Environ 1 500 personnels de sécurité privée et publique sera déployé à l'occasion de l'édition 2017 de la Fête des Lumières à Lyon. Un chiffre conséquent, mais qui évolue peu par rapport à l'année passée. D'ailleurs, le dispositif dans son ensemble reste assez similaire. "La base elle est simple. On reconduit ce qui a été fait en 2016", a expliqué d'entrée Stéphane Bouillon, le préfet du Rhône.
Comme chaque année, un plan Orsec sera donc demandé, afin d'organiser au mieux tous les services. Un périmètre à accès contrôlés sera également mis en place. Il se cantonnera, comme en 2016, à la Presqu'île. Un secteur auquel il faut tout de même ajouter, et c'est une nouveauté, la montée de la Grande-Côte sur les pentes de la Croix-Rousse et le secteur de l'Antiquaille, côté Fourvière.
Pour pénétrer à l'intérieur de ce périmètre, "il faudra montrer patte blanche, a reconnu Stéphane Bouillon. Et si l'on refuse, on restera dehors. Le cas échéant, des contrôles auront également lieu, puisque le parquet nous a autorisés à contrôler l'identité des personnes." Le point fort du dispositif, du propre aveu du préfet, c'est bien ce filtrage. Il sera réparti en 41 points d'entrée et 26 de sortie sur lesquels d'importants moyens seront déployés. Environ 200 agents de sécurité privée assureront les contrôles, auxquels il faut, bien entendu, ajouter le concours des forces de sécurité publique.
Si les services publics, armées, préfecture, Ville de Lyon, SDMIS et Samu ont volontairement tenu à maintenir un certain flou sur les effectifs précis, quelques ordres de grandeur ont malgré tout été transmis. Autour de 200 militaires de l'opération Sentinelle seront ainsi affectés à la sécurité du périmètre, soit 60 de plus qu'en temps normal et 25 % de plus que l'an passé, a dévoilé le général Chavancy, gouverneur militaire de Lyon. Du côté de la santé publique, ce sont 160 sapeurs-pompiers qui seront mobilisés. "Nous allons installer l'équivalent de huit casernes dans le secteur", a détaillé Serge Delaigue, directeur du SDMIS. Des effectifs d'Enedis et de Grdf seront aussi présents. 80 personnes du Samu 69 seront quant à elle de la partie ; son chef de service, le professeur Gueugniaud, expliquant vouloir "traiter la Presqu'île en totale autonomie". Des liaisons renforcées seront aussi mises en place avec les différents hôpitaux de la ville, y compris l'hôpital militaire de Desgenettes. Police nationale et municipale seront aussi déployées en nombre, avec des CRS et des gendarmes mobiles (environ 1 200 personnes). Enfin, tout ce petit monde sera appuyé par un hélicoptère de la gendarmerie, un drone de l'armée de l'air, la brigade fluviale et des équipes NRBC et canines.
On comprend donc mieux la nécessité de "montrer patte blanche". Cependant, si le dispositif sera extrêmement présent et visible à l'entrée du périmètre, il devrait être plus discret une fois à l'intérieur. "On essaiera de faire en sorte qu'une fois dans le périmètre, les gens n'aient pas l'impression d'être dans quelque chose qui pourrait provoquer un rejet, même si les forces de police seront également présentes à l'intérieur, en civile et en tenue", a affirmé Jean-Yves Sécheresse, l'adjoint au maire de Lyon en charge de la sécurité.
La Presqu'île de Lyon va donc une nouvelle fois se transformer en fort Knox à l'occasion de la Fête des Lumières. Néanmoins, l'intérieur de ce périmètre ultra-sécurisé devrait laisser place à une zone entièrement dédiée à la fête et plus apaisée, même si elle ne sera pas exempte de policiers. "Les visiteurs doivent être protégés avec le plus haut niveau de sécurité", a réaffirmé le préfet du Rhône.