Pas plus qu’il se contente de présider de temps à autre une réunion en laissant à d’autres le soin de diriger la boutique. Peu après sa nomination, il a provoqué quelques remous en dézinguant ses prédécesseurs, évoquant le désintérêt de l’un (Jean-Louis Touraine) et l’absentéisme de l’autre (Christian Philip). Plus récemment, il a poussé sans ménagement vers la retraite le directeur général François Gindre.
Aujourd’hui, Louis Pelaez jette un nouveau pavé dans la mare quand il évoque le parking Bellecour, un des rares en centre-ville à ne pas être dans le giron de LPA. Il rêve de relier les parking Antonin Poncet (qui lui est géré par LPA) et Bellecour. Ce dernier a été construit en 1967 quand Louis Pradel était maire de Lyon. Longtemps gérée par Vinci, la concession est aujourd’hui propriété de Indigo.
Dès le départ, le parking Bellecour a rapporté beaucoup d’argent. "Zizi" Pradel en avait confié la construction à l’un de ses collaborateurs. Or, cette gestion fut exercée dans l’unique souci d’une rentabilité immédiate, avec réalisation d’un seul étage en sous-sol, au lieu de deux étages indispensables. Interrogé sur le sujet, François Gindre a expliqué en 2006 : "L’opération du parking Bellecour fut tellement fabuleusement rentable pour le promoteur privé qu’elle se révéla être une catastrophe économique pour la collectivité".
Louis Pelaez ne dit pas autre chose quand il rappelle que ce parking ne rapporte quasiment rien à la ville. Pire ! Ses gestionnaires successifs n’ont cherché qu’à dégager le plus de bénéfices possibles. D’où un évident manque d’entretien. Reste que la concession accordée lors de la construction du parc est aussi longue qu’une année sans élection pour un journaliste politique. Elle court jusqu’en 2028.
Cette situation, on le sait, est loin d’être anodine pour la ville. Elle interdit notamment d’engager des travaux lourds sur la partie de la place Bellecour sous laquelle est situé ce parking. Aurait-il été possible de dénoncer la concession de façon anticipée ? Louis Pelaez en est persuadé : "Personne n’a jamais eu le courage de remettre le dossier sur la table". À l’écouter, on croit comprendre qu’il pense qu’il serait possible de s’appuyer sur le manque d’entretien et de travaux pour remettre le dossier à plat.
Quant à relier les deux parcs existants, il n’est visiblement pas le premier à y penser. Lors de la construction du parc Antonin Poncet, cette possibilité aurait été prévue par les architectes. Il est sûr qu’elle permettrait de créer de nouvelles places dans l’hyper centre où existent des besoins criants. Il suffit de venir en presqu’île à certaines heures (entre midi et 14h) ou certains jours (principalement les mercredis, jeudis, vendredis et samedis) pour constater que les parcs affichent souvent complet. Il faut parfois attendre un bon bout de temps avant que la barrière ne se lève.
La situation est également difficile pour les résidents. "Nous avons partout des besoins pour des abonnés", reconnaît Louis Pelaez. Et de citer la presqu’île, le 3e, la Croix-Rousse, les 6e, 7e et 8e arrondissements. Les Lyonnais inscrits en liste d’attente pour obtenir un abonnement doivent prendre leur mal en patience. Il n’existe pas de projets de nouveaux parcs dans un avenir proche.
Pour l’instant, le sujet d’actualité chez LPA, outre les travaux du nouveau parc Saint-Antoine (qui devraient se terminer enfin l’année prochaine) ce sont plutôt les renouvellements des concessions qui arrivent (ou vont bientôt arriver) à leur terme.
Tel est notamment le cas pour le parc Antonin Poncet. Quand on fait remarquer à Louis Pelaez que ses parkings constituent trop souvent une garantie de se prendre des coups de portes sur sa carrosserie, il devient intarissable sur les normes qui sont applicables aux parkings. Il explique par exemple que LPA est déjà presque partout avec 2,38 m au-delà de la largeur minimum requise de 2,25 m. Ce sera le cas à Antonin Poncet si l’offre de LPA est retenue.
Reste que l’on se demande s’il existe une norme qui veut qu’à l’entrée des étages du parking République on ait installé des trottoirs sur lesquels tant d’automobiles ont sacrifié une jante et parfois même un pneu tout neuf.
Les places de surface sont une des principales "réserves foncières" pour les villes pour constituer de nouveaux espaces publics. A Lyon, les exemples sont nombreux (Berges du Rhône, opération en cours sur Saint Antoine, Gros Caillou...). Mais cela sert aussi aux aménagements temporaires (terrasses de café l'été) ou de voiries (élargissement de trottoirs, plantations comme sur Garibaldi, ou pistes cyclables). La voiture est un mal encore nécessaire en ville, dans une proportion raisonnée, mais cela reste une verrue et une énorme consommatrice d'espace (on estime qu'une voiture implique 7 places de stationnement: domicile, travail, écoles, commerces, loisirs...). et autant qu'elle soit "cachée". Enterrer les places coûte cher, aussi bien en investissement que pour l'usager, mais pour les finances de la collectivité la perte de revenus des horodateurs ne me semble pas le critère décisif. Moins sans doute que l'entretien des nouveaux espaces publics. Par ailleurs, les concessions de parkings en ouvrage rapportent également des revenus importants aux collectivités, LPA (cf. son actionnariat) ou non.
Signaler RépondreEn lisant entre les lignes on comprend donc que le parking de surface (qui rapporte de l'argent a la ville) est en train de disparaitre et que le parking souterrain en rapporte de plus en plus.
Signaler RépondreSi la mairie voulait etre cohérente avec son plan voiture elle fermerait purement et simplement ces parkings.. a moins que la disparition des places en surface n'ait un autre but.
Si le métro E arrive à Bellecour... la question du parking ne se posera plus : il sera détruit.
Signaler Répondreca serai bien et en meme temps ils pourrai l'agrandir en faisant plusieurs etage en sous sol ,
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