David Kimelfeld
Oui je dois, il le faut, continuer de régner
sur mes sens éprouvés par ce coup annoncé.
Paix ô mon âme troublée : compose-toi un masque
et demeure figée malgré la bourrasque.
Que ce visage se coule dans la cire, que mes traits
se ferment. J’ai rompu le lien qui les unissait
aux lourds sentiments qui depuis lors m’animent.
Le tumulte est violent, ma fureur masculine
nourrit en noires pensées la baste où je rumine.
Mais de tout cela personne ne doit rien savoir
La cire que je coule sur mes traits a pris la forme
Du visage que ma suite vit et doit voir encore.
[dans un miroir]
Bonjour muscle jugal, pourrais-tu te tenir ?
Et toi, sillon marqué, contour de mes deux yeux
Je veux creuser tes ridules et faire un sourire.
Peux-tu de grâce : tendre donc mon front, muscle orgueilleux ?
Que l’irritation ridant ce lieu de ma peau,
soit un souvenir.
Chacun de ces muscles : qu’il faudra tendre pour sourire,
qu’il faudra actionner pour prendre sa main offerte,
qu’il faudra mouvoir pour feindre l'oubli (ou le rire).
Chacun sera compté et devra être réglé.
Je demanderai des comptes, je me veux remboursé
de toute cette machine que je vais mettre en marche
pour paraître l’obligé de celui que j’oblige
C’est son pas que j’entends. Autre moi : c’est à toi
[entre Gérard Collomb]
Gérard Collomb
C’est fait : la ville et toi avez su mon retour.
Je n’ai pu te prévenir plus tôt que les autres
J’ai voulu qu’Arthur te l’annonce, qu’il vole, qu’il court
Il fut freiné sur son chemin de bon apôtre
par les cris de joie et la liesse qu’a provoqué
l’annonce de mon retour parmi toi et les nôtres
David Kimelfeld
La liesse de la foule est certaine, tout comme la mienne.
Mais enfin, pour moi ...
Je n’avais nul besoin de savoir votre retour
Seul le fou, l’enfant, ou l’esclave athénienne
pensent croire ce qu’ils voient : ce n’est qu’un tour.
Le jeune chiot, à l’ombre, quand se couche le soleil
hurle à la mort de peur de ne jamais le revoir
l’angoisse le rend fou, il gémit la nuit, il veille.
Son père le rassure : il sait bien qu’après le noir
le jour revient. Je savais aussi cela, moi !
Gérard Collomb
Oui je suis ce soleil, et la nuit va finir.
Je reviens tout baigné d’un destin national
D’où je n’ai cessé de voir Lyon trop peu luire
face à la lumière d’un Paris hexagonal
David Kimelfeld
J’ai fait plus que mon devoir pour ne pas faire d’ombre
A votre action passée. Je crois être parvenu
à embellir votre Lyon qu’on ne peut confondre
Avec celui qu’en partant vous m’avez vendu.
Votre oeuvre est là j’en ai raffermi les couleurs
Le fonds est le même, j’y ai déposé ma touche :
Des vieillards que je veux suivre en leur dernière heure.
Des femmes mères, si las, pauvres, que leur vie étouffe.
Des enfants seuls que vous chassez avec fureur..
Gérard Collomb
On le sait, David : tu as peut-être fait tout cela
En plus de ce que je te demandai en partant.
Souviens-toi de mon conseil d’alors : “attends-moi
Ne fais rien de plus, de moins, bref ne fais rien”.
L’inaction t’aurait pesé ? ton fauteuil trop perché ?
As-tu cru entendre la chanson de ton destin ?
As-tu voulu être dans les livres des historiens ?
Aurais-tu voulu faire de cette ville un tremplin ?
Peu importe quels ont pu être tes desseins.
Je suis là, de nouveau, pour longtemps, au-dessus.
Je reprends cette place, la première, parmi nous
Tu as pu changer Lyon : rien ne peut, moi, me changer.
[David Kimelfeld sort]
Romain Meltz
Bien trop gentil pour décrire les 2 personnages !
Signaler RépondreEn 2 lignes, moi je dirais :
en 2020 se présente une belle opportunité, celle de les dégager,
et hop, oublié les malfrats du passé !
Et e David K. Qu’on voyait tous les jours sur Fr3 avec un avis sur tous les sujets, prêt à prendre le fauteuil... il a dû avaler son chapeau
Signaler RépondreUn coquin de plus en ce bas monde...
Signaler RépondreJe vais tout réécrire en plus méchant ;-)
Signaler RépondreJ'avais demandé à Jean Racine d'écrire ça, mais il n'a pas répondu à notre mail ;-)
Signaler RépondreNon, pas la censure, la césure !
Signaler RépondreHein ?
Parce qu'il y a des efforts dans ce travail, mais la césure n'existe pas, et les pieds sont respectés... de temps en temps...
Passons maintenant à la note.... o:)
C'est subtil certes, mais bien trop indulgent !
Signaler RépondreCes dérives de gens de pouvoir pour se maintenir dans leurs privilèges et leurs excès me font vomir