Les enquêteurs parisiens du Parquet national financier sont du genre curieux. Lors de leur petite visite dans les locaux du Conseil départemental il y a un mois, ils sont repartis avec toutes les délibérations relatives au musée des Confluences. Certaines méritent qu’on y revienne, notamment celles des 15 janvier 2010 et du 4 octobre 2013. Il y a sept ans, la construction était arrêtée depuis près de deux ans, après que le groupe Bec Frère eut jeté l’éponge.
Juste après que la suite du chantier a été confiée à Vinci, le président du Rhône de l’époque Michel Mercier avait organisé un débat au cours duquel l’UMP Éric Poncet avait fait part de ses réserves : "Je rappellerai ici mes doutes et mes inquiétudes sur la capacité de notre assemblée à garantir au final, malgré l ’ attribution d’un marché forfaitaire et malgré le fait que le mandataire soit solidaire, le coût global de ce premier lot, puisqu’il s’agit de l’attribution du lot gros oeuvre. J’exprime mes doutes sur notre capacité à maîtriser à la fois le coût et les délais de réalisation. À ce titre, je suis en désaccord avec le fait que l’on décide aujourd’hui d’attribuer ce marché. Je pense que des études sont à poursuivre sur un certain nombre de points."
Même son de cloche de la part de son collègue UMP Christophe Guilloteau, aujourd’hui devenu président LR du Département : "Contrairement aux leçons que nous a données le président du groupe socialiste, je me rappelle que derrière nous il y a des contribuables et je ne me vois pas aujourd’hui, dans le contexte actuel, donner un quitus pour un engagement de 106 millions, qui s’ajoutera à ce qui a été donné et ce qui va suivre."
Côté finances, certains n’ont pas ces réserves. Tel le vice-président Jean-Jacques Pignard pour qui "ce ne sont pas un ou deux millions d’euros qui doivent entrer en compte". Et de conclure en rendant hommage à la ténacité de Michel Mercier et Pierre Jamet sans lesquels "ce projet aurait été enterré".
On s’amusera au passage de reprendre les propos de Louis Pelaez à l’époque radical de gauche qui déclarait : "La dette des collectivités territoriales ne représente que 10 % de la dette de la France, que ces 10 % ne sont que des dettes d’investissement. Entendre M. Guilloteau parler d’économie, cela m’a un peu agacé."
Trois ans plus tard, Danièle Chuzeville a remplacé Michel Mercier. Mais c’est toujours ce dernier qui pilote le dossier du musée des
Confluences. Lors de la séance du 4 octobre 2013, le chantier n’est toujours pas terminé, Michel Mercier évoque le coût définitif du projet et d’hypothétiques pénalités de retard qui pourraient être imposées à Vinci : "Si l’on prend les prix de base du marché, plus les révisions de prix, le coût hors taxes du chantier s’élève à 255 millions d'euros. Dans ce prix, il y a une petite provision de 3,5 millions pour faire face à des aléas, le prix réel est donc légèrement en dessous. Il y a un très gros retard dans la livraison. Ce retard donne lieu à la perception de pénalités. (...) On a retenu 41 millions d’euros de pénalités. On aurait pu retenir sans problème 61 millions d’euros."
Le rapport (qui sera finalement amendé) tient compte de ces pénalités quand il stipule : "Ce rapport permettra de porter le montant final de l’opération à 213,8 millions d'euros, pour tenir compte d’une augmentation de 15,7 millions d’autorisation de programme supplémentaire et d’une diminution de 41,6 millions liée à la mise en recouvrement de pénalités."
Malgré les assurances de Michel Mercier, on ne reparlera plus de ces fameux 41 millions d’euros. D’ailleurs, l’UMP Éric Poncet ne s’y était pas laissé prendre. Il s’était même attiré les foudres de Mercier pour avoir osé rappeler que Vinci contestait vigoureusement le montant évoqué. Sur le même sujet, Christophe Guilloteau à l’époque président du groupe UMP incitait à la prudence : "Je vous invite Monsieur le professeur de droit Mercier à reprendre les négociations (avec Vinci) parce que de toute façon les 41 millions, on ne les aura pas, parce que la loi ne nous permet pas de les avoir."
Quant au coût final du musée, on rappellera qu’il s’est élevé très exactement à 307 millions. Et même 328 millions selon Canol qui a tenu compte dans son calcul du coût du foncier et des travaux annexes qui ont été réalisés.
Il est toujours très facile de dépenser de l'argent public. Si chacun devions avoir une gestion budgétaire équivalente, nous serions en cessation de paiement en deux temps trois mouvement et condamnés...Eux non !
Signaler RépondreEt comparer cette nature de dépense avec celle relavant d'avions de combat par exemple est une triste imbécillité. On mélange tout, c'est plus facile ensuite pour noyer le poisson !
Le problème n'est pas tant le musée en tant que tel...Mais bien l'incurie des promoteurs du projet qui prennent des vessies pour des lanternes...Et au bout du compte ça brûle ! Sauf que c'est le citoyen qui est brulé !
Pas touche au musée des confluences svp!
Signaler RépondreVous nous gavez avec "votre argent du contribuable". Ce fric est aussi le mien!Et moi je veux ce musée qui ne coute "que" le prix de deux avions rafales et qui ne tuera jamais personne.
Vous en avez marre d’être des vaches à lait? Moi aussi je vous rassure...
Alors oui,je veux que mon fric finance des équipements ici,chez nous et pas ailleurs.
Contribuables Lyonnais,on ne vous entend jamais gueuler contre les dépenses de l'état à Paris / IDF pourtant 75% de vos impôts sur le revenu prélevés par Paris ne vous reviens JAMAIS!!!
Votre obnubilation à surveiller les dépenses "locales" permet a notre capitale des choses merveilleuses (pour elle) dans le genre:
-Dotations de l'état à l'ensemble de la métropole de Lyon:60 millions
-dotations de l'état pour le seul musée du Louvre:100 millions
VOUS AVEZ TOUJOURS ENVIE DE TAPER SUR COLLOMB ET MERCIER?
Bravo à Lyonmag de l'objectivité et de la précision de cet article!
Signaler RépondreI est important pour la démocratie d'appeler un scandale financier par son nom. La justice aura t'elle la possibilté d'aller jusqu'au bout de ce scandale sans oublier personne?
De mémoire l'ensemble des élus du groupe UDI ont tous voter le petit doigt sur la couture toutes le délibérations de ce dossier, accusant publiquement et dans les médias toutes questions, tous doutes, et toutes oppositions à la gestion de ce dossier de récupération politicienne.
Ce sont les memes qui quelques années plus tard ont estimés que dans l'affaire Fillion le parquet financier ne faisait que son travail. Et ce sont toujours les memes qui aujourd'hui estiment que le pnf persécute et s'acharne sur l'ancien ministre de la justice.
Ils sont donc tous co-responsables devant leurs électeurs et la justice.L'ensemble de ces élus de la majorité départementale, profitaient bien "du homard "de Madame et ont tous contribués à cette dérive financière sans précédant. Aujourd'hui tous bien remerciés et reconvertis à de bonnes places, bien au chaud dans l'éxécutif de la Métropole et acteurs locaux de la Macronie ambiante.
Ils continuent toujours, à gérer leur commune ou leur canton à la sauce Mercier!
Merci aux journalistes de persévérer!
Et les centaines de millions du Grand Stade? A quand une enquête sur toutes les irrégularités qui y sont attachées?
Signaler RépondreÇa pue la corruption... qui doit être punie par la prison!
Signaler RépondreMichel Mercier est un nuisible, juste bon à tenir les buvettes pour les associations de THIZY!!!! Cet incompétent nous a également fait contruire une gare cathédrale près de SATOLAS qui ne sert pas à grand-chose; s'il ya une trentaine de train par jour c'est le maximum . Et la cerise sur le gâteau la ligne directe de la PART-DIEU à SATOLAS en tramway sans concurrence pendant 30 ans et hors de prix.
Signaler RépondreEt dire que cet homme a été ministre de la justice . PAUVRE FRANCE .....
bien d'accord.
Signaler Répondreon se fout clairement de notre gueule, à chaque élection.
un seul mandat, un SALAIRE et pas un dédommagement, imposé, comme tout le monde, et qu'on plafonne un peu tous ces salaires à 5 ou 6 SMIC maximum, pour TOUS, même les gros patrons, qui ne servent à rien sinon lécher les bottes des actionnaires.
Dans le cas du musée, ce sont ceux de Vinci qui ont du bien se rincer avec notre argent public.
Oui, parce que "comme par hasard", c'est toujours Vinci qui ramasse les plus gros marchés...
Comme l'argent ne tombe pas du ciel, ces 328 millions viennent bien de quelque part, c'est à dire d'argent qui aurait pu rester dans la poche des contribuables. C'est toujours facile de décider d'attribution de sommes qui ne vous appartiennent pas.
Signaler RépondreQuant au "on se posait des questions", cette remarque est sans valeur. Les élus servent à quelque chose, oui ou non ? Si c'est non il faut les supprimer (il y en a, je n'exagère pas, au moins cinq fois trop en France), sinon ils assument.
Oui au mandat unique non renouvelable à vie : un seul mandat à la fois, une seule fois.