Une conférence de presse où deux d’entre eux, Claude Fréaud et Clélie Mercier occupent la tribune, mais où chacun des bénévoles présents a une histoire d’un jeune migrant à raconter. Des histoires de problèmes de santé, des histoires de dénuement, des histoires de difficulté d’accès. A l’école par exemple. Officiellement c’est à la MEOMIE d’accompagner le jeune jusqu’à son inscription dans une école, un collège, un lycée. Mais concrètement, sans bénévole pour tenir la main du jeune migrant ce dernier ne verrait pas souvent un banc d’école, car le chemin de la scolarisation est un chemin de croix.
Et entre le moment où un jeune est repéré comme isolé à Lyon et le moment où il sera scolarisé, une année peut s’écouler. Il faut passer par un Centre d’orientation, obtenir un rendez- vous pour avoir le droit de passer un test dit de "positionnement", puis être orienté vers une école après être passé par une commission puis, enfin, par recevoir une affectation des services académiques.
Les bénévoles le reconnaissent : "l’Inspection a fait des efforts pour ouvrir des classes et pour ne pas laisser les jeunes sur le carreau". Les chiffres sont importants : rien que dans le département du Rhône, il n’y a pas loin de 3000 jeunes scolarisés majoritairement non francophones, et certains analphabètes. Catherine Lachnitt, Inspectrice pédagogique - responsablede ce Casnav qui fait travailler 110 profs - connaît bien le nombre de places limitées à offrir. Mais aussi les capacités adaptatives du système : "Dès que le Rectorat me donne un prof disponible et formé à l’enseignement du Français pour les étrangers je dis oui tout de suite. C’est arrivé en avril, et en plus le proviseur du lycée Lacassagne m’a donné une salle. Grâce à cela, de début mai à début juillet des élèves non francophones ont 9h de cours de français par semaine, ce n’est pas rien". Mais elle évalue aussi ce que ces mineurs doivent aux bénévoles : "Quand j’ai appris que des élèves de Normale sup Lyon donnaient bénévolement des cours de français à ces mineurs, j’ai trouvé ça aussi extraordinaire que ce que fait ce collectif A.M.I.E".
Officiellement c’est la MEOMIE qui reste responsable du mineur, mais un parent ne se remplace pas si aisément. "Un jeune scolarisé peut avoir une demi-journée de libre par semaine. C’est très loin d’être suffisant pour obtenir un rendez-vous avec son responsable légal à la MEOMIE. Les papiers demandés par l’école ne sont jamais signés". Pas seulement : les fournitures scolaires ne sont pas fournies, ou au compte-goutte, la cantine est souvent payée par les fonds sociaux de solidarité du collège où le jeune migrant est affecté, et pas par la Méomie.
Résultat, comme le dit Claude dans un éclat de rire : "si un mineur tombe sur un bénévole riche c’est le gros lot, sinon…". Pour les bénévoles la MEOMIE fait des économies de bout de chandelle : "un de mes jeunes est logé à Perrache et va dans un lycée professionnel à Givors. Ils n’ont pas voulu lui donner de billets SNCF, résultat il prend trois bus et met 1h30".
Reste la question du parcours scolaire. Coralie explique : "La plupart … ont quitté leur pays pour ça. Ils étaient dans des villages pauvres dans les champs… le père meurt, l’oncle épouse la mère, il fait travailler les enfants". Une fois traversé le désert libyen, franchi toutes les étapes administratives ou locales, le jeune mineur isolé pourrait-il suivre la voie scolaire qui lui correspond ? "On a souvent des cas d’orientation forcée vers le professionnel. Le jeune dont je m’occupe voulait aller en seconde générale avec le niveau nécessaire et j’avais beau avoir la copie d’un mail d’Hervé Diaite [le directeur de l’Aide Sociale à l’Enfance] rappelant au collège que toutes les voies scolaires étaient possibles, ils lui ont proposé BEP compta gestion. Le jeune a dit "je prends ça parce que j’ai peur"".
Mais peur de quoi ? De ne pas obtenir un titre de séjour que le jeune mineur sera devenu majeur. "Il y a probablement une règle non écrite selon laquelle la Préfecture du Rhône donne plus difficilement un titre de séjour à celui qui suit des études générales. Ça pèse lourd", explique enfin un bénévole.
Au terme d’un constat vécu au quotidien par ces bénévoles, les pouvoirs publics font donc fort peu au regard des besoins immenses dont ils sont les témoins directs.
On en a RIEN a faire des mineurs étrangers isolés . Qui n’existent que grâce à L’EUROPE des mafias viscérales et patronales.
Signaler RépondrePas faux ... mais ne pas accepter les voyous ...
Signaler RépondreLes parents sont décédés (tués lors de violences dans leur pays, de maladie, ...), ou parfois ont "disparus" en essayant de rejoindre l'Europe eux même. Les enfants sont alors déscolarisés, maltraités et contraints au travail forcé...
Signaler RépondreIls fuient l'enfer en somme. Où est la honte?
Eh! les parents ou sont-ils, laisser des mineurs partir seul de leur pays c'est inconcevable, c'est une honte de laisser ses enfants dans la nature surtout en dehors de son pays.....
Signaler RépondreMais nous sommes obliger de subvenir à leurs besoin...