Grand Lyon : Deux milliards d'euros d'investissement

Grand Lyon : Deux milliards d'euros d'investissement

Gérard Collomb a fait adopter hier soir par le conseil de la Communauté urbaine son plan d’investissement pour son second mandat. Tout en reconnaissant que la crise imposera des “arbitrages”.

“La Communauté urbaine bénéficie d’une situation particulièrement saine”, a insisté Gérard Collomb en introduction du débat budgétaire hier soir au Grand Lyon tout en pointant un phénomêne “préoccupant” : la baisse des ressources. La faute selon lui au gouvernement de Nicolas Sarkozy qui a accordé de nombreuses exonérations de taxe professionnelle aux entreprises sans donner de nouveaux moyens à la Communauté urbaine. La dotation générale de fonctionnement que l’Etat lui verse chaque année devrait baisser de 0,2 % l’année prochaine. La capacité d’investissement de la Communauté urbaine s’éleverait quand même à environ 2 milliards d’euros sur ce mandat contre 1,65 investis sous le précédent mandat. Après cet exposé volontariste, Jacky Darne, le vice-président aux Finances, s’est livré à une laborieuse présentation de ce budget en le mettant en perspective avec la situation de crise internationale pour justifier cette situation tendue avec des graphiques mélant le cours de la monnaie chinoise à l’endettement des ménages.
Arbitrages
Le plan pluriannuel d’investissement présenté hier soir reprend donc les grands engagements de la campagne électorale de Gérard Collomb en matière de développement économique et de développement durable mais aussi de mixité sociale. Avec de nombreuses rénovations de centres urbains, de quartiers difficiles ou de zones économiques de l’agglomération : à ViIlleurbanne, Vaulx-en-Velin, Rillieux... Mais aussi le soutien à de grands événements culturels comme la biennale de la danse et projet de festival de cinéma prévu pour octobre 2009.
Le problème, c’est que le montant total des investissements envisagés par Gérard Collomb s’élève à 2,2 milliards d’euros. Ce qui veut dire que les élus de la Communauté urbaine devront arbitrer entre ces différents projets lors des budgets annuels pour respecter la capacité d’investissement de deux milliards d’euros.
L’Etat en accusation
Tous les groupes politques sont intervenus sur le thème de la maîtrise des dépenses publiques tout en demandant à l’Etat d’aider autant les collectivités locales que les entreprises car elles assument désormais 70% des investissements publics en France. Pour le Modem, Gilles Vesco, vice-président de Gérard Collomb, a attiré l’attention sur les Zac, ces zones d’aménagements concertées qui permettent d’encadrer les projets urbains, trop souvent déficitaires à son goût. Même exigence du divers droite Christian Barthélémy, qui a créé son propre groupe, Objectif Lyon Metapolis, et qui soutient Gérard Collomb alors que les autres millonistes ont rejoint le groupe de l’UMP. Pour lui, il faudrait faire un état des lieux des aides aux entreprises qui seraient au nombre de 500 dans la région. Alors que l’écologiste Béatrice Vessilier demandait une “relance verte” contrairement à Sarkozy qui aurait “oublié le Grenelle de l’environnement pour privilégier le tout automobile et le tout béton”. Et que le communiste Willy Plazzi rappelait que l’Etat devait encore 27 millions d’euros au Sytral.
Polémique sur les routes
Du coup, l’UMP François-Noël Buffet a été une fois de plus le seul à contester Collomb. Tout en reconnaissant que la situation de la Communauté urbaine est “saine”, le sénateur-maire d’Oullins a accusé Gérard Collomb d’avoir déjà procédé à des arbitrages au détriment de la voirie. “Les routes seront moins bien entretentues, ce qui va toucher le quotidien des habitants de l’agglomération.” Ce qu’a démenti Jacky Darne, vice-président aux Finances, en affirmant que le Grand Lyon maintiendrait “le même service tout en dépensant moins grâce à des gains de productivité. Comme le font les entreprises”. Selon Darne, la Communauté urbaine aurait assumé sous le précédent mandat environ 1% de population et de surface à entretenir en plus par an avec les mêmes moyens.
Premier exercice “d’arbitrage” : le 12 janvier 2009, où sera voté le budget primitif 2009.

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