Depuis la fin janvier, la classe Ulis (Unité locale pour l'inclusion scolaire) du collège Charles Sénard, à Caluire-et-Cuire, a intégré un pensionnaire un peu particulier. Divia, un berger suisse de neuf ans, a en effet rejoint les dix collégiens, en classes de 6e à la 3e, accueillis dans cette unité particulière. Ici, quatre adultes accompagnent des enfants atteints de troubles du spectre autistique (TES) ou de troubles envahissants du développement (TED). Quatre adultes donc, et une chienne, désormais, qui sont aux petits soins pour ces jeunes qui demandent une attention accrue.
Mais l'animal, un chien guide d'aveugle sorti de sa retraite, n'est pas là que pour jouer avec les collégiens. "Il y avait deux objectifs quant à l'accueil de ce chien au collège, nous confie Aurélie Chrétien, coordinatrice de l'Ulis et à l'origine du projet. On souhaitait avant tout valoriser les élèves. Désormais, ce sont eux qui s'occupent d'un chien, alors qu'ils ont l'habitude que l'on s'occupe d'eux. Cette fois-ci, c'est sur eux que l'on compte." Un aspect anodin pour la plupart des enfants de leur âge, mais essentiel ici. Les enfants autistes souffrent en effet généralement d'un manque de confiance criant qui les freine dans leurs apprentissages et dans leur intégration.
"J'ai un peu la trouille de lire devant les autres. Maintenant, j'y arrive mieux"
"Par ailleurs, on entre différemment dans les apprentissages scolaires. Ça les motive pour travailler les maths, par exemple, en déterminant la quantité de croquettes du chien. C'est quand même plus motivant et surtout plus concret pour eux", ajoute Aurélie Chrétien. Cela permet aussi de libérer les enfants du regard des autres, parfois pesant pour eux. Sirine, en classe de 6e, l'a bien compris et profite de la présence du quadripède pour s'entraîner à la lecture. "J'aime bien lire un livre à Divia, parce qu'elle est calme, elle est belle et elle ne critique pas. Elle ne me dit jamais 'tu ne sais pas lire' ou 'tu lis trop lentement, raconte la jeune fille. Parce que moi, j'ai un peu la trouille de lire devant les autres. Maintenant, j'y arrive mieux."
Chaque enfant, ainsi valorisé par l'animal, prend un peu plus conscience de son utilité. "Chaque élève a ses responsabilités. Par exemple, y en a deux qui vont promener Divia pendant cinq minutes pendant que deux autres remplissent ses gamelles d'eau et de croquettes", explique Yohan, en 5e, et qui a l'habitude des chiens. C'est aussi une récompense pour ceux qui ont fini leur travail et qui peuvent, sur accord d'Aurélie Chrétien, passer du temps avec la chienne.
Et les résultats ont été fulgurants pour certains jeunes. "Je ne pensais pas qu'il y aurait de tels progrès et aussi rapidement", s'étonne aujourd'hui la coordinatrice de l'Ulis. Et Sabri, en 6e, est un exemple de ces progrès que font les élèves. Le garçon, qui ne parlait quasiment pas ou chuchotait, est aujourd'hui capable de répondre aux questions que les adultes lui posent.
La méthode, aussi surprenante soit-elle, a donc été éprouvée en à peine quatre mois. Les parents de la dizaine d'élèves de l'Ulis notent eux aussi la progression de leurs enfants et ont accueilli cette méthode avec enthousiasme. Et c'est tout le collège Charles Sénard, qui compte 680 enfants, qui a désormais une mascotte : Divia. La chienne, véritable star dès qu'elle apparaît dans la cour de récréation, permet aussi aux enfants en Ulis d'exister aux yeux du reste du collège. L'intégration de l'animal est elle aussi, à coup sûr, réussie.
Divia, star du collège Charles Sénard - LyonMag
Bravo à Caluire
Signaler RépondreC’est clair ,qu’il y’a de plus en plus de fous .a croire qu’ils se reproduisent plus vite que les autres .
Signaler RépondreLes chiens d’assistance (pour les personnes en situation de handicap moteur), d’éveil (pour les enfants autistes) et d’accompagnement social (dans les structures d’accueil pour personnes âgées) éduqués par l’association Handi’chiens font tous les jours ce travail formidable un peu partout en France. A Lyon, au collège Vendôme, un collégien est accompagné en cours par sa chienne depuis presque 2 ans.
Signaler RépondreDans un pays de cassos et de malades comme la france ,c’es 25 millions de chiens qu’il faudrait pour tous ses aliens.
Signaler RépondreCaluire a toujours eu une politique concernant le handicap notamment. Cette ville est très sensible aux plus faibles. Il faudrait que beaucoup de villes soient comme Caluire
Signaler RépondreBravo. À étendre.
Signaler RépondreD'une manière générale la présence d'animaux améliore les rapports sociaux.
Voilà une démarche qui devrait se pratiquer dans d’autérus établissements , tout comme dans les EPHAD puisque c’est positif. De plus, pour les enfants, ça leur apprend le respect de l’Animal. Bravo
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