Cinéma
Madagascar 2
Les animaux de “Madagascar sont de retour. Avec le lion, le zèbre, l'hippopotame... Et les pingouins qui rafistolent un avion pour rentrer chez eux. Mais ils s’écrasent en Afrique. Et là, ces anciens pensionnaires du zoo de Central Park à New York vont devoir se débrouiller avec leurs collègues africains qui ont toujours vécu en pleine nature. Un vrai choc des civilisations ! Rythmé et drôle. Mais moins que le premier épisode. Ceux qui ont aimé le premier devraient quand même apprécier.
Agathe Clery
“Elle est blanche. Elle est raciste. Elle va devenir noire.” C’est l’annonce du nouveau film d’Etienne Chatiliez où Valérie Lemercier incarne Agathe Clery, une directrice marketing qui va devenir noire après avoir contracté la maladie de Addison. Un pathologie rare mais qui existe vraiment. Et qui va réellement pourrir la vie de cette quadra dynamique, responsable d’une ligne de cosmétique spécialement conçus pour les peaux blanches. Dur dans ces conditions de faire correctement son job. Dans ce film, il y a quelques scènes sympa, notamment quand Isabelle Nanty, dans le rôle de la bonne copine, essaye de convaincre Valérie Lemercier qu’on voit la différence entre elle et une vraie noire. Par contre, on regrette quelques longueurs, notamment lors des passages chantés où les paroles ne sont pas toujours audibles. Autre bémol : la prestation peu convaincante d’Anthony Kavanagh qui joue le rôle d’un chef d’entreprise qui ne recrute que des blacks ou des beurs. Au final, un gentil film mais loin d’être le meilleur de Chatiliez.
Sur ta joue ennemie
Le premier long-métrage de Jean-Xavier de Lestrade. Un film tourné à Grenoble. Une histoire forte et dérangeante. Celle de Julien, un jeune homme qui sort de prison après avoir passé 13 ans derrière les barreaux. Libéré, il est obsédé par Emilie, une vendeuse qu’il va suivre, épier, filmer... Car entre eux, il y a un lien. Un lien qu’Emilie aurait voulu oublier. Dans le rôle de Julien, Robinson Stévenin est saisissant. On l’avait déjà vu dans “Mauvaises fréquentations” du Lyonnais Jean-Pierre Améris. Et il avait obtenu le César du Meilleur espoir masculin en 2002 grâce à “ Mauvais genres” de Francis Girod. Alors que c’est Fanny Vallette qui joue Emilie. Le grand public l’avait découvert dans “La Petite Jérusalem” puis “Molière”. A noter que Jean-Xavier de Lestrade est un réalisateur connu pour ses documentaires, notamment “Un coupable idéal” qui avait remporté un Oscar en 2002. Mais avec ce premier-long métrage, il passe un cap.
Classique
Le Quatuor
Humour et musique classique, c’est le pari un peu fou que réussit depuis plus de 25 ans le Quatuor. Deux violons, un alto, et un violoncelle : quatre musiciens en nœud pap’ et queue-de-pie dont la maîtrise technique est parfaite. Mais qui ne se prennent pas au sérieux. Capables de passer de Vivaldi à Mick Jagger, de Schubert aux Beatles, ou de jouer des musiques de film, mais aussi du karaoké, ils proposent un spectacle qui met de bonne humeur. Mimes, chant, danse... Fous rires et triomphe assuré pour ce quatuor qui est un habitué des théâtres lyonnais.
Le Quatuor, du 9 au 31 décembre au théâtre des Célestins. Tarifs : de 7,5 à 32 euros. Renseignements : 04 72 77 40 40 ou www.celestins-lyon.org
Théâtre
Thérèse Raquin
L’amour à la folie. L’amour à la mort. Thérèse Raquin, une pièce adaptée du roman d’Emile Zola, c’est l’histoire d’une jeune femme mariée à son cousin, Camille. Un être maladif, mou et transparent. L’inverse de Laurent, l’ami d’enfance retrouvé par hasard par Camille. Entre Thérèse et Laurent, la passion brûle tout dès le premier regard. Après les après-midi d’amour en cachette, ils décident d’aller plus loin. Camille doit mourir. Camille va mourir. Mais au lieu de libérer les amants, ce crime va les détruire. Thérèse, dévorée par les remords, sombre peu à peu dans la folie pendant que Camille se laisse déborder par sa violence...
Une pièce dont on ressort touché. Car cette descente en enfer du couple maudit est très bien montrée. Cris, larmes, coups... la mise en scène de Philippe Faure ne nous épargne rien. Il n’hésite d’ailleurs pas à laissé le cadavre de Camille sur scène pour souligner le poids de ce meurtre qui va peser de plus en plus sur Thérèse et Laurent. Jusqu’à les amener au suicide.
Dans le rôle de la jeune femme, amante passionnée puis veuve repentie, Anne Comte est saisissante. Sa froideur face à Camille, son côté sulfureux avec son amant... Puis la folie qui la dévore. Elle joue juste et tétanise le spectateur par ses regards qui passent de la glace aux flammes. C’est presque étonnant de la voir sourire simplement lorsque les acteurs viennent saluer le public à la fin de la représentation. Mention spécial aussi à Claude Martin qui interprète Camille. Son côté petit garçon fragile, incapable de couper le cordon avec sa mère, est touchant. Comme sa naïveté face à Laurent.
Une réussite, sombre et furieuse, à voir jusqu’au 19 décembre.
Renseignements : www.croix-rousse.com
Critique
L’ennui Raphaël
Vendredi 28 novembre, on est allé voir Raphaël à la Halle Tony Garnier. Dans la salle, beaucoup de jeunes filles bien sûr, qui criaient souvent le nom du chanteur, mais aussi pas mal de trentenaires et de quarantenaires. Avec une bonne majorité de femmes. Pendant deux heures, le chanteur va se démener sur scène, interprétant toutes les chansons de son dernier album, “Je sais que la terre est plate”, mais aussi ses plus gros tubes qui l’ont fait connaître comme “Sur la route” ou “Caravane”. Il chante bien, les musiciens sont bons. Mais... on s’ennuie un peu. Car Raphaël est tout sauf un show man ! Pas de décors, pas d’impros, peu de dialogue avec le public, pas de chorégraphies... Il se contente d’enchaîner ses chansons les unes derrières les autres. Même si en fin de concert, il semble plus à l’aise. En fait on apprécierait tout aussi bien d’écouter son album à la maison. Peut être qu’une plus petite salle comme la Bourse du Travail aurait été mieux adaptée à ce genre de spectacle.
Concert
Le chanteur canadien Gonzales est est en concert le 4 décembre au NInkasi Kao. Furieusement éclectique, il mélange hip hop, pop, soul et sons expérimentaux. Le lendemain, Gogol Bordello est au CCO. Une véritable fanfare déjantée qui mélange punk et musique tzigane traditionnelle des Balkans. Du “Gypsy punk” à découvrir absolument sur scène. Beaucoup plus tranquille : Tracy Chapman est à l’Amphitheatre de la Cité internationale le vendredi 5 décembre. Elle vient présenter son dernier album. A voir.