En tout, ce sont près de 400 dossiers qui devraient être traités tous les vendredis jusqu'au 7 juillet, le jour de l'annonce des résultats du baccalauréat.
Présidée par la rectrice, la commission étudie les dossiers des candidats n'ayant eu aucune réponse favorable pour leurs vœux postbac dans une filière sélective, à savoir les BTS, les classes préparatoires ou les DUT. En effet, ce sont les élèves de terminales technologiques et professionnels qui sont les plus touchés. Parmi les 400 candidatures, le rectorat dénombre 113 dossiers venant d'un cursus technologique, 80 de la filière professionnelle et 45 de bacs généraux. Le reste résultant de la réorientation ou d'une inscription en cours de cycle.
"Le défi à relever cette année, c'est de ne pas laisser les bacheliers professionnels sans aucune solution de formation dans l'enseignement supérieur parce que, c'est pas suffisant d'avoir un bac pro dans l'insertion professionnelle", explique le rectorat.
Un choix humain et non basé sur un algorithme
Lors de cette commission, le travail est divisé en plusieurs groupes, qui sont classés selon les filières. Enseignants du supérieur, psychologues de l'enseignement, CIO, ou encore proviseurs plancheront jusqu'au 25 juin dans un premier temps, puis jusqu'à juillet et septembre, pour décider des meilleures propositions à soumettre aux futurs étudiants.
"Les groupes de travail s'organisent en fait par pôle, bac général, bac pro, bac technologique. Il y a un travail qui a été fait par le chef académique de l'orientation et de l'information avec son équipe pour vérifier que les dossiers des candidats étaient complets. Il a été proposé au candidat qui a saisi la commission, de renvoyer des documents pour donner des précisions sur le projet de chacun", explique la commission.
Une fois les propositions choisies, le rectorat appelle le chef d'établissement pour expliquer la décision de la commission. Ce sera ensuite au professeur principal de s'entretenir avec l'élève.
La commission va donc chercher à comprendre la cohérence des projets des élèves avec leurs vœux et envisagera parfois de les élargir. Cela permettra également de déceler notamment les élèves "fragiles" et qui n'ont pas eu de réponse et de proposer, par cette commission "une place dans ce qu'on appelle les BTS passerelles. […] C'est une année de prépa avant le BTS qui leur permet de rentrer dans l'enseignement supérieur en leur permettant d'acquérir des compétences et des connaissances qui ne sont pas suffisantes pour pouvoir poursuivre en BTS", précise le rectorat.
Des nouveaux BTS vont être créer pour pallier les besoins
"Pour les bacs technologiques et professionnels, pour le moment il n'y a pas de possibilité de place dans les BTS existants, en revanche dans le cadre de ce qui a été annoncé par le gouvernement, il y a de nouveaux BTS qui vont se créer, pour répondre à cette forte demande. Pour le moment on ne peut pas dire de quels BTS il s'agit, cela dépendra de la demande mais aussi du profil", ajoute l'institution.
"On cherche à faire en sorte d'adapter les propositions, on va vraiment au profil. C'est vraiment un aspect très important et qu'il faut bien souligner. C'est pour ça qu'on a une commission, et qu'on n'a pas simplement un traitement par algorithme. On cherche vraiment à faire des propositions adaptées aux vœux. Si malheureusement, dans les solutions qu'on va proposer, il n'y en a aucune qui lui convient, il n'aura pas de réponse immédiatement. Il pourra toujours s'inscrire dans la procédure complémentaire de Parcoursup, qui démarre le 25 juin", explique Yves Flammier, chef du service académique d'information et d'orientation.
Les futurs bacheliers seront invités à faire de nouvelles propositions le 25 juin, puisque de nouvelles places disponibles seront réinjectés à cette date. La commission devra faire face à des nouvelles demandes également dès le 7 juillet, après l'annonce des résultats.
Parcoursup une solution en demi-teinte
En acceptant au préalable, par le biais de la commission, d'attribuer une nouvelle place à un élève, force est de constater que cela puisse poser quelques problèmes d'équité. Si un élève postule pour un BTS commerce, mais que son vœu n'est pas accepté, il peut éventuellement se rabattre sur un de ses autres vœux, par peur de ne rien obtenir du tout. Il peut donc se trouver dans une filière par défaut, alors que des places se libèrent quelques jours plus tard.
Sur les 40 900 vœux formulés sur la plateforme, seul 66 % d'entre eux ont été acceptés. Autrement dit plus de 16 000 élèves sont, soit sur liste d'attente, soit n'ont été acceptés dans aucune filière. La commission ne traite actuellement que 400 dossiers. Pour le moment, seules les personnes qui n'ont eu aucune réponse ont une chance. A cela, vont s'ajouter toutes les personnes qui sont sur liste d'attente après le 7 juillet. Le rectorat saura-t-il tenir la cadence ?
"On va essayer avant d'avoir à traiter la situation des jeunes en liste d'attente, d'apporter des solutions à ceux qui ont eu des refus. Il y a deux étapes finalement. Jusqu'au 6 juillet, on va se concentrer sur les 400 dossiers, et il y'en a certainement plus qui vont arriver dans les jours qui viennent, que sur les réponses négatives. Et puis à partir du 6 juillet, on se donne la possibilité d'étudier d'autres situations", conclut Yves Flammier.