu sur l’esplanade Saint-Pothin. Difficile de se passer de leur accord dans la mesure où la fameuse esplanade leur appartient. À terme, la propriété de cet espace doit revenir à la Ville. Mais pour l’instant, l’affaire traîne. Le transfert de propriété est entre les mains de l’administration dont on sait qu’elle n’est pas du genre à se presser dans ce genre de procédure.
Résultat, les riverains restent maîtres chez eux. Ils s’inquiètent des conséquences qui pourraient résulter de l’affluence de plusieurs milliers de personnes chaque soir pendant les quatre jours que va durer la fête des Lumières. Qui va procéder au nettoyage de l’espace ; quelles garanties en ce qui concerne la sécurité et accessoirement la tranquillité publique ? Telles sont quelques-unes de leurs craintes justifiées.
Du côté de la mairie, où l’on a tout fait pour les rassurer, on aurait préféré que l’ASL n’attende pas le dernier moment avant d’opposer un refus. On s’en doute, des contacts préalables avaient été pris bien en amont. Voilà des mois que le responsable de l’ASL est informé de l’installation lumineuse prévue sur le site. Et jusqu’à leur annonce fatale, rien ne laissait supposer qu’il y aurait blocage. En fait, tout laisse à penser que l’ASL a été elle-même la première surprise. Elle n’avait nullement anticipé la réaction des syndics de copropriétaires.
À la mairie, on se veut optimiste. De nouvelles rencontres étaient prévues la semaine dernière pour tenter de trouver une solution qui satisfasse tout le monde. Les copropriétaires ont eux-mêmes intérêt à trouver un accord s’ils ne veulent pas que le dossier de transmission de l’esplanade au sein de l’espace public ne se perde pas involontairement dans les méandres administratifs.
Les riverains en font tout un potin... ??
Signaler Répondre