Si l'assistance aux personnes atteintes d'un quelconque handicap est louable, c'est encore mieux lorsqu'on leur confère davantage d'autonomie. C'est là tout l'intérêt des cartes sonores, dont plusieurs restaurants lyonnais se sont équipés. L'idée émane de la Jeune Chambre Economique de Saint-Omer (62), qui, en 2015, a conceptualisé le dispositif pour le rendre accessible à cette clientèle pas comme les autres. Les menus sont ainsi préenregistrés sur un dictaphone mis à disposition par les différents établissements. A Lyon, un groupe de recherche de la CCI s'est emparé du concept pour le généraliser à la restauration locale, si réputée.
"Pour accéder aux menus, c'est l'autonomie"
Ce petit appareil a de quoi réjouir, à commencer par les amateurs de gastronomie. C'est le cas de Christian Cordier, non-voyant et vice-président de l'association FAF APRIDEV Rhône-Alpes, mais aussi habitué des restaurants : "Ou je suis accompagné par quelqu'un qui me fait la lecture, ou je demande à un membre du personnel du restaurant de me lire la carte", témoigne-t-il, avant de se féliciter de cette initiative : "pour accéder aux menus, oui, c'est l'autonomie".
Pour l'heure, ce sont six établissements lyonnais qui se sont munis du dispositif, dont l'étoilé Christian Têtedoie. Co-gérant du restaurant Les Vieux Garçons, Sébastien y voit également un gain de temps pour ses serveurs : "Cela leur permet d'avoir ce que nous avons en tant que voyant, c’est-à-dire une carte et une autonomie de réflexion. (…) Le serveur a donc le temps de s'occuper d'autres clients sans forcément être bloqué", constate-t-il.
D'autres établissements devraient suivre et s'équiper de cette carte sonore commercialisée au prix de 80€.