"C'est un budget un peu particulier, car nous sommes à mi-mandat (2015-2021, ndlr)", a fait remarquer d'entrée le président du Rhône. C'était donc l'occasion rêvée pour Christophe Guilloteau de mettre en avant les efforts constants de sa collectivité quant à la gestion de l'argent public. Avec un budget réel global de 661,7 millions d'euros, dont 100 millions destinés à la gestion de la dette, l'élu a vanté une politique "simple et claire, avec des taux d'imposition modérés qui permettent d'être dans les départements les moins fiscalisés de France." Et de réaffirmer que la promesse de "zéro nouvel impôt, on s'y tiendra jusqu'à la fin du mandat malgré les baisses dotation de l'État (- 28 % entre 2015 et 2017, ndlr)"
Alors pour faire face au manque à gagner et ne pas retomber dans le rouge, le Département continue son effort d'économies. Le poste le plus concerné est logiquement les frais de fonctionnement de la collectivité. "On a fait des économies sur tout, sur le train de vie de la maison", a assuré Christophe Guilloteau. Ainsi, 1,43 % de dépenses réelles en moins seront faites sur le fonctionnement de la collectivité. Un chiffre qui doit être souligné même s'il y a probablement encore un peu de marge.
Mais cela n'est pas suffisant pour voir l'avenir avec sérénité, reconnaissent le président et ses vice-présidents. Un effort tout particulier est porté sur la question de la dette et celle des emprunts toxiques qui ont longtemps empoisonné les finances départementales. "La sortie des emprunts toxiques va nous permettre d'en finir avec l'endettement et aussi de récupérer la confiance de nos partenaires financiers", a assuré Christiane Agarrat, rapporteure générale du budget. Résultat, 15 millions d'euros ont pu être économisés l'an passé. Par ailleurs, avec un désendettement anticipé à hauteur de 3,317 millions d'euros et à condition de poursuivre cette politique, les élus espèrent sortir de la dette d'ici 3 à 4 ans.
"Économiser pour investir"
Avec une dette qui s'amoindrit, des dépenses de fonctionnement revues à la baisse et plus de 50 millions d'euros d'excédents, le Département du Rhône peut parallèlement poursuivre son programme d'investissement. "C'est toujours un cap que nous nous étions fixé depuis longtemps. Économiser dans les dépenses de fonctionnement pour investir", a rappelé Christiane Agarrat. Résultat : 91,7 millions d'euros seront alloués à l'investissement. Un chiffre qui progresse de plus de 17 % cette année.
De façon globale, ce budget primitif 2018 ne propose néanmoins pas de grosse surprise. À noter, malgré tout, une augmentation de 25 % des dépenses pour les collèges. 30 millions d'euros y sont consacrés, "notamment sur les investissements pour répondre aux problématiques du plan Vigipirate (…) pour que nos collégiens se sentent bien et soient dans un bon cadre pour leur apprentissage", a fait remarquer Christiane Guicherd, vice-présidente en charge des établissements.
Pour la mobilité, le budget augmente de près de 19 %, en raison d'une quarantaine de grands chantiers, parmi lesquels la suppression du dangereux passage à niveaux PN11 à Saint-Pierre-de-Chandieu, ou encore la déviation de Colombier-Saugnieu. Des efforts seront aussi faits sur les questions sociales et solidaires ainsi qu'agricoles. Le développement du plan pour l'accès à l'Internet en très haut débit (THD) se poursuit également. À charge aux fournisseurs (Orange et SFR) de s'entendre afin de raccorder l'ensemble du territoire d'ici 2022. Une politique qui n'a aucune incidence sur le budget du Département, puisque les investissements sont supportés par les FAI.
Malgré un budget excédentaire, la rapporteure a assuré avoir "de grandes craintes pour l'avenir." L'un des défis auxquels le Département devra faire face est l'arrivée massive de mineurs non accompagnés (MNA) et le coût que cela représente (50 000 euros par enfant). Christophe Guilloteau a rappelé que sa collectivité continuerait à s'investir dans cette tâche qui lui revient. Et d'assurer que "pour les communes qui refusent de mettre à disposition des locaux, [il] regarder[ait] avec beaucoup d'attention leurs demandes de subventions."
Le président du Département a donc taclé les collectivités qui ne jouent pas le jeu de la solidarité dans l'accompagnement des MNA, alors que le Rhône devrait y consacrer 13 millions d'euros en 2018 si le budget est accepté ce vendredi.
Surtout il ne faut pas baisser les subventions aux viticulteurs du Beaujolais...
Signaler Répondrepour "qu'ils développent la valeur gustative du beaujolais"...
sinon ils vont se tourner vers le bleu marine...
Mineurs isolés : 50 000 euros par enfant. RAS !
Signaler RépondreEt qu attend la justice pour s’occuper de Michel Mercier responsable des centaines de millions de dettes !!!’
Signaler Répondre"50 millions d'euros d'excédents"
Signaler Répondremais
"91,7 millions d'euros seront alloués à l'investissement."
le tout, sans augmenter les impôts ni l'endettement...
Y'a quelque chose de magique sans doute...
Une source possible d'économies : réserver la prise en charge des MNA à ceux qui ont moins de 35 ans.
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