Quelque part, dans le 3e arrondissement de Lyon. Assis derrière un grand bureau en verre, Guillaume Guttin et Gilles Augier, les deux dirigeants de Visicontrol, lancent : “En ce moment même, vous êtes filmés par huit caméras.” Mais on a beau chercher, à part de grands murs blancs, une cheminée et un tableau de Warholl, aucune caméra. En fait, les caméras sont dissimulées dans la pièce. Derrière le tableau, dans le téléphone, dans l’horloge... Et pour prouver qu’ils ne bluffent pas, Guillaume Guttin et Gilles Augier montrent l’écran de leur ordinateur où les images filmées sont renvoyées en temps réel.
La spécialité de Visiocontrol, c’est justement la vente de microcaméras. Elles sont petites, jusqu’à un demi-millimètre, et très légères, quelques grammes en moyenne. Les images sont enregistrées sur un disque dur. Ce qui permet de les dissimuler un peu partout. D’ailleurs ces deux patrons ont de l’imagination. Leur catalogue est une véritable panoplie à la James Bond : caméra dissimulée dans des lunettes de soleil, un paquet de cigarettes, une prise de courant, une peluche... En payant 5 euros par jour, on peut même recevoir les images sur son téléphone portable.
Créée il y a plus d’un an, Visiocontrol, qui réalise 200 000 euros de chiffre d’affaires, compte déjà 200 clients, sans aucun salarié et avec seulement deux franchisés. “Un tiers d’entre eux sont des parents qui veulent surveiller leur nounou ou leur femme de ménage. Un autre tiers est constitué des commerçants qui veulent lutter contre le vol dans leur boutique. Et le dernier tiers ce sont des PME ou des grandes entreprises”, précise Guillaume Guttin. Les prix ? A partir de 30 euros jusqu’à plusieurs milliers d’euros par mois pour mettre en place un système de caméras. “C’est à la portée de tout le monde”, affirme Guillaume Guttin, en soulignant que le marché de la microsurveillance, qui est encore sous-exploité, se développe rapidement.
Et le respect de la vie privée ? “On n’est pas Big Brother”, insiste Guillaume Guttin, avant d’ajouter : “Pour installer ce genre de caméra cachée, la loi oblige de poser un écriteau indiquant qu’il y a une surveillance vidéo, que ce soit chez vous ou dans un lieu public. Du coup, très souvent, nos clients font installer une caméra de surveillance factice et bien visible couplée avec une microcaméra qu’il vont disposer dans une autre pièce, celle qu’ils veulent surveiller vraiment.” Imparable.
Jeudi 11 Décembre 2008 à 13h44
Visiocontrol : "On n'est pas des Big Brother"
Des caméras minuscules qui se cachent partout pour filmer sans être vu : c’est ce que vend Visiocontrol, une entreprise lyonnaise créée l’année dernière. Etonnant.
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Visiocontrol
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