Reformulons : le lycée du Parc est-il un bon lycée ? Si on regarde le taux de réussite au bac, la réponse est oui. En juin 2017, 95% des élèves du bac général (S, ES et L) ont obtenu le bac. Meilleur que le lycée Ampère (90%) ou le lycée Saint-Exupery (87%) mais presque égal au lycée Edouard Herriot (93%) et au lycée Saint Just (92%), à peine en dessous du Lycée international et ses 98% de réussite au bac.
Mais est-ce que 95% de réussite au Parc c’est bien ?
Si tous les élèves qui entrent au Parc sont en avance, ont eu de très bons résultats au Brevet en fin de 3e, ont des parents avocats fiscalistes et chirurgiens orthopédiques, il est assez "normal", c’est-à-dire attendu, qu’ils réussissent le bac trois ans plus tard. Des élèves très motivés (ils apprennent leur cours le soir même) ou issus de milieux très favorisés (en cours de latin, la description du Forum de la République Romaine par l’enseignante Mme Saepta est d’autant mieux assimilée que tous les élèves de cette classe ont déjà passés des vacances à Rome au moins deux fois avec leurs parents), cela augmente les chances d’un lycée d’apparaître comme un bon lycée.
Bref, qu’est-ce qu’un bon lycée ?
Les statisticiens du Ministère de l’Education publient un classement qui devrait aider à y voir clair. Il s’appuie sur la notion de Valeur Ajoutée. Un boulanger fait un pain délicieux à partir de trois fois rien de farine, d’eau, de levure et de sel. Il ajoute donc de la valeur aux ingrédients de départ : la valeur ajoutée d’un boulanger est le pain qui sort du four par rapport aux ingrédients de départ. La valeur ajoutée d’un lycée serait donc de parvenir à convaincre ses élèves de réussir au-delà de ce qui se serait normalement passé sans cet effort du lycée.
Le ministère calcule quels "ingrédients" un lycée reçoit au départ (c’est-à-dire le niveau des élèves en fin de 3e, le % de filles, le % de redoublant, etc.) et en déduit quel devrait être la grosseur du pain au bac, 3 ans plus tard. Si le lycée fait mieux que ces chiffres, il a ajouté de la valeur à la valeur de ses élèves. S’il fait moins bien, quelque chose ne va pas.
En matière de valeur ajoutée
Si l’on regarde ce classement de la valeur ajoutée des lycées, ça va mal, même très mal pour les lycées du public. Le Parc : - 2%, Edouard Herriot : - 3%, Ampère : - 5% Saint Just : - 3%, Saint Exupéry : - 9%, Jean Perrin : - 9%, les deux Martinière (Montplaisir et Duchère) : - 2%. Seuls Juliette Récamier (0%) et la CSI (+2%) ne sont pas dans le négatif à Lyon. Mais ça va mal aussi autour de Lyon : à Charbonnières, le lycée Blaise Pascal emmène au bac 6% d’élèves en moins que prévu par les statistiques, Albert Camus à Rillieux et Frederic Fays à Villeurbanne font exactement le même score. Le lycée Charlie Chaplin (Décines) "décourage " 9% d’élèves d’avoir le bac. Et à Oullins, Parc de Chabrières est à - 7%.
Et ces chiffres sont d’autant plus désagréables que ceux des lycées privés sont tous à l’opposé. Non seulement les Maristes, les Lazaristes, les Chartreux, Saint Marc, Charles de Foucauld et l’Immaculée Conception (Villeurbanne) ont 100% de réussite au bac, mais en plus ils ont tous des valeurs ajoutées positives.
Comment font ces lycées privés qui réussissent ?
On pense tout de suite au fait que certains lycées - et notamment ceux du privé - se "débarrassent" des élèves qui ne travaillent pas et ne réussissent pas. Mais les auteurs des statistiques ne sont pas nés de la dernière pluie, et il existe un indicateur qui prend cela en compte. Certes les lycées du privé ne gardent pas tous leurs élèves, mais les chiffres des lycées publics ne sont pas tellement meilleurs.
Les (très) bons chiffres des lycées privés sont-ils alors dus à un proviseur qui affecte très intelligemment les différents professeurs aux différentes classes (enseigner les math en Terminale S n’est pas pareil qu’en Seconde 7) ? A des équipes pédagogiques particulièrement motivées et inventives (des enseignants qui se parlent et qui soutiennent le professeur d’Histoire Géographie qui a des problèmes de discipline dans sa matière) ? A la cantine (le poisson est bon pour le cerveau) ?
Un problème avec ses chiffres ?
Ou alors ces chiffres ont un autre défaut : ils prétendent juger de la qualité d’un lycée en maitrisant toutes les autres variables qui pourraient faire que les élèves réussissent (les "ingrédients" évoqués plus haut). L’idée du ministère est de dire : puisque nous avons maitrisé toutes les variables qui peuvent jouer un rôle dans la réussite des élèves, si les élèves réussissent mieux dans UN lycée c’est grâce à CE lycée.
Dans la réalité les choses ne se passent pas comme ça. Deux élèves qui se ressemblent exactement selon tous les critères des indicateurs du ministère et qui sortent du collège Marcel Dargent (Lyon 8e) sont en réalité différents en un point : l’élève Lydia ne veut pas entendre parler du lycée Colbert (qui a une valeur ajoutée de la réussite à - 14% cette année) et fera tout pour entrer au lycée Charles de Foucauld (privé), alors que l’élève Maria se fiche complètement de passer son bac et va au lycée car elle y est obligée. Le lycée Colbert se débat donc (peut-être) avec une réputation qui fait que les élèves qui le rejoignent ont l’air de ressembler à ceux de Charles de Foucauld mais en diffèrent par un point essentiel : ils se moquent un peu de leurs études.
Les indicateurs de valeur ajoutée sont peut-être alors un instrument qui renforce des logiques d’évitement de certains lycées que les élèves les plus motivés voulaient déjà éviter. En tout cas, ces indicateurs disent beaucoup moins qu’ils prétendent le dire car ils ont "oublié" une variable essentielle : celle de "les élèves font des choix en choisissant leur lycée et ces choix les définissent".
Ou alors il y a vraiment un problème des lycées publics dans la Métropole de Lyon.
Je crois que je savais que Montplaisir était désectorisé mais j'ignorais tout d'un tirage au sort ressemblant au défunt APB
Signaler Répondresi vous voulez m'expliquez ça plus avant : sympa@orange.fr
Comme je l'ai dit c'était l'année dernière, où Brel était encore derrière Colbert (pas loin).
Signaler RépondreRenseignez-vous : le problème de Colbert est une situation totalement atypique à laquelle contribue un cas unique en France (sauf peut-être H4 et Louis le grand) : Le lycée La Martinière Monplaisir n'a aucun secteur scolaire (d'ailleurs la rectrice n'a jamais fait son travail en définissant les districts des lycées, j'ai des preuves à l'appui).
Bien sûr, on nous annonce que ce serait le cas l'an prochain (secteur du collège Longchambon). Sauf qu'on va rajouter 2 classes de seconde, de sorte que les 8 "sélectives" vont rester.
On parle beaucoup d'APB. Vous savez qu'il y a eu des tirages au sort pour les affectations à La Martinière Monplaisir à la rentrée 2017 ?
Peut-être avez vous raison, mais je ne sais pas si je souhaite que l'on lise TOUT l'article.
Signaler RépondrePour cette histoire de chirurgien, j'ai juste dit "SI" et non pas "les élèves du Parc ont des parents chirurgiens orthopédiques" . J'ai écrit "Si les élèves.... voilà ce qui se passe".
Oui, ça parait de bonnes sources. Mais le verbatim de la proviseure est assez faux concernant les lycées de Vénissieux qui font mieux que Colbert (en tout cas en matière de valeur ajoutée du taux de réussite)
Signaler RépondreLa sélection que vous évoquez parait financière plus que tout autre chose.
Signaler RépondreComment pouvez vous à se point là biaiser vos propos sur le lycée du parc? Oubliez vous la très grande majorité d'élèves dont le lycée du parc est le lycée de secteur, et dont la mère n'est pas "juriste", ni le père "chirurgien orthopédique" ?
Signaler RépondreVous laissez de plus un peu trop de côté les élèves que l'ont pousse à changer de lycée (alors qu'en tant que lycée de secteur, cela est interdit) afin d'éviter qu'ils ne fassent diminuer le taux de réussite au bac, de la même manière que dans un lycée privé?
Veuillez ne pas généraliser de manière aussi grotesque à l'avenir, certaines personnes liront peut être alors votre article en entier.
L'expérience de celui qui habite le quartier et qui a entendu l'an passé la proviseure de Colbert lui expliquer que c'était le meilleur lycée de Vénissieux.
Signaler RépondreUn de mes enfants était en 3ème à Gilbert Dru. Bizarre : seul de sa classe de 3ème à Colbert. Moitié à la Martinière monplaisir, un bon quart à Ampère et le reste ailleurs.
Quelles sont vos sources ?
Signaler RépondreEn fait les filles réussissent mieux que les garçons donc si un lycée a plus de fille on s'attend à ce qu'il ait une meilleure réussite au bac.
Signaler RépondreOui, enfin, on pourrait vivre et faire vivre les choses différemment qu'on ne le fait en France avec l'obsession de la note, du rang, du classement dans la classe.
Signaler RépondreQuand même on peut penser qu'entre la seconde et la terminale le niveau d'un élève s'améliore et qu'il apprend des tas de choses nouvelles. Et le bac reste un examen que l'on peut tout à fait rater et que'il serait très difficile à avoir si on le faisait passer au hasard dans la population française.
Signaler RépondreVu le taux de réussite de tous les lycées au bac, cela n'a déjà plus aucun sens d'utiliser le bac comme un indicateur de l'amélioration des élèves entre la seconde et la terminale, dans un lycée donné.
Signaler RépondreCe qui invalide complètement l'article.
Et c'est d'autant plus vrai que tout le monde sait que la sélection pour les études supérieures se fait sur dossier , et ce longtemps AVANT le bac, et pas après. C'est dire si le bac est devenu le plus inutile des indicateurs.
Le défaut de cet article est de croire que le bac signifie quelque chose, alors que c'est de facto faux.
Pour régler ce problème de niveau , il faut utiliser un autre thermomètre , celui du bac ne mesure plus rien.
vouloir c'est pouvoir, et pouvoir s’éloigner du troupeau est l'apanage du berger
Signaler RépondreJe me demande quelle est la vraie signification de ces pourcentages, tous très élevés finalement. Il est en effet très difficile d'échouer au baccalauréat, tant le niveau de ce diplôme est faible. A la limite, pour échouer au baccalauréat, il faut le vouloir.
Signaler RépondreVotre commentaire rate totalement son objectif en ce qui concerne le malheureux lycée Colbert, dont le problème n'est pas Charles de Foucauld, mais la Martinière Monplaisir pour une énorme part et d'autres lycées publics (Ampère l'an passé) d'autre part.
Signaler RépondreLe % de filles ??? En quoi ça fait d’un lycée qu’il soit bon ou pas ?? En gros si y’a plus de filles et une bonne réussite c’est un très bon résultat car les filles sont moins fortes ??? Enfin je vois pas en quoi le sexe serait un critère de calcul, le % de redoublants ok je peux comprendre... et après ça nous parle de lutte contre le sexisme, la blague, ils nous prennent le chou avec ça à longueur de journée et après on mit des trucs comme ça..
Signaler RépondreBonjour
Signaler Répondreayant un enfant à la CSI et un dans un collège privé de Lyon, il faut savoir que le critère de réussite est le travail des élèves autant que celui des profs.
c'est sur qu'en ne faisant que jouer à la PS, switch ou autres il est plus dur de réussir mais il y a aussi l'environnement familial.
Clairement des parents aidante t cultivés aideront tojours mieux , c'est un fait.
Après il est facile de geindre pour des enfants qui de font rien et des parents défaillants, alors qu'il faudrait les motiver et faire comprendre aux parent qu'il leur faut aussi se bouger.
Bref, la sélection est une chose naturelle et elle commence dès la primaire.
Pas de surprise sauf pour les bobos-végano-naifs