"Soif de République". C'est le nom de ce projet qui vise officiellement "à renforcer l'appropriation des valeurs de la République", expliquait ce mardi Caroline Gadou, sous-préfète et directrice de cabinet du préfet, lors d'une présentation du dispositif au centre de formation Safore de la Duchère. "Ça passe notamment par la connaissance et la pratique du français, qui est le point commun entre tous les habitants", poursuit-elle. L'objectif est de permettre une meilleure intégration et insertion professionnelle.
Car sans une once de maîtrise de la langue de Molière, il est en effet difficile d'espérer décrocher un job. Et c'est sur ce point là que les quelques 370 inscrits au Pôle emploi sélectionnés ont besoin d'être accompagnés. Au cœur de ce programme, il y a donc l'apprentissage de la langue française. "La question de la langue est en train d'émerger comme élément central de l'intégration professionnelle", explique Caroline Gadou. D'où la naissance de ce programme, qui "correspondait vraiment à un besoin. Les personnes qui en bénéficient sont généralement refoulées des autres dispositifs", ajoute Carole Trevisanuto, directrice pédagogique du centre Safore.
En effet, les candidats accueillis ici, tous étrangers, n'ont pour certains aucune éducation dans leur pays d'origine. Illettrés ou analphabètes dans leur propre langue, c'est donc un apprentissage complexe qui se présente à eux. "Certaines personnes ne sont pas capables de tenir une conversation très simple", explique l'employée de Safore. Et nous avons en effet constaté, lors de la rencontre avec le plus faible des deux groupes présents au centre de la Duchère, que la maîtrise du français est encore loin. Au total, 300 à 400 heures de formation, reparties entre novembre et avril, selon les groupes, seront dispensées. "Ce sont des personnes très motivées. Nos cours se sont remplis très facilement", confie Carole Trevisanuto.
Fabriquer des citoyens français
La formation vise ainsi en premier lieu la transmission des bases en français langue étrangère (FLE). Mais elle ne s'arrête pas là. L'objectif de "Soif de République" est bien de rendre les participants "compatibles" avec les exigences de la société française. Des exigences qui sont parfois aux antipodes de celles des pays d'origines des stagiaires, issus d'Italie, d'Algérie, du Soudan, de Bulgarie, d'Éthiopie et d'Érythrée dans ce groupe de douze personnes, visité ce mardi. "On travaille les éléments de la langue française ainsi que ceux d'une citoyenneté française", assure Caroline Gadou. Les relations entre les hommes et les femmes sont donc abordées en cours ou encore la lutte contre toutes les discriminations. Pour certains, la naturalisation fait partie intégrante de leur objectif d'intégration.
Pour la majorité des apprentis, cette formation est une chance. Mais elle ne représente bien souvent qu'un premier pas vers l'insertion professionnelle. "Il est difficile de dépasser le niveau A1 (le plus faible pour une langue étrangère, ndlr.) en langue pour les primo-arrivants. L'objectif, c'est qu'ils deviennent autonomes dans la vie", explique Carole Trevisanuto. Et pour les aider dans cette quête d'autonomie, la formation va au-delà du simple apprentissage du français. "On travaille beaucoup sur l'interculturalité dans le groupe, sur les spécificités du monde du travail dans leur pays et dans le nôtre. On organise aussi des visites, des simulations globales et des jeux de rôle. On va jusqu'à les mettre en situation en extérieur en leur demandant de réaliser certaines tâches, de se déplacer ou de trouver une adresse afin de les mettre en situation réelle. Ce sont des genres de jeux de piste", détaille la directrice pédagogique du centre de formation.
Philippe Hillarion, directeur territorial du Pôle emploi, explique que "souvent, il s'agit d'une étape de parcours. Cela permet d'accéder à d'autres formations, soit qualifiantes soit diplômantes. Mais entre 18 et 22 % des apprenants trouveront malgré tout immédiatement un emploi à l'issu de cette formation. (…) Ces personnes ont parfois des expériences professionnelles dans leur pays mais se retrouvent bloquées dans leur retour à l'emploi en France car elles ne connaissent ni les codes ni la langue."
Financé par le Pôle emploi à hauteur de 9 à 10 euros l'heure de formation, "Soif de République" est un véritable pari. Il s'agit d'un programme qui répond à une vraie demande, nous ont expliqué tous les différents acteurs ce mardi. Pour l'heure, l'expérimentation reste limitée dans le Rhône. Mais le dispositif pourrait s'étendre, la demande étant assez forte.
C'est vrai ça, qu'est-ce que c'est devenu cette affaire ?
Signaler RépondreOù sont passées ces professions de foi ?
La république, ce sont des élections libres et non truquées !
Une centaine de candidats victimes... c'est en fait toute notre démocratie qui l'est.
Faudrait déjà qu'ils aient envie de l'apprendre. J'en connais qui sont ici depuis plus de vingt ans et qui ne parlent pas un seul mot de Français... "Soif de la république", encore un pseudo de post momo qui radote les mêmes choses. On t'a démasqué, marc! ;-)
Signaler RépondreC'est bizarre, il y a quelques mois on nous affirmait que ces migrants étaient cultivés, c'étaient nos futurs médecins, ingénieurs, informaticiens, c'était une chance pour nous de les accueillir à bras ouverts,
Signaler RépondreMais où sont passées les milliers de professions de foi d'une centaine de candidats aux élections 2017 ? Poubelle ? Démocratie ? République ? Préfecture responsable ?
Signaler RépondreBesoin d'apprendre le français pour travailler?
Signaler RépondreJe croyais que la clause Molière du Wauquiez avait été retoquée!
Il faudrait qu'ils accordent leurs violons!