Aujourd’hui, toutes les conditions sont remplies. Que l’on soit aujourd’hui dans la même majorité municipale ne doit pas l’empêcher. On ne peut pas demander aux socialistes lyonnais de rester loyaux sur le projet local et leur dire en même temps que pour 2020 ils n’ont pas voix au chapitre. À Lyon comme ailleurs, chacun prendra ses responsabilités au moment des municipales".
Cette déclaration signée Jean-François Debat a fait bien rire (ou tousser) du côté de ses camarades socialistes du Rhône. En tant que président du groupe des élus socialistes à la Région Auvergne-Rhône-Alpes, le maire de Bourg-en-Bresse oublie un petit détail. Ce n’est pas lui qui est le patron des socialistes du Rhône. Qui connaît le nouveau premier fédéral Yann Crombecque sait d’ailleurs que celui-ci est bien décidé à jouer pleinement son rôle et qu’il n’a nulle envie de se laisser imposer ses choix par qui que ce soit.
Si l’on en croit l’analyse d’un fin connaisseur du PS local, la sortie de Jean-François Debat vise surtout à préparer les prochaines élections régionales. En agitant la possibilité d’aller taquiner Gérard Collomb sur ses terres pour les municipales, Jean-François Debat espère que personne ne viendra remettre en cause son leadership régional sur le PS.
Au-delà de ces grandes manoeuvres qui ont de tout temps prospéré chez les camarades socialistes, on peut s’amuser à jeter un coup d’oeil sur l’état du PS à Lyon et dans les principales villes de la Métropole. Quoi que dise ou menace Jean-François Debat, la situation n’est guère réjouissante pour son parti. Et rien ne dit qu’il sera en mesure de constituer des listes partout.
Pour y parvenir, il faudrait commencer par réunir l’ensemble des forces de gauche. Et là, le patron du PS à la Région est certainement beaucoup moins bien placé que Yann Crombecque pour y parvenir.
Une première indication de l’état du PS peut nous être donner par le nombre de camarades qui ont voté aux dernières élections internes. Ils étaient très exactement 603 pour l’ensemble du département du Rhône. Quand on espère présenter des listes un peu partout, il est toujours préférable de commencer par s’appuyer sur les militants les plus impliqués. C’est loin d’être gagné d’avance.
Petit aperçu de la situation dans les principales villes avec le nombre de militants qui ont participé au choix du Premier secrétaire national.
Lyon : Pour constituer des listes sur les 9 arrondissements, il ne faut pas moins de 221 candidats. À l’heure actuelle, le PS ne peut vraiment compter que sur 144 militants sur l’ensemble de la ville. La section du 2e arrondissement est totalement sinistrée avec zéro votant.
Décines : Si les socialistes rêvent de reprendre cette ville remportée par la droite en 2014, ils vont avoir du boulot. Il leur reste tout juste 6 militants. L’ancien maire Jérôme Sturla a d’ailleurs rejoint les rangs d’En Marche !
Rillieux : La guerre fratricide et suicidaire que se sont livrés localement les socialistes (entre le clan Darne et l’ancien maire Renaud Gauquelin) a laissé des traces. Seuls 13 militants se sont déplacés pour voter. Pas sûr que ce chiffre porte bonheur.
Tarare : Le PS va avoir du mal à constituer une liste. Il ne peut plus compter que sur 3 camarades.
Tassin : La situation est encore plus désespérée. Aucun militant n’a participé à l’élection du Premier secrétaire. Il est vrai que l’ancien secrétaire de section Julien Ranc est désormais un macroniste convaincu.
Vénissieux : Avec une trentaine de votants, il reste donc des militants socialistes susceptibles de peser aux prochaines municipales. Mais qui connaît la situation locale sait que le patron de la section Lotfi Ben Khelifa a passé un accord (encore secret) avec le député LREM Yves Blein. C’est ce dernier qui devrait mener une liste face à l’actuelle maire communiste Michèle Picard. Le PS ne pourra au mieux que jouer les utilités en échange de quelques postes d’adjoints.
Vaulx-en-Velin et Villeurbanne : C’est logiquement dans ces deux villes dont les maires sont restés fidèles au PS que les militants restent les plus nombreux (respectivement 33 et 117).
Un comique ce Debat...
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