Ce mardi, le Progrès révèle les avancées de l'enquête (disponible ici) conduite par le ministère et sa Commission de récolement des dépôts d'oeuvres d'art (CRDOA). Son but ? Recenser les oeuvres prêtées à travers la France, afin de s'assurer que toutes sont bien à leur place, et qu'aucune n'a été subtilisée, prêtée ailleurs ou pire, volée.
Et le premier constat fait froid dans le dos : à Lyon et dans sa région, 1185 oeuvres d'art avaient disparu ! L'enquête n'est pas encore très poussée, elle constate simplement que l'oeuvre en question ne se trouvait plus dans le lieu où elle avait été prêtée. Et bien souvent, personne ne sait où elle est désormais. Certains ont même appris que leur institution ou musée était censé jouir d'un tel cadeau.
Certains exemples ont fuité. Une copie d'après Winterhalter de l'Empereur Napoléon III est activement recherchée, elle devrait être exposée à la sous-préfecture de Villefranche-sur-Saône, mais elle demeure introuvable. Même sort réservée à la sculpture "Les Mains" de Ion Condiescu, prêtée le 16 septembre 1992 au musée Barthélémy-Timonnier d'Amplepuis. Des plaintes ont été déposées.
Lyon n'est pas épargnée par ce phénomène de disparition : le Conservatoire était censé être en possession de 7 panneaux décoratifs de Berthe Martinie. Ils n'y sont plus.
A noter que les collections de nombreux sites n'ont pas encore fait l'objet d'un recensement. C'est le cas du Musée des Confluences qui abrite plus de 2,2 millions d'objets. Il reste donc encore des espoirs de retrouver des oeuvres égarées à cause d'un don, leg ou nouveau prêt mal archivé. Quant aux vols et détournements, il sera plus difficile de régler la situation.
Le travail de la CRDOA a le mérite de révéler ce trafic de l'ombre qui n'épargne pas Lyon, loin de là.
Le détail des dépôts de plainte :
Trois plaintes pour des oeuvres prêtées à la mairie de Villeurbanne
- sculpture-structure de Maurice Parant, sculpture, ronde-bosse (FNAC 10129),
- Fugitifs en détresse de Jean-Ernest Bouteiller, plâtre (FNAC 3689, FNAC 910),
- Sans titre d’Eugène Van Lamsweerde, sculpture modulaire (FNAC 9973).
Sept plaintes pour des oeuvres prêtées au conservatoire national supérieur musique et danse à Lyon
- un ensemble de 7 panneaux décoratifs du réfectoire de l'école vétérinaire de Lyon, par Berthe Martinie, de 18776 (1) à 18776 (7) :
- Lyon entre le Rhône et la Saône, huile sur toile (FNAC 18776 (1)),
- Le lion de Némée, huile sur toile (FNAC 18776 (2)),
- L'enlèvement d'Europe, huile sur toile (FNAC 18776 (3)),
- Pégase, huile sur toile (FNAC 18776 (4)),
- Le vautour de Prométhée, huile sur toile (FNAC 18776 (5)),
- Sans titre, huile sur toile (FNAC 18776 (6) et (7)).
Quatre plaintes pour des oeuvres prêtées à l'ENS de Lyon
- La foire aux boeufs de Maurice Busset, huile sur toile (FNAC 10157), signalée sur le site du Cnap comme étant déposée à l’école normale supérieure d'enseignement primaire à Saint-Cloud,
- Les pêcheurs de Luis Henri Foreau, huile sur toile (FNAC 9862), signalée sur le site du Cnap comme étant déposée à l’école normale supérieure d'enseignement primaire à Saint-Cloud,
- Une classe primaire en Bretagne d’Henri Jules Jean Geoffroy, huile sur toile (FNAC 612), signalée sur le site du Cnap comme étant déposée à l’école normale supérieure d'enseignement primaire à Fontenay-aux-Roses,
- Une classe franco-arabe à Tlemcen d’Henri Jules Jean Geoffroy, huile sur toile (FNAC 1137). Signalée sur le site du Cnap comme étant déposée à l’école normale supérieure d'enseignement primaire (Saint-Cloud).
En même temps le catalogue recensant des oeuvres d'art à Saint-Cloud et à Fontenay-aux-Roses est parfaitement à jour, le dernier de ces établissements à avoir rejoint Lyon l'a fait en l'an 2000.
Signaler RépondreCertains hauts-fonctionnaires doivent avoir des demeures bien meublées... ou des comptes bien fournis !
Signaler RépondreTout n'est pas perdu pour tout le monde n'est-ce pas.
Signaler Répondreil y a des salons de fonctionnaires qui semblent très décorés....
Signaler RépondreUn bel exemple de plus de la bonne gestion des services publics !
Signaler RépondreAh oui c'est vrai, on va nous sortir le fameux "manque de moyens"