René Ricol : "Le rêve n'existe pas !"

Invité du Club des 100 de Lyon Mag, le médiateur du crédit a développé son analyse de la crise financière devant une centaine de patrons, de banquiers et de hauts fonctionnaires.

Nommé par Nicolas Sarkozy pour gérer la crise financière avec les banques pour qu’elles ne coupent pas les crédits aux entreprises, René Ricol a lancé hier son tour de France des régions en passant la journée à Lyon. Après une conférence de presse à la préfecture, il est venu participer aux côtés du préfet Jacques Gérault, au premier débat organisé par le club entreprises de Lyon Mag, à la Cour des Loges, où il a présenté sa mission en annonçant la nomination d’un interlocuteur chargé de recevoir les chefs d’entreprises en difficulté pour éviter qu’ils sollicitent le médiateur du crédit ou le tribunal de commerce alors qu’il est déjà trop tard. Tout en s’engageant à rendre compte des résultats de son travail. Mais il s’est aussi livré à une analyse des dérives du système en dénonçant le développement d’une “industrie financière” qui a cru pouvoir faire “de l‘argent avec de l'argent” en espérant atteindre éternellement des rendements irréalistes. Ou encore les abus des organismes de crédit aux Etats-Unis qui incitaient  les ménages à s’endetter au-delà de leur capacité de remboursement en leur laissant croire qu’ils revendraient forcément plus cher leurs biens immobiliers. Ces crédits “pourris”  étaient ensuite cédés à des banques qui inventaient des produits bancaires de plus en plus sophistiqués. “Au début de cette année, certains banquiers étaient encore persuadés que la crise était impossible car le risque était réparti mais on s’est rendu compte qu’au final, il y avait 22 opérateurs bancaires dans le monde”. Bref, pour lui, sans réaction rapide, c’est une crise aussi grave que celle de 1929. “Le rêve n’existe pas ! a-t-il martelé en plaidant pour un retour à une économie réelle et en insistant sur la nécessité de s’appuyer sur les banques mutualistes qui sont, pour lui, les moins vulnérables. Mais aussi un système économique mixte. “La France doit préserver un équilibre entre une économie solidaire et une économie purement libérale”.

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