Alors qu'une reforme de la justice a été présentée ce vendredi en conseil des ministres par la garde des Sceaux Nicole Belloubet, le bâtonnier du barreau de Lyon s'inquiète de ce projet à plusieurs égards. "On enterre une certaine façon de juger. Dans quelques années, le justiciable n'aura plus accès à son juge. Il sera confronté à un écran d'accueil et toutes les procédures vont passer par Internet pour les petits litiges. Ce qui fait que la proximité avec le juge, qui est un élément de régulateur de social, va disparaître. (…) On se préoccupe de la situation des justiciables qui n'ont pas accès au numérique et cela représente 30 % de la population. (…) Ce n'est pas une revendication corporatiste", assure Farid Hamel.
Par ailleurs, alors que la loi asile-immigration a été adoptée en première lecture ce dimanche à l'Assemblée nationale, l'avocat reste critique à son encontre. "Les passeurs doivent être condamnés. Ce sont des délinquants de la pire espèce qui profitent de la misère humaine. Mais les atteintes de cette loi, je ne suis pas le seul à les dénoncer. Le Défenseur des droits, Jacques Toubon, a également dénoncé les différentes portées de cette loi, qui, contrairement à ce que l'on croit, porte atteinte aux principes concernant les réfugiés. Ces derniers doivent être accueillis, ce ne sont pas des gens qui viennent chercher du travail mais qui fuient des tortures, des violences et des exactions. Ces gens-là sont également malheureusement privés de recours devant la Cour nationale du droit d'asile."
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