Le 13 novembre dernier, inaugurant la "101" un centre d’autoformation aux langages informatiques, David Kimelfeld avait glissé une de ces petites blagues qu’il affectionne à destination du Président de la Région Auvergne Rhône Alpes en assurant au public présent que les deux présidents travailleraient en bonne intelligence puisque lui-même n’avait pas "les ambitions de Laurent Wauquiez" (comprendre : ambitions présidentielles).
Il est possible que David Kimelfeld ne vise pas les présidentielles de 2022, mais il est certain qu’il prend trois jours pour aller courtiser à Bruxelles l’Union Européenne qui - institutionnellement - ne parle généralement qu’aux Régions, et donc à Laurent Wauquiez. Car même si jusqu’à présent les fonds européens à destination de la Métropole de Lyon sont restés minuscules par rapport à ce que reçoit de l’Union Européenne la Région, David Kimelfeld aimerait bien que cela évolue.
Un programme de visite bien chargé
Et cela même s’il faut marcher sur les plates-bandes de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. D’où ces trois jours dans la capitale de l’Europe où le président de la Métropole a prévu de rencontrer le cabinet de la Commissaire Violeta Bulcen en charge des transports au sein de l’UE, secteur économique qui en France est très largement géré par les Régions (donc par Laurent Wauquiez). Auparavant David Kimelfeld en tant que Président de la métropole de Lyon aura diné avec Karl-Heinz Lambertz qui n’est autre que le président du… comité des Régions.
Un "lobbying intelligent"
Pour réussir ce "lobbying intelligent" - comme dit Sylvie Guillaume qui fut secrétaire fédérale du PS quelques années avant que ne le soit David Kimelfeld et qui aurait dû rencontrer ce dernier à Bruxelles si le groupe Socialiste du Parlement Européen auquel elle appartient ne devait pas voter pour désigner un remplaçant à l’italien Gianni Pittella élu au Sénat de son pays - le président de la Métropole peut compter sur le soutien du réseau Eurocities (dont la ville de Lyon a été membre fondateur en 1986).
Il s’agit d’un lobby ancien, puissant, et riche qui a volontairement déclaré au registre de la transparence de l’Union Européenne avoir dépensé plus de 4,5 millions d’euros pour ses activités de lobbying auprès de la Commission Européenne. Dans le but d’obtenir des textes et des fonds européens favorables aux développements des métropoles européennes.
Plus spécifiquement, la Métropole de Lyon possède maintenant un salarié basé à Bruxelles en plus d’une à Lyon pour travailler les dossiers spécifiquement lyonnais. Il s’agit d’être capable de monter des dossiers à destination de l’Union Européenne, comme ce fut le cas par exemple de la candidature lyonnaise pour le titre de l’iCapitale (capitale européenne de l’innovation) en 2017.
Qui accueillera Pierre Moscovici à Lyon ?
David Kimelfed ne pourra pas rencontrer Pierre Moscovici commissaire européen à l’économie et aux finances absent de Bruxelles pendant la durée du séjour du Président de la Métropole. Il s’agit pourtant là aussi d’un "dossier" symbolico-stratégique. Pierre Moscovici a prévu de se rendre dans notre Région le jeudi 5 avril prochain. Au siège du Conseil Régional on assurait vendredi dernier ne rien savoir de cette "rencontre citoyenne » dont le programme n’est pas totalement bouclé, tandis que dans l’entourage de David Kimelfed on assure qu’"on accueillera Pierre Moscovici à Lyon". Sylvie Guillaume aussi devrait être présente au moins.
Laurent Wauquiez, le regard tourné vers Paris où il dirige Les Républicains, se laissera-t-il distancé sur la route qui relie Lyon à Bruxelles ?
cet article est pas mal, mais... ça reste de la politique politicienne sans intérêt, et pour les prises de décisions, il faudrait de la transparence, or les milieux financiers et politiques ont horreur de la transparence, donc...
Signaler RépondreEn vélo...sans moteur bien sûr !
Signaler Répondreà pied ou en 1ere classe ????
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