Affaire Benalla : le 1er-mai dernier, Gérard Collomb était... à Lyon

Aujourd'hui, l'affaire concernant ce collaborateur d'Emmanuel Macron éclabousse l'Elysée, mais aussi Beauvau. Car c'est bien au ministre de l'Intérieur d'encadrer au mieux ce genre de "stage d'observation" qu'avait réclamé et obtenu Alexandre Benalla.

Or, il est opportun de se souvenir de cet épisode narré le 9 mai par le Canard Enchaîné. Gérard Collomb, légèrement déconnecté de la réalité ce jour-là, décide de passer le 1er-mai à Lyon. Il sait pourtant pertinemment que des manifestations d'envergure sont prévues, mais n'anticipe absolument pas le renfort massif de Black Blocs qui saccageront un restaurant McDonald's durant l'après-midi. Il faut dire que la perspective de passer un week-end prolongé de 4 jours dans son fief est tentante.

Gérard Collomb était finalement arrivé à la préfecture de police de Paris à 20h, bien après la bataille. Et il s'était payé le luxe de snober Edouard Philippe, ne le prévenant pas de ses déplacements et de ses agissements. Alors que le Premier ministre l'attendait pour s'exprimer face aux médias qui réclamaient une réaction après les violents débordements parisiens. Gérard Collomb avait ensuite été puni par son supérieur, qui l'avait obligé à rester sur Paris pour suivre la Fête à Macron de la France Insoumise.

L'ancien maire de Lyon avait appris dès le 2 mai qu'Alexandre Benalla avait eu un comportement violent avec des manifestants. Et avait laissé ses équipes transmettre la patate chaude à l'Elysée pour ensuite ne plus s'en occuper comme le révèle ce vendredi France Inter.

Pas sur place pendant les faits, probablement fatigué par son voyage précipité entre le Rhône et l'Ile-de-France et stressé par les remontrances du Premier ministre (on se souvient de ses bourdes sur France 2 le 2 mai), Gérard Collomb se trouvait-il dans les meilleures conditions pour gérer le dossier d'une autre manière que de le glisser sous la porte du palais présidentiel ?