Depuis des années, la Tassée faisait le plein avec des touristes américains du Sofitel voisin qui venait ici pour célébrer la Lyonnaiserie, comme on va à la messe. La page est tournée. Son fils Romain a pris en main les cuisines. Un grand gaillard sympathique qui a fait ses classes à Paris chez “Stéphane Gaboriau”, mais aussi chez Renault en Formule 1, où il était chargé d’assurer les réceptions sur les Grands Prix. Avant de revenir chez son père, aujourd’hui patron d’une série de restos dont l’Espace et le Fourvière.
A la carte, la révolution reste modérée. On retrouve les classiques, notamment le feuilleté de bouquin et les gibiers. Toujours excellents. Mais aussi, des poissons comme la raie aux câpres ou la fricassée de lotte à la sauge, des saint-jacques aux cèpes et jambon cru ou la potée de homard et saint-jacques. Plus light, plus inventif. Plus contemporain.
Pour le vin, la cave des Borgeot est bien sûr éternelle. Avec toujours de superbes côtes du Rhône, notamment un Saint-Joseph de Cuilleron. Extra.
Test : la Tassée
Le célèbre bistrot à vin qui trône à l’angle de la Charité depuis 60 ans. Avec ses gibiers et sa pintade au chou, son jambon persillé, ses terrines de lapereau et son fameux parfait glacé à l’Arquebuse. Jean-Paul Borgeot a cassé la tirelire en refaisant tout le décor. Une fresque beaujolaise a été épargnée de justesse. Mais fini le bon vieux zinc qui a abreuvé plusieurs générations de journalistes lyonnais. La décoratrice Donatella Piana a imposé un style chic et branché. Avec un sol en béton blanc, des murs gris et crème et un mobilier contemporain. En prime, on a droit à une jolie fresque colorée, à l’entrée, avec une série de têtes lyonnaises, très politiques bien sûr. Et quelques fantômes, d’Hernu à Noir en passant par Barre en premier ministre et Collomb en moustache.
Laisser un commentaire
Vous pouvez créer un compte gratuitement en cliquant ici.