Le Progrès prépare activement un grand ménage de printemps

Le Progrès prépare activement un grand ménage de printemps
La rédaction du Progrès à Lyon - LyonMag

"Digital first" : tel est désormais le mot d’ordre au sein de la direction du Progrès.

Le quotidien prépare sa révolution ; elle passe par la priorité qui doit être donnée à la version numérique. Les journalistes vont devoir se faire à l’idée qu’il leur faudra désormais privilégier le digital pour publier leurs articles et leurs enquêtes.

La version papier ne disparaît pas pour autant ; mais elle ne sera plus qu’un complément pour un public plus âgé quand les plus jeunes (ceux qui lisent un journal tout du moins) sont censés privilégier la lecture sur leur tablette ou leur smartphone.

Dans un premier temps, la révolution va surtout passer par un grand ménage de printemps. La décision est prise de supprimer quelque 77 emplois, dont très exactement 27 journalistes. Ces derniers ne doivent toutefois pas se faire d’illusions. C’en est fini des conditions de départ particulièrement avantageuses telles qu’elles ont existé jusqu’à une période récente à travers la fameuse clause de cession.

Au Progrès, comme dans le reste de la presse, les journalistes touchaient un mois par année de présence (avec un petit bonus au-delà de 15 ans). Ces sommes n’étaient en outre soumises ni à l’impôt sur le revenu, ni au moindre prélèvement au titre des charges sociales. Les journalistes qui vont demain quitter Le Progrès et qui pour certains ont plus de 35 ans d’ancienneté n’auront donc pas la chance de leurs aînés. Ils auront quand même droit à un joli cadeau d’adieu : 10 à 12 mois de salaire pour ceux qui peuvent faire jouer leurs droits à la retraite ; 24 mois pour les autres. Mais détail qui compte, ces sommes sont imposables au titre de l’impôt sur le revenu.

On peut imaginer que les syndicats vont tenter d’obtenir un effort supplémentaire de la part de la direction. Le SNJ espère bien "faire bouger les lignes" en ce qui concerne les conditions proposées aux candidats aux départs volontaires. Les premières estimations laissent à penser que le nombre de journalistes susceptibles de quitter l’entreprise pourrait atteindre la centaine. Dans ce cas, la direction a prévu des embauches au-delà des 27 suppressions prévues.

Pour l’instant, on ne peut pas dire que le projet suscite l’enthousiasme au sein du journal. "L’ambiance est épouvantable", confie un confrère. Le SNJ (Syndicat National des Journalistes) ne cache pas son inquiétude quand il écrit : "Ce projet n’est pas bon. Totalement hors sol sur certains points, il s’appuie sur des contre-vérités, voire des poncifs. Il sous-estime le travail quotidien des localiers et des secrétaires de rédaction, en particulier sur la gestion du réseau et la relecture/réécriture de la copie des correspondants ; il fusionne tout ce qui peut être fusionné, en pariant sur des gains de productivité qui restent à démontrer. (...). Ce projet est avant tout un projet industriel et marketing, quand il faudrait aussi, pour envisager l’avenir plus sereinement, avoir quelques ambitions éditoriales. (...) Le SNJ est très inquiet sur les conditions de travail qui découleraient d’une telle organisation".

Pour certains, les départs des plus anciens journalistes du Progrès sont un fait acquis. C’est ainsi que le rédacteur en chef Xavier Antoyé qui organisait tout récemment une réunion a "oublié" d’inviter deux rédacteurs en chef adjoints, qui sont des piliers de la maison et qui, dit-on, devraient effectivement faire partie des journalistes qui vont prochainement quitter le journal.

Reste que, pour l’instant, ils sont toujours en poste ce que Xavier Antoyé a oublié un peu vite.

Cette petite faute du redchef ne devrait pas avoir trop de conséquences. En dehors d’avoir un peu plus plombé l’ambiance pourrie de la rédaction, Xavier Antoyé ne risque rien. Il va même bénéficier prochainement d’une promotion et devrait être remplacé à la rédaction en chef par Patrick Maugé, actuel directeur départemental du journal dans la Loire.

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le Progrès

6 commentaires
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piepie le 05/04/2018 à 10:01

digital first va être adopté dans tout le groupe presse du crédit mutuel (décision unilatérale du groupe)

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la réalité en face le 02/04/2018 à 10:14

Un article de plus de 3 lignes quand il s'agit de journalistes.

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looping le 02/04/2018 à 09:08

Poisson d’avril !!! Ça en a tout l’air !

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ah bon le 02/04/2018 à 08:53

Ah bon, bien content de savoir que leurs indemnités seront imposées.
Et que les 15% d'abattement supplémentaire leurs soient aussi supprimés, ce sera bon pour l'économie française.

Est ce qu'ils sont sortit faire grève lors des ordonnances de la,loi travail ?
Ah non ? Alors qu'ils passent à la caisse, eux aussi !!

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sans souci le 02/04/2018 à 08:27

le numérique... c'est ca le Progrès

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nonmaiscepaspourdire le 02/04/2018 à 08:26

Vous parlez de " chance de leurs aînés " pour ce qui est de leurs indemnités, mais il s'agissait de résultats de luttes, tout comme pour la la retraite, les congés payés et les salaires décents. J'ajouterai aussi que caresser les pouvoirs dans le sens du poil ne suffit plus, car il y a du monde sur "la liste". Malheureusement ce sera les plus "serviles" qui resteront, mais pour quel public ?

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