Rugby : "Martinet est dans l'impasse"

Après une nouvelle défaite 12-18 à domicile vendredi soir face à Toulouse, l'heure est grave pour le CSBJ, avant-dernier du classement et qui risque de descendre en Pro D2 en fin de saison. D'autant plus que le 13 octobre, Pierre Martinet a annoncé qu’il lâcherait la présidence du club de Bourgoin si un repreneur apportait deux millions d’euros. Analyse d’Eric Clert, journaliste au Dauphiné libéré.

Pourquoi Martinet veut lâcher le CSBJ ?
Eric Clert : Il est là depuis 1996 et il avait déjà montré des signes de lassitude, mais depuis deux ans, il en a vraiment marre. Notamment parce que son projet de nouveau stade n’avance pas.
Le problème avec le stade actuel ?
Il veut rénover complètement le vieux stade Pierre Rajon. Un stade de 8 200 places qui est complètement dépassé aujourd’hui. Et Martinet a un projet très ambitieux : créer nouveau stade de 15 000 places avec en plus un centre commercial, des restaurants, une salle de bowling, un cinéma... Coût : 60 millions d’euros, qui seront financés essentiellement par des fonds privés. Mais le projet n’avance pas, car les relations de Martinet avec Alain Cottalorda, le maire PS de Bourgoin, sont assez mauvaises. Or, un nouveau stade, c’est la condition indispensable pour que Bourgoin puisse continuer à figurer dans l’élite du rugby français.
Les conséquences de ce blocage ?
Son club régresse sur le plan sportif : demi-finaliste en 2004 et 2005, 6e en 2006, 7e en 2007, 10e en 2008. Bref, le niveau de l’équipe baisse. D’ailleurs après avoir été invaincu à domicile pendant quatre ans de 2002 à 2006, le club a perdu quatre fois chez lui l’an dernier et déjà trois fois cette saison. Pourtant si Bourgoin avait pu garder toutes les stars qu’il a formées ces dernières saisons comme Chabal, Bonnaire, Fritz, Papé ou Nallet, il pourrait être champion de France sans problème aujourd’hui. Mais Bourgoin n’a plus les moyens : avec 9,7 millions d’euros, il n’a plus que le 11e budget du Top 14.
Bourgoin a vraiment les moyens d’avoir une grande équipe de rugby ?
Toulouse, le Stade français, Toulon, le Métro Racing... Il est évident que l’avenir du rugby, ce sont les grandes villes. D’ailleurs, le pire pour Martinet, ce serait que le LOU ou Grenoble monte dans le Top 14. Ça pourrait le tuer et il le sait. Car une ville comme Lyon pourrait attirer bien plus facilement des sponsors que Bourgoin. Bref, après avoir mis près de 15 millions d’euros de sa poche depuis 12 ans, Martinet sent bien qu’il est aujourd’hui dans une impasse.

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