Exemple d'une photo prise sur le terrain grâce à une tablette Néo - LyonMag
Bienvenue dans la police 2.0. Ce lundi, la préfecture du Rhône et la direction départementale de la sécurité publique (DDSP), présentaient Néo. Loin du héros de la célèbre trilogie Matrix, il s'agit d'un système numérique installé sur tablette ou smartphone. L'objectif : rendre les fonctionnaires de police plus rapides et autonomes, bref, plus efficaces.
"Vraiment, c'est une révolution dans l'activité quotidienne de la police", promet Lucien Pourailly, patron de la DDSP. "Ça va vraiment changer la vie des policiers", abonde Étienne Stoskopf, préfet délégué à la défense et à la sécurité dans le Rhône. Concrètement, les tablettes Néo devraient permettre une certaine simplification des tâches des agents sur le terrain.
Lors de contrôles routiers, par exemple, l'équipement permet de consulter en temps réel les bases de données de la police sur les immatriculations, les personnes ou les véhicules recherchés, les permis de conduire, etc. "Jusqu'à une date récente, l'agent était obligé de contacter téléphoniquement ou par radio un opérateur qui se trouve dans la salle de commandement de la DDSP pour effectuer les passages fichiers. (…) Aujourd'hui, il est autonome. Il gagne du temps, puisqu'il n'y a pas d'attente et que la réponse est donnée instantanément", détaille Lucien Pourailly. Il y a donc un gain de temps double. Pour le fonctionnaire, mais aussi pour l'automobiliste qui fait l'objet du contrôle et qui est mobilisé moins longtemps. Un accès direct aux recommandations préfectorales concernant les vignettes Crit'Air est également implémenté dans la machine.
Autre domaine d'application, la police technique et scientifique (PTS). Une application dédiée, Crim'In, a été développée pour ses fonctionnaires. "L'application en elle-même va nous permettre de rédiger nos procédures, explique Yohann Regazzoni, technicien principal à la PTS. Elle nous permet aussi de prendre des photos ou de scanner les codes-barres des prélèvements et ainsi de gagner beaucoup de temps pour la rédaction au service". Les données sont ensuite automatiquement envoyées dans le cloud, grâce à une connexion sécurisée (comme toutes les communications effectuées depuis les tablettes). Les dossiers sont ainsi directement consultables dans les commissariats. "C'est un peu comme si les policiers emportaient avec eux leur bureau", résume Lucien Pourailly. Exit donc une partie des allers-retours entre le terrain et le poste.
Et les champs d'application ne s'arrêtent pas là. Une messagerie, là encore sécurisée, permet aux policiers de communiquer entre eux ou avec le parquet. Certaines démarches pourront donc être simplifiées. Les procès-verbaux peuvent être enregistrés directement sur la tablette et l'outil permet aussi aux fonctionnaires de suivre leurs tournées sur le terrain, notamment lors des opérations "vacances tranquilles". Et l'outil est évolutif, nous promet-on.
Au niveau national, 11 500 tablettes et smartphones équiperont les agents de terrain dans les trois prochaines années. Dans le Rhône, 1 600 équipements Néo rejoindront les différentes équipes de la police. "C’est-à-dire que plus d'un fonctionnaire sur deux disposera d'une machine. Ce qui est remarquable", se félicite Lucien Pourailly. Car ce Nouvel équipement opérationnel n'est pas voué à équiper l'intégralité des forces de police, mais uniquement celles qui ont une mission de voie publique ou de terrain. Ce qui sera le cas, assure le directeur de la sécurité départementale.
Dans un premier temps, quelques 500 tablettes et smartphones seront déployés d'ici la fin de l'année dans le Rhône.