S'étant fait passés pour enrhumés, les bénévoles-enquêteurs de l'UFC – Que Choisir demandaient à acheter deux médicaments, en l'occurrence du Doliprane 1000mg et de l'Actifed Rhume jour et nuit. Tous les deux contiennent du paracétamol et il est déconseillé de les associer. Si la mise en garde des pharmaciens sur les dangers de cette association est courante dans 95% des cas, le dosage préconisé pose en revanche problème.
En effet, alors que l'association rappelle que la dose maximale de paracétamol conseillée en automédication est de 3 grammes, leur enquête révèle que 56% de pharmaciens indiquaient aux patients-enquêteurs pouvoir prendre des doses supérieures, parfois au-dessus de 4 grammes.
Des prix qui varient du simple au double
Autre point soulevé par l'UFC – Que Choisir, l'obligation d'afficher les prix des médicaments, ainsi qu'une note d'information sur la variation possible des médicaments non remboursables. L'affichage des prix ne pose relativement pas de problème, avec 90% des pharmacie en règle, "même si dans 7% des cas, leur lisibilité derrière le comptoir laisse à désirer" rapporte l'association. En revanche, seulement 12 des 55 établissement exposent la note d'information, rendu obligatoire par la règlementation.
Enfin, la section locale de l'association fait état d'un écart de prix frappant entre deux établissements sur un même médicament. Concernant l'Actifed Rhume jour & nuit, UFC – Que choisir indique avoir pu "acheter ce médicament entre 3.52€ et 6.90€", soit un montant qui varie du simple au double ou presque. À noter également que le prix moyen constaté de l'Actifed Rhume jour et nuit dans les 55 officines est légèrement au-dessus de la moyenne nationale (5,73€ contre 5,71€).
Ainsi, UFC – Que choisir, qui constate que les prix des médicaments sans ordonnance ont augmenté de 29% en dix ans, remet en cause "la libéralisation encadrée de la distribution des médicaments sans ordonnance". L'association réclame "l'interdiction de la publicité sur l'automédication auprès du grand public", un encadré sur les emballages "pour informer le consommateur sur les principales interactions et les contre-indications", ainsi que "l'ouverture de la distribution de l'automédication aux grandes surfaces et parapharmacies, sous surveillance d'un pharmacien".