"Un peu plus de la moitié du bassin est en bon ou très bon état", dixit Laurent Roy, directeur général de l'agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse. Plus précisément, ce sont 52% des masses d'eau dans le bassin Rhône Méditerranée Corse et 54% en Rhône-Alpes qui sont de qualité. Ces chiffres n'ont certes pas évolué depuis 2016, mais le directeur de l'agence de l'eau du bassin le rappelle, il faut du temps et des actions pour avoir des résultats concluants : "On est dans un dynamique de progrès mais c'est long. Il ne s'agit pas d'appuyer sur un bouton pour que la qualité d'une rivière ou d'un fleuve soit restaurée. (…) C'est en inscrivant une action sur le long terme qu'on réussit à obtenir des résultats".
Car depuis plus 25 ans, les courbes autour de la concentration de pollution organique sont en constante baisse. Sur la période donnée, la présence d'ammonium dans l'eau a été divisé par 20 et la présence de phosphate divisée par 10. Ces données amènent donc à dire que l'eau est en effet plus saine en 2018 qu'en 1990. Les contrôles se sont également démultipliés. 4,5 millions de tests sont réalisés chaque année, c'est 250 fois plus qu'il y a 30 ans.
La Saône trop polluée
Cependant, tous les cours d'eau ne sont pas encore sains. La Saône est par exemple trop polluée et un traitement d'assainissement pour rendre l'eau consommable serait trop coûteux. Des plans d'actions sont ainsi nécessaires : "C'est une rivière de plaine très impactée par l'action de l'homme et les pratiques agricoles. (…) On trouve à la confluence de la Saône avec le Rhône plus d'une centaine de molécules différentes de pesticides. C'est un exemple de ce qui reste à faire comme défi."
Et des défis, il en reste encore à relever. La morphologie des rivières est abimée par l'action de l'homme. Entre les barrages et les rivières artificielles, ce sont plus de la moitié des cours dont la courbe est modifiée. Des substances chimiques en masse se trouvent également dans l'eau, dont la moitié sont des pesticides, avec en tête d'affiche, le glyphosate. Des actions ont déjà été menées, mais l'agence incite notamment les agriculteurs à se tourner vers des pratiques biologiques, où un accompagnement financier est possible.
Enfin, certains territoires sont en déficit d'eau à cause de prélèvement excessifs. Les ressources ne sont pas infinies et l'agence appelle à économiser l'eau. Des plans d'actions sont en cours afin de retenir l'eau dans les territoires pour mieux supporter les périodes de sécheresses.
"une qualité de l’eau toujours en progrès"
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"On trouve à la confluence de la Saône avec le Rhône plus d'une centaine de molécules différentes de pesticides."
Le progrès est notable ! Notable de Lyon.